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Venir en aide aux personnes vulnérables au Darfour 

Comite International de la Croix Rouge

Soudan

24 novembre 2004

Les personnes forcées de fuir leur foyer en raison de la violence au Darfour ont un urgent besoin de vivres, d'eau et d'assistance médicale. Dans un des camps de personnes déplacées, Maree Dunn, infirmière de la Croix-Rouge australienne, dispense des soins de santé aux plus vulnérables.

Maree Dunn, infirmière de la Croix-Rouge australienne, a l'habitude de travailler dans des zones rurales reculées. Lorsqu'elle n'effectue pas de missions internationales d'évaluation pour le compte de la Croix-Rouge australienne, cette femme de 49 ans, originaire de Wauchope, travaille comme infirmière de santé publique et sage-femme dans les communautés aborigènes du Territoire du Nord australien. Sa mission actuelle l'a menée à Gereida, petite ville isolée du Darfour Sud (Soudan). 

Maree est arrivée au Soudan dans le cadre d'un projet commun des Croix-Rouge australienne et britannique, qui vient en aide à quelque 30 000 personnes déplacées ayant trouvé refuge dans les environs de Gereida. L'insécurité qui règne dans cette région ravagée par la guerre et les attaques répétées commises contre des campements isolés ont conduit les villageois à abandonner leurs récoltes et leurs foyers pour rechercher la sécurité relative d'une plus grande agglomération. 

La population de Gereida a ainsi doublé en quelques semaines et les 30 000 habitants de la ville ont partagé leurs maigres ressources du mieux qu'ils pouvaient avec les nouveaux arrivants. Cependant, cette sollicitation supplémentaire des ressources en eau, en nourriture et en abris a rapidement dépassé les capacités locales et rendu nécessaire une aide extérieure. 

En juillet, le CICR avait reçu des informations selon lesquelles la situation humanitaire s'était détériorée dans la région. Il avait alors demandé aux Sociétés nationales participantes du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge de lui prêter concours dans son action. Vu l'ampleur des besoins, les différentes composantes du Mouvement décidaient d'adopter une approche intégrée selon laquelle les Sociétés nationales participantes mettraient en ouvre des programmes dans le cadre des opérations du CICR. 

Les Sociétés nationales australienne et britannique ont ainsi rapidement déployé une équipe dans le sud du Soudan pour faire face à la situation qui régnait à Gereida. Un centre de soins de santé primaires a été bâti de toutes pièces en quelques jours, tandis que l'équipe chargée de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement construisait un système de distribution d'eau à l'intérieur du camp. 

« Les conditions de vie étaient assez dures au début », se rappelle Maree avec un sourire. « Nous habitions dans le bureau et nous devions dormir sous des moustiquaires sur le parking. Mais notre priorité était de mettre l'opération sur pied, pas de nous installer confortablement. ». 

Elle explique ensuite comment l'équipe médicale mène actuellement un programme de formation à l'intention des agents de santé communautaire et des volontaires locaux du Croissant-Rouge soudanais afin que les problèmes de santé soient dépistés et traités à temps dans le camp. Tout en parlant, elle insère avec précaution une canule dans le nez de Bebr, un bébé de 15 mois qui se trouve dans un état grave de malnutrition et de déshydratation. Il est trop faible pour pleurer ou même pour manifester la moindre résistance face à cette intervention peu agréable, mais vitale. Maree évoque les récentes campagnes de vaccination contre la rougeole et la polio menées en partenariat avec le ministère de la Santé local et, en même temps, elle fait avaler au bébé des sels de réhydratation orale. 

« Il est essentiel que les programmes soient mis en ouvre avec des partenaires locaux si l'on veut garantir leur durabilité à long terme. En renforçant la capacité des villageois à éviter des épidémies de maladies transmissibles grâce à de meilleures pratiques d'hygiène, nous réduisons sensiblement la nécessité d'une intervention et de soins extérieurs ». 

Les maladies que le centre est le plus souvent appelé à soigner sont la diarrhée, le paludisme et les affections des voies respiratoires supérieures, c'est-à-dire des maladies que l'on rencontre communément lorsque des populations nombreuses doivent vivre dans des conditions telles que celles d' un camp. Près d'un tiers des enfants examinés au dispensaire souffrent aussi de malnutrition. 

L'hôpital local pratiquant le système du recouvrement des coûts, il arrive souvent que les personnes démunies ne puissent pas se permettre de se faire soigner. En outre, l'établissement n'a pas de programme nutritionnel destiné aux enfants. Pour le petit Bebr, le centre de soins de la Croix-Rouge a signifié tout simplement la différence entre la vie et la mort. D'ailleurs, l'état du bébé semble déjà s'améliorer, à mesure que son corps réagit au liquide vital. 

Pour aider la population locale de Gereida à faire face à l'afflux de déplacés, la Croix-Rouge a étendu ses services médicaux également à la population résidente. Elle fournit aussi une assistance à l'hôpital local sous la forme de médicaments, de matériel, de cours de formation et d'une remise en état des infrastructures. 

Par ailleurs, au cours des prochaines semaines, l'ingénieur de l'équipe procédera à des travaux qui permettront d'améliorer le réseau municipal d'adduction d'eau. L'effort supplémentaire auquel est soumis le système existant pourrait en effet entraîner une pénurie d'eau durant la saison sèche, ce qui exacerberait les tensions entre les deux groupes. 

Même si la situation devait s'améliorer prochainement sur le plan de la sécurité, les moments difficiles sont loin d'être révolus pour la population du Darfour. Les spécialistes du CICR en matière de sécurité économique estiment que, même si les conditions d'un retour sans danger étaient réunies dans un proche avenir, les villageois auraient malgré tout besoin d'une assistance alimentaire extérieure jusqu'à fin 2005, soit après la prochaine récolte. 

Pendant ce temps, Maree Dunn et ses collègues du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge continueront de venir en aide aux personnes qui se trouvent dans la même situation que le petit Bebr et sa famille.


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