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Blair s'attaque aux dérives du système d'allocations pour incapacité au travail

Par Jean-Pierre Langellier, Le Monde 

France

January 25, 2006 

Tony Blair veut remettre au travail, d'ici dix ans, 1 million de Britanniques bénéficiaires d'une indemnité pour longue maladie ou pour personne handicapée. Tel est l'objectif central du "Livre vert" présenté mardi 24 janvier par le ministre du travail et des retraites, John Hutton. Ce plan nourrira un débat public que le gouvernement espère clore en novembre par l'adoption d'un projet de loi. 

Plus de 2,6 millions de personnes reçoivent en Grande-Bretagne une "allocation d'incapacité" au travail, soit 7,4 % de la population active. Ce chiffre a presque quadruplé en vingt-cinq ans. Près de quatre allocataires sur dix assurent souffrir de maladies psychologiques de type dépressif. L'existence d'un tel contingent de non-actifs fausse les chiffres du chômage, puisque ceux-ci n'en tiennent pas compte dans l'inventaire des sans-emploi.

Conformément à un engagement de Tony Blair qui remonte à 1998, le ministre a promis de "mettre un terme à cet héritage honteux du thatchérisme" qui consistait à "dissimuler le chômage de masse et de longue durée". Selon les statistiques officielles, le bénéficiaire d'une aide pendant un an ne retrouve pas d'emploi, en moyenne, avant sept ans. Si cette aide dure deux ans, il est rare que l'allocataire retravaille. Tony Blair dénonce cette "perversion" du système qui encourage nombre d'"invalides" à rester sans emploi.

Comme souvent en matière d'emploi, le gouvernement travailliste maniera la carotte et le bâton. Actuellement, l'aide équivaut à 83 euros par semaine pendant les six premiers mois, et à 111 euros à partir d'un an (sensiblement égale au niveau du RMI français, qui est de 433 euros pour une personne depuis le 1er janvier). Symboliquement rebaptisée "indemnité de soutien et d'emploi", elle sera réévaluée pour les personnes sérieusement handicapées qui resteront sans emploi.

Les autres allocataires, jugés médicalement aptes au travail, seront incités à en retrouver un. Ils recevront, à cet effet, des conseils et une formation personnalisée. S'ils refusent un entretien d'embauche, leur indemnité baissera. Il s'agit moins de combattre les fraudes délibérées, qui, de l'aveu du ministre, sont le fait de moins de 10 % des allocataires, que d'aider la grande majorité d'entre eux à retrouver un emploi - 80 % le souhaitent - et une vie plus indépendante et plus épanouie. Il s'agit aussi de dissuader nombre d'indemnitaires potentiels tentés par l'inactivité, et, en corollaire, d'économiser à l'Etat 10 milliards d'euros.

Plusieurs projets-pilotes lancés il y a deux ans donnent déjà des résultats. Les personnes "handicapées" désireuses de retravailler reçoivent l'aide d'un conseiller personnel, une petite assistance financière et un éventail d'offres d'emploi entre lesquelles elle choisit, avant de suivre une formation ou d'apprendre un nouveau métier. Si leur condition physique ou mentale se détériore à nouveau, elles retrouvent aussitôt les avantages de leur statut antérieur.

Ce plan a le soutien du Trade Union Congress, la plus puissante confédération syndicale de Grande-Bretagne. Mais il est critiqué par certaines associations d'aide aux handicapés, qui craignent des mesures trop contraignantes. Sa mise en oeuvre équitable supposera une plus grande rigueur dans les méthodes d'évaluation des médecins lorsqu'ils décident d'attribuer le statut d'invalidité à ceux qui les consultent. 


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