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Ce service civil qui unit jeunes et vieux

Par Delphine de Mallevoüe, Le Figaro

France

5 decembre 2005



Marcel, 70 ans, attend chaque mercredi et samedi Cyril, lycéen de 16 ans, qui se réjouit également de ces après-midi où «l'on se tape des bons délires». Ensemble, ils refont le monde et partent dans de grandes balades. De quoi rompre l'isolement de Marcel qui, immobilisé dans un fauteuil roulant, est d'autant plus lourdement handicapé qu'il est aussi illettré. 

Cette rencontre est le fruit d'une initiative originale de la ville de Gouvieux, dans l'Oise, tout près de Chantilly. Sans attendre que le président de la République, à l'issue de la crise des banlieues, remette au goût du jour l'idée d'un service civil volontaire, Gouvieux a instauré un service civil de solidarité pour ses administrés il y a déjà quatre ans. En le destinant particulièrement aux personnes âgées. 

Unique, ce service est assuré par des adolescents volontaires qui sont dans leur seizième année. La lettre de motivation est obligatoire, comme la formation initiale de six heures. Soumis ensuite à une charte, ils doivent donner 70 heures de leur temps à celui qui en a fait la demande à la mairie. En contrepartie, ces jeunes perçoivent un «dédommagement» de 290 euros. Modulables en fonction de leur emploi du temps scolaire, les heures sont effectuées à raison de une ou deux fois par semaine pendant un an ou un an et demi, à moins que l'ado ne préfère tout concentrer en quinze jours ou un mois, pendant ses vacances. Dans ce cas, le service se fait en établissement pour personnes âgées et non à domicile. 

En quatre ans, dans cette petite commune de 9 750 habitants, pas moins de 200 ados ont répondu présent. Et, chaque année, il y a une soixantaine de demandes. «Quand on voit la personne âgée s'illuminer à notre arrivée, ça remplit de joie», explique Cyril, qui souhaiterait voir «étendre cette idée à toute la France car ça permet aux jeunes de se sentir utile, et aux personnes âgées de se sentir prises en compte». Marcel, d'abord méfiant, ne jure plus que par ces «petits jeunes». 

Juste pour le plaisir de bavarder 

Ginette qui, à 91 ans, continue de faire ses 10 kilomètres de vélo par jour, n'avait a priori pas besoin de ce service. Mais la pimpante nonagénaire ne «voulait pas mourir idiote» et souhaitait «apprendre l'ordinateur». Grâce à l'aide de Maryna, Ginette tape désormais ses mémoires sur l'ordinateur hérité de ses arrière-petits-enfants. Une amitié est née et Maryna, qui a terminé son service cet été, continue de venir visiter Ginette chaque mercredi, juste pour le plaisir de bavarder, pour un scrabble ou un goûter. 

Tout au long de leur service, un «senior encadrant» veille au bon déroulement des choses. Au besoin, il fait des recadrages. «En deux ans de tutorat, j'ai seulement rappelé à l'ordre deux jeunes pour des absences répétées, souligne Gilbert, un tuteur de 65 ans. Pour le reste, tout se passe à merveille.» Pour lui, ce service fait appel à toute une palette de valeurs qui «apprennent la vie» aux ados. 

Un sentiment partagé par le maire, Patrice Marchand (UMP), qui a lancé cette initiative dans un but précis. «Je voulais réinvestir la jeune génération dans le domaine public, explique l'élu. Au départ, c'était une action civique pour eux, mais tant mieux si les personnes âgées ont pu en tirer bénéfice.»
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