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Les seniors sont une richesse pour le monde du travail

Par Gérard Larcher, ministre délégué à l'Emploi, au Travail et à l'Insertion professionnelle des jeunes, Le Figaro

France

20 janvier 2006


AFP


En France, seulement 37% des personnes âgées de 55 à 64 ans étaient en situation d'emploi en 2004, alors que la moyenne de l'Union européenne est de 41% et que l'objectif européen fixé pour 2010 (au sommet de Stockholm de 2001) s'élève à 50%. 
Nous ne pouvons plus accepter cette situation. Elle est contraire aux exigences de la cohésion sociale de notre pays. Elle est contradictoire avec la réponse que nous devons apporter aux défis économiques et sociaux auxquels la France se trouve confrontée. Elle est, surtout, un contresens au regard de la raison, puisque nous devrions savoir à quel point les seniors constituent une richesse pour le monde du travail. 

En renonçant aux compétences et à l'expérience des seniors, notre pays et nos entreprises se privent d'un atout décisif. La vie professionnelle n'est pas une simple accumulation de périodes de travail. Elle est la construction d'une expérience. Dans une économie fondée sur la connaissance, le capital humain occupe une place essentielle : négliger ce capital, c'est perdre cette place. 

Déjà, les pouvoirs publics et les partenaires sociaux ont engagé des réformes qui commencent à produire leurs effets. Le resserrement des dispositifs de préretraites publiques, la réforme des retraites en 2003, l'accord national interprofessionnel et la loi sur la formation tout au long de la vie en 2003-2004 et le plan santé au travail 2005-2009 constituent des premiers acquis importants. Le projet d'accord conclu le 13 octobre 2005 par les partenaires sociaux représente une étape plus significative encore puisqu'il concrétise de nouveaux engagements permettant à chacun de rester actif jusqu'à la retraite. 

Nous devons désormais, comme s'y était engagé le premier ministre, aller plus loin. C'est le sens du plan national d'action en faveur de l'emploi des seniors qui sera présenté en février. L'ambition de ce plan, actuellement préparé conjointement par l'Etat et les partenaires sociaux, est de faire progresser la proportion des seniors actifs, tout en luttant contre les facteurs qui les excluent.Ce retard considérable est la conséquence des politiques menées en France depuis trente ans, à travers lesquelles les seniors ont été considérés comme une variable d'ajustement des restructurations, et confrontés à une éviction progressive du marché du travail.Il s'agit, en tout premier lieu, d'encourager le maintien dans l'emploi. Cette exigence devra nous conduire à favoriser une gestion active des ressources humaines tout au long de la vie. Cela passe par la généralisation des entretiens de deuxième partie de carrière et des bilans de carrière, par un meilleur accès à la formation professionnelle et la validation des acquis de l'expérience mais aussi par l'investissement des entreprises dans l'amélioration des conditions de travail de leurs salariés, notamment en deuxième partie de carrière. 

Il nous faut ensuite améliorer nos politiques publiques pour favoriser la réinsertion sur le marché du travail des demandeurs d'emploi de plus de 50 ans, encore trop souvent condamnés au chômage de longue durée. C'est pourquoi l'ANPE et l'AFPA proposeront aux seniors un suivi personnalisé mieux adapté à leur situation et à leurs besoins propres. Parallèlement, 20 000 contrats initiative emploi seront réservés en 2006 à cette catégorie de demandeurs d'emploi, soit 40% du total. L'Etat s'engage également à agir sur les freins à l'emploi des seniors. Voilà pourquoi nous proposons par exemple l'adaptation du recours aux CDD à partir de 57 ans comme le demandent les partenaires sociaux, mais aussi la disparition progressive de la contribution Delalande qui ne sera plus due pour toute nouvelle embauche, et que je propose de supprimer définitivement en 2010 à l'échéance du plan. 

Ce plan d'action devra permettre de mieux aménager les «fins de carrière». A cet égard, nous proposons d'instituer un nouveau statut du tutorat pour faciliter la transmission des savoirs et des savoir-faire. Nous souhaitons également encourager le recours au compte épargne temps comme instrument permettant de gérer son temps de travail sur l'ensemble de la vie professionnelle. Ceux qui le souhaitent pourront poursuivre plus facilement leur activité professionnelle au-delà de l'âge légal de la retraite. Pour ce faire, nous sommes prêts à mettre en oeuvre de nouveaux moyens : une majoration progressive de la surcote permettant de bénéficier de meilleurs niveaux de pensions, des conditions plus attractives pour la retraite progressive encore trop confidentielle, des possibilités de cumul emploi-retraite élargies en particulier pour les bas salaires. 

Surtout, ce plan doit contribuer à faire évoluer les mentalités. Rien ne changera si nous ne prenons pas conscience des préjugés qui guident encore notre vision du marché du travail. L'emploi des seniors exige la mobilisation de tous. Le plan national devra traduire les engagements de chacun. C'est une priorité de ce gouvernement car c'est une nécessité vitale pour l'adaptation de notre économie au cours des années à venir. 


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