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Aînés, gais ou lesbiennes

Par Shari Brotman, Conseil National sur le Troisieme Age 

Canada

21 novembre 2005 

 

Questions relatives à la santé mentale de certains groupes : les gais et lesbiennes. 

Nous commençons à peine, comme société, à reconnaître les droits des gais et des lesbiennesi et à comprendre les effets que la discrimination homophobe et hétérosexisteii a sur leur vie. Entre 1977 et 1998, l'ensemble des provinces et des territoires et le gouvernement fédéral ont interdit la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle, certains de leur propre chef et d'autres à la suite du décret de 1995 de la Cour suprême du Canada.

 En 1999, le plus haut tribunal du pays a déclaré que toute loi qui reconnaît les unions de fait et qui n'inclut pas les unions entre personnes du même sexe était inconstitutionnelle. À la suite de ce jugement, les provinces ont commencé à adopter des projets de loi qui modifient tous les aspects de la politique en vue d'incorporer les unions de fait entre entre personnes du même sexe comme union de facto (sauf pour le mariage et l'adoption). 

Ces modifications aux lois et aux politiques suggèrent que les Canadiens sont plus ouverts et plus tolérants envers les gais et les lesbiennes. Cet énoncé est en partie vrai, mais la discrimination est encore largement répandue et ressentie par les gais et lesbiennes tout au long de leur vie.

 Les personnes âgées homosexuelles sont particulièrement vulnérables, et ce, pour plusieurs raisons. 

Tout d'abord, il convient de noter que les changements aux lois et aux politiques sont relativement nouveaux au Canada. La vaste majorité des gais et des lesbiennes de 65 ans et plus ont vécu une grande partie de leur existence dans un milieu manifestement discriminatoire et hostile, à une époque où l'homosexualité était considérée comme un péché, un crime ou une maladie mentale et où les gais et les lesbiennes ne jouissaient d'aucune protection juridique. En fait, la majorité des aînés gais et lesbiennes d'aujourd'hui avaient déjà atteint le stade adulte au moment du mouvement de libération des gais et des lesbiennes dans les années 1970iii. C'est donc dire qu'il était pratiquement impossible d'être à la fois ouvertement gai et à l'abri d'agressions violentes, de perte d'emploi, de rejet par la famille, d'arrestation policière et, dans de nombreux cas, de traitement médical par contrainte. 

Deuxièmement, alors que les lois et les politiques gouvernementales changent, les institutions et les professionnels qui y travaillent prennent beaucoup plus de temps à s'adapter. Cela est particulièrement vrai des établissements de soins de santé qui, jusqu'à tout récemment, figuraient parmi les principaux responsables de discrimination et d'oppression1. Alors qu'avec l'âge, les gais et lesbiennes risquent de souffrir de problèmes de santé en raison du vieillissement et de la discrimination dont elles ont été victimes toute leur vie, les établissements de soins aux aînés ne sont pas toujours prêts à fournir les soins appropriés2. En fait, dans bon nombre de cas, ces établissements et les professionnels qui y travaillent perpétuent l'opression, consciemment ou inconsciemment. Au mieux, on ignore tout simplement les aînés gais et lesbiennes et leurs besoins. 

En dernier lieu, le manque de connaissance sur les expériences et les besoins des aînés gais et lesbiennes rend le changement plus difficile. C'est ce qui se produit dans le secteur des soins aux personnes âgées et dans les organisations communautaires de gais et de lesbiennes. À ce jour, la majorité des études sur les effets de la discrimination sur les gais et les lesbiennes se sont penchées sur la situation des jeunes et des jeunes adultes. On reconnaît à peine la réalité des gais et lesbiennes plus vieux et de leur famille, que ce soit en pratique, dans les politiques ou les recherches3. Ce fait contribue à leur invisibilité. 

Les conséquences de la discrimination et du stigmate sur la santé physique et mentale sont profondes. Les aînés homosexuels d'aujourd'hui, qui ont été marginalisés et opprimés durant toute leur vie, ont appris à survivre de diverses façons, non sans en payer le prix4, 5. On commence à peine à documenter et à comprendre les conséquences de l'oppression sur la santé physique et mentale. C'est pour toutes ces raisons qu'en dépit des changements positifs aux lois et aux politiques sociales, nous devons continuer à nous intéresser aux aînés gais et aux lesbiennes.

