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Après le séisme, Java attend de l'aide


Par Francis Deron, Le Monde

Indonesie

31 mai 2006

A certaines heures, le vrombissement des avions militaires de transport Hercules s'entend presque tous les quarts d'heure, atterrissant à l'aéroport de Yogyakarta (Java), rouvert lundi, pour y apporter l'aide nationale et internationale aux survivants du séisme du 27 mai. 

Vingt-deux pays ont promis leur assistance en millions de dollars et tonnes de matériel, et les agences internationales se sont réunies, lundi 29 mai, à Genève, pour se répartir les tâches. L'Office de coordination pour les affaires humanitaires (OCHA) des Nations unies a annoncé l'envoi en priorité de 20 000 tentes et trois hôpitaux de campagne. Il en faudra beaucoup plus, et le problème de la répartition est posé.

Si la région agricole de Bantul, la plus durement frappée, au sud de la capitale historique de Java, semble avoir identifié ses pertes et ses besoins, une traversée des zones montagneuses du Sud-Est montre qu'il reste beaucoup à faire pour mesurer l'ampleur du sinistre. Réduits à la mendicité, des milliers de villageois hébétés attendent au bord des routes ou sur le parvis de la mosquée que le gouvernement leur apporte des moyens de survivre à proximité de leur masure en pièces. Le plus récent bilan de 5 700 morts paraît sous-évalué, de même que celui de 200 000 sans-abris.

Dans les montagnes, 90 % des habitations sont en ruines. Beaucoup n'ont pas encore été visitées par les équipes chargées d'extraire les cadavres, en dépit d'affirmations officielles selon lesquelles "il n'y a plus de mort sous les décombres". L'armée a dégagé, ça ou là, une route bloquée, mais n'a pas procédé à des distributions de tentes, alors que des pluies arrosent la région. Le président indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono, a réclamé "une meilleure coordination" des efforts.

Yogyakarta, ville universitaire vibrionnante - où il est interdit par la loi de construire des immeubles d'habitation - est une cité morte. La quasi totalité de ses échoppes sont fermées : leurs propriétaires s'affairent à distribuer des secours à titre individuel. Les routes sont encombrées de véhicules gênant la circulation des ambulances et des camions de secours. Dans les zones sinistrées, la circulation a été prise en charge par les adolescents, sous le regard de policiers dépassés.

Dans des coins encore délaissés par l'armée, ce sont les partis politiques et personnalités qui viennent afficher leur sollicitude, caméra de propagande bien en évidence. Lundi, des membres du Parti islamique et du Parti démocrate du président Yudhoyono, et quelques hommes d'affaires, ont sillonné la région reculée d'Imogiri - cimetière de montagne des rois de Java et de Solo et lieu de culte pour la conscience javanaise - en distribuant aux sinistrés tentes et victuailles.

La banque centrale indonésienne a affirmé que le séisme n'aura "pas d'impact notable sur l'économie". Ce sera difficile à croire pour les dizaines de milliers de personnes qui vivent du rapport touristique de cette région à haute visibilité culturelle. Le temple hindouiste de Prambanan n'est plus visible qu'à distance, une partie de ses structures s'étant effondrée. Les centaines d'échoppes de souvenirs à son entrée sont désertées. Une originalité architecturale moderne, le Sheraton construit sur huit étages souterrains pour ne pas contrevenir à la loi, est fermé, comme les autres hôtels internationaux.

Si le Kraton, siège historique du pouvoir javanais, construit au fil des siècles, n'a que peu souffert du tremblement de terre, le gouvernement local peut également se faire du souci devant l'état de son Bureau de vérifications monétaires et de développement. Le grand bâtiment de l'institut officiel d'audit, vieux seulement d'une dizaine d'années, gît, partiellement effondré, comme un navire échoué sur une plage. 


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