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27 ans et soupçonné de 29 meurtres

EPA

Allemagne

7 fevrier 2006

Ouverture du procès très attendu d'un infirmier allemandKEMPTEN Le procès très attendu d'un infirmier de 27 ans, soupçonné d'avoir tué ou assassiné par injection de médicaments 29 patients, pour la plupart âgés, dans la clinique où il était employé, s'est ouvert mardi devant le tribunal de Kempten au sud de l'Allemagne.

«J'ai fait mourir les patients, je leur ai pris le reste de leur vie sans qu'ils me l'aient demandé », a déclaré devant le tribunal Stephan Letter, un jeune homme au visage poupin, qui comparaît pour 16 assassinats, douze meurtres et un cas de meurtre sur demande. «Je dois ici répondre de mes actes et être jugé, mais j'espère que ma peine sera fixée en fonction du pardon que je vous demande », a-t-il ajouté. Pendant l'enquête, l'accusé avait reconnu une partie des faits, commis en l'espace de 17 mois, en 2003 et 2004, alors qu'il travaillait dans une clinique de Sonthofen, une bourgade des Alpes bavaroises. 

Après avoir administré aux patients une piqûre de valium et d'anesthésique, un mélange qui provoquait une mort rapide et sans douleur, M. Letter allait lui-même annoncer le décès aux familles. Il avait indiqué aux enquêteurs avoir agi par «compassion » pour ses victimes, qu'il voulait «délivrer » de leurs souffrances. Mais l'accusation souligne que, dans de nombreux cas, les patients ne pouvaient être considérés comme en fin de vie et, surtout, que l'infirmier a toujours agi de son propre chef, sans être sollicité par quiconque pour mettre fin aux jours des malades. «La compassion n'est pas une notion objective », a fait valoir l'avocat de l'accusé, Jürgen Fischer, qui espère convaincre les juges d'abandonner le chef d'accusation d'«assassinat » pour ne retenir que les meurtres, ce qui permettrait à son client de n'encourir que 15 ans de prison au lieu de la perpétuité. Mardi, lors de sa comparution devant les juges, «l'ange de la mort », comme l'a surnommé une partie de la presse allemande, est cependant revenu sur une partie de ses aveux. 

«J'ai reconnu dans la précipitation des meurtres que je n'avais pas commis », a-t-il notamment déclaré, sans préciser combien de meurtres exactement il reconnaissait. Il a expliqué qu'il avait notamment avoué à tort certains meurtres pour écourter la procédure et éviter ainsi aux enquêteurs de devoir exhumer certains cadavres, ce qui aurait constitué une souffrance supplémentaire pour les familles. Sans précédent par son ampleur, l'affaire, qui avait éclaté en juillet 2004, avait en effet provoqué une émotion d'autant plus vive que, pour les besoins de l'enquête, 42 cadavres de patients décédés dans la clinique de Sonthofen avaient dû être exhumés pour être autopsiés. Le procès, au cours duquel doivent être entendus 87 témoins, doit durer 22 jours. 

Le verdict est attendu fin mai. Ce procès survient alors qu'un autre est en cours devant un tribunal de Bonn (ouest) où une aide-soignante de 27 ans est jugée pour avoir tué en les étouffant neuf femmes âgées dans un hospice de la région, accusation qu'elle conteste. La question des soins palliatifs et la légalisation de «l'euthanasie active » ont pris une place importante dans le débat public au cours des derniers mois en Allemagne, après l'ouverture récente d'un bureau d'aide au suicide à Hanovre (nord). Alors que la classe politique reste majoritairement hostile à toute introduction de telles mesures en raison des souvenirs du nazisme, les trois quarts des Allemands (74%), selon un sondage paru à l'automne, sont favorables à une légalisation de «l'euthanasie active » par administration d'un médicament provoquant la mort.


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