Le présent chapitre examine certains problèmes que doivent affronter ces aînés. Nous nous sommes efforcés de mettre l'accent sur les situations de discrimination et d'oppression que les gais et lesbiennes âgés ont dû affronter durant toute leur vie, particulièrement à l'intérieur du système de soins de santé, ainsi que les répercussions sur leur identité, leur santé et leurs habitudes en matière de recherche d'aide. Nous avons également tenté de souligner les qualités et la faculté de résistance acquises par les aînés gais et lesbiennes pour affronter le stigmate.

 En dernier lieu, nous recommandons certains changements politiques et pratiques. Nous vous présentons plusieurs citations d'aînés gais et de lesbiennes, de membres de leurs familles et de travailleurs du domaine des soins aux aînés. Ces citations sont tirées d'une étude nationale menée auprès d'un groupe cible en 2000, laquelle met l'accent sur les problèmes associés au vieillissement des gais et des lesbiennes, problèmes qui se dégagent de la documentation existante. Nous espérons que ce chapitre fournira des renseignements essentiels sur l'attitude des établissements de santé à l'endroit des aînés gais et lesbiennes et sur ce que vivent ces derniers, de façon à éliminer la discrimination dont ils sont victimes. 

Qui est absent de l'analyse en cours? 
Il convient de noter que le présent chapitre se limite aux discussions sur les gais et les lesbiennes, ce qui signifie que les bisexuels et les transgenderistesiv ont été exclus. Bien qu'il soit essentiel de résoudre les problèmes auxquels ils font face et qui sont souvent les mêmes que ceux que doivent affronter les gais et les lesbiennes, nous sommes d'avis que les points de vue des bisexuels et des transgenderistes sont suffisamment particuliers pour justifier une étude distincte. Souvent, les études qui prétendent inclure les bisexuels et les transgenderistes dans le groupe des gais et des lesbiennes mettent presqu'exclusivement l'accent sur l'expérience de ces derniers, ce qui ne fait qu'accentuer l'état marginal et invisible des bisexuels et des transgenderistes. 

Compte tenu de la quantité restreinte d'information sur le vieillissement chez les bisexuels et les transgenderistes, nous avons uniquement mis l'accent sur la situation des gais et des lesbiennes. Nous reconnaissons qu'il est nécessaire d'étendre désormais le champ de recherche afin d'examiner les problèmes associés au vieillissement chez les bisexuels et les transgenderistes. 

Expériences de discrimination 
« ... nous avons subi les mauvais traitements de la société et rien n'indique que la situation s'améliorera au fur et à mesure que nous vieillissons et que nous devenons plus vulnérables à l'intérieur du système. » 
« Je travaille avec des soignants depuis 12 ans et nous n'avons jamais eu à nous arrêter pour penser aux gais et aux lesbiennes. Personne ne nous a jamais dit que leur expérience pouvait être différente ou qu'ils avaient besoin de quoi que ce soit... jamais! » 

Les manifestations de discrimination à l'endroit des personnes homosexuelles ont toujours été répandues au Canada et continuent de l'être. Les gais et les lesbiennes sont encore souvent victimes d'agressions physiques et sexuelles et d'abus en raison de leur orientation sexuelle, que ce soit de la part d'étrangers ou de leur entourage. Ils sont fréquemment victimes de violence verbale, émotionnelle et psychologique, laquelle représente la forme la plus courante d'homophobie6. Ces personnes font également l'objet de discrimination à l'intérieur des systèmes de soins de santé et de service social. Puisqu'à travers l'histoire, on a toujours défini les gais et les lesbiennes en employant des termes médicaux comme malades mentaux, le système de soins de santé a été l'un des premiers et principaux endroits où on a tenté d'exercer un contrôle sur la vie de ces gens. Ainsi, les professionnels de la santé ont souvent été chargés de « guérir » les personnes homosexuelles pour les libérer de leur attirance soi-disant malsaine vers les personnes du même sexe, et ce, en utilisant l'électrochoc ou la thérapie par aversion7. En 1973, l'American Psychological Association a retiré l'homosexualité du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, alors qu'en 1992, l'Organisation mondiale de la Santé a supprimé l'homosexualité de sa liste des troubles mentaux. Malgré ces changements, bon nombre de fournisseurs de soins de santé considèrent toujours l'homosexualité comme un trouble mental8, 9. 

