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Dans son pavillon de Bourg-la-Reine, Liliane, 75 ans teste avec Indira, 21 ans, le logement intergénérationnel

 

Catherine Rollot, Le Monde

 

14 février 2008

 

France

 

Liliane Bunel, 75 ans, trouvait son pavillon de banlieue bien vide depuis la mort de son mari. Indira Deer, 21 ans, en avait assez d'être hébergée par une parente, loin de Paris. La solitude de l'une et les envies de changement de l'autre se sont unies dans un curieux attelage. 

Liliane, aide-puéricultrice à la retraite, héberge en échange de quelques services Indira, étudiante haïtienne en économie. Ce mode d'hébergement, appelé "logement intergénérationnel", est un système né en Espagne qui constitue, selon le rapport du député UMP Jean-Paul Anciaux, remis au gouvernement, vendredi 15 février, un des moyens de diversifier l'offre de logement étudiant.

Il y a deux ans, Liliane a découvert l'association Atout'âge, qui met en relation personnes âgées et étudiants en quête d'un toit. Dans sa maison années 1950 de Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine), jardin et calme assuré, elle a une chambre inoccupée depuis des années et de longues soirées à combler. L'association met Liliane en contact avec Indira.

Après un mois d'essai, le "binôme" décide de faire affaire. Les obligations des deux parties sont inscrites sur un contrat signé. Indira s'engage à une aide quotidienne : ramasser le courrier, ouvrir les volets, sortir les poubelles.... Mais aussi à partager du temps avec Mme Bunel. Celle-ci doit fournir gratuitement une chambre fermée, en bon état, et mettre à la disposition de l'étudiante les parties communes, cuisine et salle de bains.

"Nous mettons les choses au clair dès le départ", explique Michèle Dupont, directrice d'Atout'âge. "L'étudiante n'est ni une garde de nuit, ni une aide à domicile, ni une femme de ménage." C'est parce qu'elle connaissait une amie qui avait tenté l'expérience qu'Indira s'est engagée. "Au départ j'étais assez méfiante, explique la jeune femme. J'ai beaucoup réfléchi avant de sauter le pas car je craignais de partager mon intimité." La formule a ses contraintes. Liliane et Indira dînent généralement ensemble. Indira peut sortir le soir à condition de prévenir la vieille dame. "Ce n'est pas que je n'aime pas qu'elle sorte mais je m'inquiète", explique la septuagénaire. Même chose pour les visites. "Je peux ramener des amis, mais si c'est des garçons, ils ne restent pas, sourit Indira. En fait, c'est un peu comme vivre avec sa mamie. On sait qu'il y a des principes à respecter."

Pour toutes ces raisons, ce type d'échanges ne peut convenir à tout le monde. "Les étudiants qui viennent vers nous avec pour seule motivation la perspective d'être logés gratuitement font, en général, très vite marche arrière", analyse Mme Dupont. Côté seniors, les idées préconçues sur les jeunes (bruit, attitude désinvolte, goût de la fête...) freinent aussi les propositions. Selon le Réseau national du logement intergénérationnel et solidaire, qui réunit huit associations dans plusieurs villes, moins d'un millier d'étudiants seraient logés dans ce cadre.
"C'est une expérience de vie, il faut tenter l'aventure", s'enthousiasme Indira. Selon Liliane, l'étudiante a fait entrer de la "joie de vivre" et, accessoirement, une connexion Internet à la maison. Les discussions vont bon train dans le petit pavillon. Un seul sujet est difficilement abordé : celui de l'après-cohabitation. 

Chiffres
Bilan. De 2004 à 2007, 17 500 réhabilitations et 6 300 logements étudiants neufs ont été réalisés, au lieu des 21 000 et 15 000 attendus.

Recommandations. Le rapport au gouvernement du député Jean-Claude Anciaux propose une refonte des aides au logement. Il préconise leur transfert du ministère du logement à celui de l'enseignement supérieur "pour un pilotage amélioré". Il suggère de supprimer le mois de carence de l'ALS (allocation logement à caractère social) pour "alléger le poids financier de l'entrée dans les résidences universitaires". Il souhaite ouvrir à tous les étudiants les dispositifs de garanties. Il veut favoriser la colocation et le logement intergénérationnel.

Budget. Selon M. Anciaux, 140 millions d'euros seront nécessaires chaque année pour la réhabilitation de 7 000 chambres, auxquels s'ajoutent 27 millions pour rattraper le retard pris depuis 2005. La construction, elle, nécessitera 200 millions d'euros par an pour 5 000 logements et 80 millions d'euros pour combler le retard.


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