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Quand les Jeunes et les Seniors se Découvrent des Affinités 

Par Laurence de Charette, Le Figaro

France

Le 3 mars 2005






Plusieurs associations ont tenté d'importer, au cours des derniers mois, le modèle madrilène : des personnes âgées habitant désormais seule dans l'appartement familial que les enfants ont quitté depuis plusieurs années ouvrent leurs portes - en échange d'un petit loyer ou de menus services - à un étudiant en quête d'un toit. 

Des associations comme Atout'âge ou Le Pari-solidaire, dans la capitale, ou encore Concorda Logis à Montpellier, ont mis le système sur pied. Avec une assise juridique bien spécifique : le contrat ne porte que sur la durée de l'année scolaire, ce qui laisse une grande souplesse au bailleur. Ensuite, les deux parties détaillent dans un document consigné à l'association les règles spécifiques à chacun, du sur-mesure. 

«Les personnes âgées sont beaucoup plus ouvertes qu'on ne le croit vers les jeunes», explique Aude Mésséan, de Pari-Solidaire. A Science po même, un groupe de travail planche sur le sujet. Catherine Vautrin, secrétaire d'État aux Personnes âgées, prend cet exemple d'«intergénérationnel» très au sérieux puisque le ministère s'apprête à publier une charte des bonnes pratiques. 

D'autres initiatives allient les deux bouts de la chaîne - le grand âge et la petite enfance - avec l'implantation de crèches dans une maison de retraite ou à proximité. Les professionnels misent beaucoup sur les bienfaits de «la communication non verbale». Ou, plus prosaïquement, sur les tendresses échangées entre ces générations qui ont en commun une fragilité et une spontanéité liées à leur âge. 

Si les associations, et plus en plus les communes, affectionnent les opérations «intergénérationnelles», c'est aussi parce qu'elles constatent l'éclatement des familles. «Dans les grandes villes surtout, les enfants vivent souvent loin de leurs grands-parents, et ils croisent globalement très peu de personnes âgées», raconte Michelle Joyaux, fondatrice de l'association Grands Parrains et petits enfants. Son objectif : mettre en relation, près de chez eux, de jeunes enfants avec des personnes âgées désireuses de jouer un rôle de grands-parents. 

Malgré un réseau important de correspondants régionaux, l'association de parvient pas à réaliser autant de parrainages qu'elle le souhaiterait : «450 enfants sont en attente, regrette Michelle Joyaux, alors que nous n'avons que 120 grands parrains.» 

La plupart des projets ne demandent pas un engagement affectif et matériel aussi important que Grands Parrains. Lire et faire lire, l'association créée par l'écrivain Alexandre Jardin et qui vise à donner l'appétit des livres aux enfants à travers des lectures de volontaires retraités, a bien mesuré l'enjeu.

«Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les retraités ne sont pas corvéables à merci, ils ont un emploi du temps bien chargé», explique Laurent Piolatto, responsable de l'association. Lire et faire lire affiche aujourd'hui un franc succès avec un réseau de 10 000 volontaires, qui vont, une fois par semaine, partager leur passion des mots avec des petits groupes d'enfants de leur quartier. 

Démographiquement, le 3e et le 4e âge ne cessent en tout cas de s'étendre. De plus en plus d'élus s'intéressent de près à cette population croissante. Plusieurs bailleurs sociaux se sont lancés dans des projets d'aménagements visant à pouvoir continuer d'héberger les personnes âgées dans les quartiers. Les temps changent. D'abord invisibles et enfermées dans des maisons de retraite, puis décrétées «socialement utiles» dans les années 90, les personnes âgées vivent une nouvelle ère, celle qui cherche à faire vivre ensemble toutes les générations.


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