Plusieurs études ont révélé que les gais et les lesbiennes de tous âges font l'objet de réactions négatives de la part des fournisseurs de soins de santé. Cela se manifeste sous forme de rejet du patient, d'hostilité, de harcèlement, de curiosité excessive, de pitié, de condescendance, d'ostracisme, de refus de traitement, d'évitement de contact physique ou de divulgation de renseignements confidentiels. 

Bien que ces études traitent de la situation des gais et des lesbiennes de tous âges à l'intérieur du système de soins de santé, on a reconnu que la discrimination à l'endroit des personnes âgées homosexuelles d'aujourd'hui est particulièrement importante10, 11. En effet, les établissements qui offrent des services aux aînés sont souvent des milieux dans lesquels les personnes âgées sont victimes de la même discrimination que celle réservée aux gais et aux lesbiennes dans le système de soins de santé12. De plus, dans certains secteurs du réseau de soins qui emploient des personnes âgées (organismes bénévoles ou sociaux) ou qui les logent (habitations collectives), les gais et les lesbiennes sont encore plus marginalisés par les attitudes homophobes et hétérosexistes. 
Au cours des dernières années, la discrimination flagrante a fait place au silence. Cette forme de négligence représente un élément important de la discrimination. Les aînés gais et les lesbiennes sont rarement visibles dans le réseau des aînés, dans les établissements de soins de santé et dans la société en général.

 Les professionnels de la santé ignorent souvent le fait qu'il est important de tenir compte de l'orientation sexuelle, ce qui a pour effet de marginaliser davantage les aînés homosexuels et leurs soignants naturels. L'invisibilité des aînés gais et lesbiennes à l'intérieur des systèmes de soins de santé et de service social nuit grandement au développement d'une voix sociale et politique. À travers l'histoire, les aînés gais et lesbiennes ont été exclus de toutes les discussions et des processus de planification et de programmation des réseaux des aînés. Lorsqu'on mentionne les besoins des aînés homosexuels, la réaction la plus courante est un sentiment de malaise13. 

Les effets de la discrimination sur la santé physique et mentale 
« ... Ils vivent dans la crainte et jusqu'à ce que le système les accepte, je crois que certaines personnes ne pourront pas avoir accès aux services dont elles ont besoin avant qu'il soit trop tard. » 
De plus en plus d'études établissent un lien entre la discrimination et les problèmes de santé chez les aînés gais et lesbiennes14, 15. Le risque d'exposition à l'hostilité et à l'intolérance cause un stress important et force souvent les gens à se préoccuper de la sécurité du milieu plutôt que de leur épanouissement (comme l'éducation, l'emploi, la famille, les réseaux sociaux, etc.)14. Ces problèmes contribuent à une diminution de la satisfaction de vivre et de l'estime de soi. Les études démontrent également que le fait d'être marginalisé pendant de nombreuses années peut augmenter les risques de dépression et de suicide, d'accoutumance et d'abus d'alcool ou d'autres drogues16, 17. Les réactions négatives poussent souvent les gais et les lesbiennes à éviter les soins et les examens médicaux, ou à les retarder 18, 19, 20 ce qui peut avoir des effets négatifs sur leur santé. Par exemple, la recherche sur le cancer du sein démontre que les lesbiennes sont davantage susceptibles de souffrir de cette forme de cancer que les femmes hétérosexuelles (une lesbienne sur trois, comparativement à une femme hétérosexuelle sur huit) et que le prognostic est plus sévère pour les lesbiennes en raison des retards à consulter et des traitements inadéquats que leur réserve le système21. Parce que les aînés gais et lesbiennes ont dû vivre toute leur vie en marge, les professionnels de la santé devraient s'efforcer de leur fournir des soins et des services de soutien appropriés.

Révéler son homosexualité 
« La plupart des gens sont terrifiés à l'idée de vivre dans un établissement de soins, d'être cachés, de perdre l'homme ou la femme de leur vie, leur partenaire, leurs amis... la perte de mobilité représente un problème important et une perte de pouvoir incroyable. »

