La célébration de la journée des droits de l'Homme a beaucoup deçu cette frange de la population.Samedi, la célébration des Droits de l'Homme tenue à la Bibiothèque nationale à Ampefiloha a été mise à profit par les personnes âgées. Ceux-ci ont réitéré leur revendication sur la nécessité de prendre en considération leur situation. 

Moxe Razafindramiandra, président de l'Union des Personnes âgées de Madagascar (Fizoma), une fédération d'associations légalement enregistrées auprès des autorités compétentes, a interpelé le gouvernement dans son discours. Il a évoque l'inertie de ce dernier vis-à-vis du projet de loi relatif aux droits et obligations des personnes âgées. Projet que la Fizoma a remis au ministère de la Population, de la protection sociale et des loisirs, le 02 septembre. 

La même critique a également été portée à l'encontre des parlementaires. Il affirme que "ce texte se trouve déjà entre les mains des groupes parlémentaires, le président de l'Assemblée nationale et celui du sénat". "Nous ne savons pas jusqu'à ce jour quelle suite le ministre y donnera", relève-t-il avec amertume. Il s'agit d'une réaction légitime si l'on se réfère à la réalité. 

Le gouvernement malgache semble n'être pas encore déterminé à légiférer à leur profit. "En 1999, un projet de loi relatif aux personnes âgées a déjà été élaboré et présenté auprès des autoirtés compétentes mais il est demeuré sans suite", a-t-il souligné. Ce nouveau texte n'est que l'actualisation de celui de 1999. Il est amendé après une réunion de Zokiolona (NDLR Personnes de troisième âge) de la région d'Analamanga. Plus de 200 personnes y ont participé. 

Prêcher dans le désert.

Cependant, le président de la fizoma prêche quelque peu dans le desert dans la mesure où le ministère de la Population n'aurait pas été représenté à la cérémonie. Même le Garde des sceaux et ministre de la Justice, Lala Ratsiarovala qui a présidé la cérémonie, n'a pas entendu ses doléances car elle est partie bien avant sa prise de parole. "Fort heureusement que le représentant résident du PNUD y a assisté", s'est-il consolé.

Le problème est de savoir que la plupart des autorités compétentes ne sont pas conscientes des difficultés endurées par les personnes âgées pour survivre. "Notre entretien avec des parlementaires nous a permis de constater que près de 80% des députés ne sont pas en mesure de les définir", déplore le président du Fizoma. C'est pourquoi, la fédération compte, pour l'année à venir, organiser une rencontre avec les parlementaires pour en discuter. 

La tenue d'un atelier avec des représentants des Nations amies, pourrait donner un aperçu des organisations similaires dans ces pays. La cérémonie a été cloturée par un dépôt de gerbes sur la stèle commémorative de la déclaration universelle des Droits de l'Homme sise à Mahamasina.