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 Les retraités découvrent les plaisirs de la colocation

 

Par Camille Dauxert, Le Figaro

 

France

 

4 Août 2008

 

Par peur de la maison de retraite ou de la solitude, des seniors, en grande majorité des femmes, décident de vivre ensemble. 


Après les étudiants, les retraités se passionnent pour la colocation. Ou par une autre façon de vieillir en étant moins isolé. Marie-Claude, 67 ans, vit seule en pleine campagne. Lassée d'être seule et de devoir sans cesse prendre sa voiture, cette écolo dans l'âme veut lutter contre sa solitude en rejoignant la coopérative de retraités qui se met en place à Périgueux. «Je ne veux pas aller en maison de retraite, c'est trop cher, et rien n'est fait pour maintenir les personnes âgées, les gens n'ont plus de but, se laissent aller, alors que beaucoup pourraient encore être actifs.» Elles sont de plus en plus nombreuses comme Marie-Claude. Ces femmes, pour la plupart divorcées ou veuves, ont décidé de se rassembler et de fonder des coopératives d'habitants. Les projets se multiplient sur tout le territoire.


Annie Le Roux, présidente de l'association Rien sans elles, à Brest, estime que toutes les femmes associées à ce projet «veulent être maîtresses de leur vie, prendre en main leur propre vieillesse». Bénévole de l'association brestoise, Joëlle, 48 ans, estime que ce projet est «une bonne chose pour beaucoup de femmes vieillissantes mais aussi pour celles qui sont souvent sans ressources ou avec de toutes petites pensions de retraite». Quand viendra l'heure de sa retraite, cette mère de quatre enfants, divorcée et atteinte d'un handicap, se verrait tout à fait vivre au sein de ce type de structure.


Que ce soient les Babayagas de Montreuil - pionnières de cette démarche -, les femmes de l'association Lo Paratge de Périgueux, celles de Rien sans elles de Brest, toutes veulent vieillir ensemble «jusqu'au bout». Cécile Dalrymple, présidente de l'association Lo Paratge, voit en ce projet de coopérative l'alternative idéale à la maison de retraite qui «coûte trop cher à soi mais aussi à la communauté» et où «on perd son autonomie en devenant dépendant». Annie Le Roux évoque même l'idée de créer dans sa propre structure un accueil d'urgence pour les femmes battues.


Vivre comme leurs petits-enfants


Les hommes ne sont pas exclus de ces organisations, ils peuvent naturellement y séjourner en cas de besoin, mais il y a une réelle volonté des femmes de rester entre elles. Comme le note Marie-Claude, «c'est toujours les femmes qui font émerger les nouvelles initiatives, les hommes sont un peu frileux».


À ce jour, aucun projet n'est tout à fait abouti. Les premiers verront le jour en septembre, notamment ceux de l'association La Trame, présidée par Christiane Baumelle, 67 ans, psychosociologue retraitée. Ici, des retraités, hommes et femmes, touchés par le phénomène du film culte pour la jeunesse, L'Auberge espagnole, veulent vivre comme leurs petits-enfants et se lancer tout simplement dans la colocation. Là encore, les femmes divorcées ou veuves y sont majoritaires. Christiane Baumelle explique cette nouvelle mode par le fait que «les retraités d'aujourd'hui sont une génération très autonome, tous ont été très actifs et veulent encore prendre du plaisir dans la vie. Ils sont donc prêts à vivre en communauté dans un esprit convivial et solidaire. La maison de retraite leur fait peur». Et parce que, décidément, les retraités sont à la page, Christiane Baumelle a créé un site Internet, sur lequel ceux-ci peuvent se contacter via un forum, se rencontrer, sympathiser, et pourquoi pas justement, projeter d'organiser leur propre colocation ensemble. Seule ombre au tableau : vérifier que tout le monde a bien le même dessein et la même loyauté. Pas si simple pour ces amateurs en rencontres et ces débutants aux tempes grisonnantes de bien se choisir et de sentir si le courant va passer. Car on ne change pas de domicile aussi aisément à 70 ans qu'à 25, quand on est étudiant. 


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