Si l'on en croit les résultats des études menées, le fait de révéler son homosexualité joue un rôle primordial dans la santé. Les chercheurs affirment que le degré d'affirmation de l'orientation sexuelle et le fait de révéler son homosexualité a une incidence sur la santé des gais et des lesbiennes8. En dépit de son importance, la révélation de l'orientation sexuelle demeure difficile lorsqu'il s'agit de consulter un professionnel de la santé ou d'avoir accès aux traitements22. En raison de la discrimination dont ils font l'objet, les aînés gais et lesbiennes ne révèlent habituellement pas leur orientation sexuelle. Certains médecins ne savent donc pas que ces personnes sont homosexuelles ou croient tout simplement qu'elles reçoivent les services dont elles ont besoin à l'extérieur du système de santé. Cela a pour effet de contribuer à l'invisibilité presque complète des aînés gais et lesbiennes dans le système et au manque d'attention que ces personnes reçoivent de la part des organismes institutionnels et politiques dédiés aux aînés. Étant donné ce qui précède, les établissements de santé et les professionnels ont tendance à dire que « l'orientation sexuelle n'est pas un facteur à considérer13 ». 

Au niveau de la pratique, il est important de comprendre que parce que les gais et les lesbiennes de 65 ans et plus ont vieilli avant l'apparition et l'activisme de la communauté homosexuelle, bon nombre d'entre eux ne s'identifient pas à cette communauté, non plus qu'ils ne s'identifient aux « gais » ou aux « lesbiennes ». Ainsi, plusieurs d'entre eux emploient le mot « ami » pour désigner leur partenaire du même sexe. Le refus de s'identifier à la communauté homosexuelle provient souvent d'une longue expérience à éviter les risques; il peut également s'expliquer par l'absence d'une occasion de faire partie d'un plus vaste groupe culturel13. 

Bon nombre de gais et de lesbiennes d'âge mûr ont tout de même choisi de révéler leur homosexualité. Malheureusement, ils se sentent souvent forcés de la cacher lorsqu'ils commencent à avoir besoin des services de soutien aux personnes âgées. Parce qu'ils doivent affronter la discrimination dans les secteurs de la santé, des services sociaux et du logement, les aînés gais et lesbiennes et les membres de leurs familles doivent dissimuler leur orientation sexuelle afin de limiter la discrimination7. 

Soignants 
« Une femme m'a raconté qu'elle aimerait simplement savoir que si elle devait vivre dans un établissement de soins, elle pourrait tenir la main de sa partenaire dans la salle de télévision. » 

Lorsque nous discutons de « soignants membres de la familles » dans le contexte de la vie des aînés gais et lesbiennes, nous devons aborder le concept de la « famille choisie ». Les aînés homosexuels sont parfois victimes de rejet de la part de leur famille d'origine et en vieillissant, ils gardent très peu de contacts avec elle. Ils doivent donc trouver et créer une famille composée d'amis21. Les études suggèrent que les aînés gais et lesbiennes ont plus d'amis que leurs homologues hétérosexuels23 et qu'ils entretiennent des relations sociales satisfaisantes, contrairement au stéréotype voulant qu'ils soient seuls. Les aînés gais et lesbiennes sont souvent avec leur partenaire depuis longtemps et, dans certains cas, ils ont des enfants qui leur offrent le soutien dont ils ont besoin lorsqu'ils sont en perte d'autonomie. De plus, bon nombre d'aînés gais et lesbiennes ont des amis proches qui leur offrent soutien et réconfort. Pour ces personnes, la « famille choisie » est une des principales sources d'aide, que ce soit pour accomplir certaines tâches ou pour défendre leurs intérêts à l'intérieur du système de soins de santé. 

Dans le domaine de la santé en général, les partenaires et les amis d'aînés gais et lesbiennes qui requièrent des soins ont mentionné à maintes reprises qu'on leur reconnaît difficilement des droits de visite, de décision et de prestation de soins vis-à-vis les êtres qui leur sont chers24. Cette invisibilité involontaire est à la fois la cause et le résultat du manque de connaissance des problèmes et des expériences vécus par les gais et les lesbiennes et de l'absence d'engagement en vue d'élaborer des politiques et des pratiques positives à l'intention des personnes âgées homosexuelles et de leurs soignants. Cette invisibilité contribue également à augmenter le stress chez les aînés gais et lesbiennes et les membres de leurs familles25. 

