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Les collectivités locales doivent faire face au vieillissement de la population


Par Valentin Bontemps, Le Monde

France

December 13, 2007

Habitat, transports, aides et soins à domicile : autant de domaines que les collectivités locales doivent désormais traiter à la lumière du vieillissement de la population. En réponse à l'apparition de ces nouveaux besoins, elles ont considérablement élargi leur champ d'intervention et développé des politiques spécifiques. Conséquence : les dépenses ont fortement augmenté. 

"Aujourd'hui, tous les départements sont confrontés à une augmentation des charges liées aux personnes âgées" , reconnaît Bernard Cazeau, président (PS) du conseil général de la Dordogne et président de la commission des politiques sociales et familiales à l'Assemblée des départements de France (ADF).

Principaux acteurs en matière d'action sociale et de santé, les départements ont vu leurs compétences s'accroître avec la loi de décentralisation du 13 août 2004. Et leur engagement financier a encore augmenté avec la mise en place de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), depuis 2002. "Cette allocation a connu un succès très rapide, explique M. Cazeau. En trois ans, nous avons atteint 850 000 bénéficiaires, chiffre auquel nous pensions aboutir en cinq ans. A l'origine, les conseils généraux devaient financer la mesure à hauteur de 50 %. Mais, aujourd'hui, ils financent souvent de 60 % à 65 % du dispositif, en raison du désengagement de l'Etat." 

La charge qui pèse sur chaque département dépend de sa démographie et du nombre de personnes âgées qu'il abrite. En 2003, le Nord a dépensé 156 millions d'euros pour l'APA et 128 millions pour le reste de sa politique en faveur des personnes âgées, alors que, dans le Rhône, les mêmes postes coûtent respectivement 65 millions et 35 millions d'euros.

ÊTRE À L'ÉCOUTE

Après s'être longtemps préoccupées des enfants et des jeunes, les villes développent aujourd'hui des politiques en direction du troisième âge. "Les municipalités ont un rôle essentiel à jouer pour briser la tendance à l'isolement, au repli sur soi, pour encourager tout ce qui vise à la mixité sociale, culturelle, au cloisonnement des classes d'âge" , reconnaissait Patrick Braouezec, député (PCF) et président de la communauté d'agglomération de Plaine-Commune (Seine-Saint-Denis), en juillet 2004, lors d'un séminaire organisé par l'Institut des villes sur le thème "Villes et vieillir" . Mais cette politique exige de l'attention et de l'imagination. "Les personnes âgées ne sont pas toujours revendicatrices. Il faut donc aller de l'avant, tout en étant à l'écoute de leurs aspirations" , estime Bernard Labbé, maire (app. UMP) de Gorcy (Meurthe-et-Moselle) et président du comité qui a piloté le projet de l'Institut des villes.

Les personnes âgées, dans leur immense majorité, souhaitent vivre chez elles le plus longtemps possible, même lorsqu'elles ont un léger handicap. Aujourd'hui, l'âge moyen d'entrée en maison de retraite est de 85 ans. Il faut donc concevoir les activités et les services de manière à ne pas les exclure de la vie de la cité.

"SOLUTIONS INNOVANTES" 

En 2002, selon une enquête réalisée par la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et de la statistique (Drees), 80 % des municipalités développaient des actions en faveur des personnes âgées. Sur dix communes, huit avaient mis en place un service de portage de repas, et six un service d'aide ménagère.

"Le vieillissement de la population nous oblige à rester très actifs, estime Michel Destot, député et maire (PS) de Grenoble. Les équipements ont vieilli, les normes ont changé. Et, surtout, le développement du maintien à domicile implique de développer de nombreux services, comme le portage de repas ou les plates-formes d'écoute téléphonique." 

A Angers, un service de garde de nuit itinérante a été mis en place, en 2000, par l'association Vie à domicile. Chaque nuit, entre 21 heures et 6 h 30, deux "assistants" viennent au domicile des personnes âgées pour aider au déshabillage, à la toilette et à la prise de médicaments. Ces visites, facturées sous forme d'abonnements à la semaine (19 euros) ou au mois (45,30 euros), ont aussi un côté sécurisant.

A Lyon, un système de chèques "domicile-liberté" a été créé, en décembre 2002, pour offrir la possibilité aux personnes de plus de 70 ans de réaliser des sorties en ville. Besançon, comme d'autres villes, a instauré un conseil des sages pour permettre aux seniors de s'investir plus largement dans la vie de la cité.

De nouvelles formules d'hébergement apparaissent. Foyers temporaires, unités de vie, centres d'accueil de jour spécialisés : les municipalités s'efforcent d'adapter l'offre à une demande de plus en plus variée, et de trouver une alternative aux maisons de retraite traditionnelles, où les personnes âgées se retrouvent parfois isolées.

"Le vieillissement de la population nous pousse à trouver des solutions innovantes" , reconnaît M. Destot, dont la ville a mis en place un système qui permet à une personne âgée et à un étudiant de partager le même domicile.
Si les idées ne manquent pas, leur réalisation coûte cher. "Les finances des collectivités locales ne sont pas extensibles. On a rarement les moyens de faire tout ce qu'on l'on souhaiterait, confie M. Labbé. Mais l'enjeu est important, c'est pourquoi il est nécessaire d'être volontariste." 
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5 millions de personnes auront plus de 85 ans en 2050

Population. 12 millions de Français ont aujourd'hui plus de 60 ans. En 2020, selon les prévisions de l'Insee, ils seront 17 millions. Et, en 2050, 24 millions. A cette date, 5 millions de personnes auront plus de 85 ans.

Hébergement. 96 % des personnes de plus de 60 ans vivent encore chez elles. Mais 500 000 d'entre elles éprouvent des difficultés pour accéder à leur logement. Sur les 4 millions de plus de 75 ans, 1,5 million vivent seules. Par ailleurs, 670 000 personnes sont hébergées dans les 10 526 établissements spécialisés (maisons de retraite, foyers, unités de soins longue durée).

Revenus. 900 000 personnes environ sont encore concernées par le minimum vieillesse, soit 9 % des retraités. Et 850 000 perçoivent l'allocation personnalisée d'autonomie (APA).


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