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Divorce: les seniors aussi

Agora Vox

France

9 janvier 2006

L'amplitude du phénomène du divorce dans la population générale n'est plus à montrer. Mais la surprise des statistiques vient du côté des seniors, qui n'hésitent plus à se séparer, mettant parfois un terme à une très longue période de vie commune.

Les chiffres sont éloquents : durant ces dix dernières années, le taux de divorce des 60 ans ou plus a augmenté de 28 % chez les femmes et de 39 % chez les hommes (source INED : Institut national d'études démographiques). Toutefois, cette croissance est bien moindre que chez les quinquagénaires, pour lesquels les taux ont presque doublé. On n'hésite plus à divorcer après plusieurs décennies de vie maritale : le taux de divorce après 30 ans de mariage est passé de 0,9 en 1972 à 4,6 en 2002 (source INSEE).

Bien que ces chiffres soient à nuancer, force est de constater que la tendance s'installe et se confirme, ce qui dénote un changement des mentalités et des modes de vie. Il semblerait donc que la résignation ne soit plus de mise, et ne soit plus le ciment des « vieux couples ». Libérés en partie des contraintes parentales, l'un ouvre un jour grands les yeux sur l'autre, pour constater qu'il n'est plus ce qu'il était. De plus, la patience est le plus souvent épuisée par des années de disputes, de bouderies, de conflits. Donc, après avoir essayé de colmater les brèches, après avoir attendu que les enfants aient grandi et se soient installés, vient l'heure des grandes remises en question.

Le constat d'un échec, après 20 ou 30 ans de mariage, est sans doute douloureux ; pourtant le divorce, souvent féroce, semble être vécu comme un véritable soulagement, avec, à la clé, l'espoir, ouvertement exprimé, pudiquement dissimulé, quelquefois illusoire, de pouvoir « refaire sa vie ». Cet espoir est porté par la bonne forme affichée du quinquagénaire moyen et l'allongement de l'espérance de vie. Cette préservation physique, rendue possible grâce à la cosmétique, à la chirurgie esthétique et à la pratique régulière du sport, est une réalité. Pouvoir séduire après 50 ans et, cerise sur le gâteau, continuer à avoir une vie sexuelle satisfaisante, c'est possible.

Cependant cet enthousiasme pourrait être tempéré par les chiffres, surtout pour les femmes : comme chez les plus jeunes, passé la cinquantaine, la probabilité de reformer un couple est toujours moindre pour elles. La structure du marché matrimonial leur est préjudiciable (à 60-64 ans, il y a deux fois plus de femmes sans partenaire que d'hommes, et quatre fois plus à partir de 75 ans). La rencontre avec la nouvelle « âme sour » peut se révéler problématique. La solitude est souvent au rendez-vous sans compter les difficultés matérielles pour l'un ou l'autre des ex-partenaires, qui se trouve lésé au terme d'un divorce sans concession.

Quelles que soient les conséquences de ces divorces tardifs, c'est un fait, désormais, les seniors participent au grossissement du chiffre des célibataires à la recherche de leur « moitié », et, comme les plus jeunes, ils utilisent des sites de rencontres et autres stratégies à la mode pour parvenir à leurs fins. On pourrait donc dire que, si fracture générationnelle il y a, ce n'est pas sur le terrain des sentiments qu'elle se situe. Et d'ailleurs, il est touchant de penser que certains (de plus en plus nombreux) pourraient prolonger la quête illusoire et insatisfaite de l'Amour jusqu'à leur dernier souffle. Et au-delà peut-être...
Mais là, aucune statistique n'est disponible.


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