Force et résistance 
« On m'a déjà raconté l'histoire d'un couple de lesbiennes ... l'une d'entre elles avait pris le nom de famille de sa partenaire, espérant ainsi passer pour sa soeur et pouvoir partager une chambre avec elle. » 
La situation des gais et des lesbiennes peut sembler terrible. Mais nous ne devons pas oublier que le fait de vivre en marge peut non seulement entraîner des problèmes mais également engendrer de la force. En fait, certaines études suggèrent que les aînés gais et lesbiennes sont davantage en mesure de s'adapter au vieillissement et à la discrimination fondée sur l'âge que ne le sont les personnes âgées hétérosexuelles. La faculté de récupération face à la discrimination a permis à bon nombre d'aînés gais et de lesbiennes de passer maîtres dans l'art d'affronter l'adversité et les changements et de prendre soin d'eux-mêmes. En vieillissant, les gais et les lesbiennes ont conservé cette faculté d'adaptation qui leur permet de compter les uns sur les autres et sur eux-mêmes, en dépit du fait qu'ils ne peuvent compter sur les services publics. Ces stratégies d'adaptation, qui sont des formes de résistance, ont fait l'objet de nombreuses études3, 21, 27 

Que pouvons-nous faire? 
« Je crois que beaucoup de personnes craignent de révéler leur orientation sexuelle parce qu'elles ne se sentent pas en sécurité. On doit favoriser un sentiment de sécurité en assurant les gens que nous vivons dans un climat de tolérance. » 

Il est important de souligner que la discrimination homophobe et hétérosexiste n'est pas chose du passé, mais qu'elle est toujours présente dans le réseau des services aux aînés. Ce phénomène contribue au sentiment de malaise et au manque de confiance envers le système. Les aînés gais et lesbiennes, leurs familles et leurs amis ont fait mention de la crainte incroyable qu'ils ressentent lorsqu'ils doivent affronter les fournisseurs de services et le système de soins. Au pire, le système demeure hostile. Au mieux, il existe une profonde ignorance des gais et lesbiennes et de leurs besoins particuliers en matière de services aux aînés. 

Les fournisseurs de soins de santé et les décideurs peuvent jouer un rôle primordial dans la préservation de la santé et du bien-être des aînés gais et lesbiennes. La sensibilisation est une condition essentielle du changement. Les établissements d'enseignement et les associations professionnelles doivent élaborer des programmes pour éduquer les gais et les lesbiennes en matière de santé. L'inclusion d'un programme de santé à l'intention des gais et des lesbiennes, la formation professionnelle, des exposés et des ateliers dans le cadre de conférences, le soutien et la promotion de la recherche, la publication et la distribution de documents de consultation, des campagnes de sensibilisation dans les médias et des programmes d'action sociale représentent les principales recommandations en matière de politique et de pratique. Il est essentiel de développer des programmes visant à enrayer la discrimination et à répondre aux besoins existants. 

Les stratégies d'information, les outils d'évaluation adaptés, une meilleure communication et la création d'un milieu tolérant et de soutien sont autant d'outils nécessaires pour mieux répondre aux besoins des aînés gais et lesbiennes à l'intérieur du système actuel. 
Les gais et les lesbiennes ont également besoin de faire participer leur partenaire, leurs amis et leur « famille choisie » à leurs soins de santé et à leur processus décisionnel. On doit respecter ces personnes et les aider, même si la famille d'origine s'y oppose. Il est essentiel d'adapter le système en favorisant la participation de ces personnes et en élaborant des politiques institutionnelles à cet effet. En dernier lieu, en établissant des liens entre la pratique individuelle et les objectifs généraux de la communauté gaie, nous pouvons apporter des changements positifs et favoriser la solidarité sociale avec tous les aînés gais et lesbiennes et leurs familles.

Nous ne pouvons sous-estimer le rôle des communautés homosexuelles dans les efforts de changement puisque leurs activistes sont les mieux placés pour préconiser les changements dans le système de soins aux aînés et pour sensibiliser le public. Depuis des décennies, ils s'affairent à examiner et à documenter les cas d'homophobie et d'hétérosexisme dans la société et sont donc en mesure de proposer des changements institutionnels et notamment, de permettre aux aînés gais et lesbiennes de s'identifier et de participer à part égale aux efforts de changement. Ce faisant, les communautés homosexuelles seront en mesure d'offrir des programmes de soins communautaires adaptés aux personnes âgées. En adaptant les services publics et en créant simultanément des services communautaires exclusifs à la communauté homosexuelle, nous pourrons offrir le plus grand choix possible aux aînés gais et lesbiennes, dans un milieu sécuritaire. C'est uniquement de cette façon que nous pourrons promouvoir pleinement l'équité en matière de soins aux personnes âgées. 


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