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Après Mai 68, "Pépé barricades" est parti élever des crocodiles au Sénégal

Sénégal

Country

May 16, 2008

Gérard Wartraux, surnommé

Gérard Wartraux, surnommé "Pépé barricades" à l'époque de Mai 68 à Paris, a eu le coup de foudre pour l'Afrique il y a 31 ans. Depuis, ce sexagénaire élève des crocodiles dans une plantation en Casamance, région du Sud du Sénégal qui l'a totalement adopté.

Gérard a activement participé aux évènements de Mai 68, qui lui ont valu ce sobriquet de "doyen" de la contestation, alors qu'il avait 25 ans.
"Mai 68, ça a coïncidé avec la fin de mes études. C'était une belle époque, un vent de liberté a soufflé sur la France. On a de très bons souvenirs, même si on respirait des gaz +lacrymo+ en permanence", raconte-t-il avant d'évoquer le début de son aventure africaine.

"Je suis arrivé en 1969 pour faire mon service militaire en tant que prof' dans une école d'agriculture, puis j'ai découvert la Casamance et je suis resté", se souvient Gérard, attablé devant une bière à l'ombre de sa demeure de Djibelor, village situé à quelques encablures de Ziguinchor, principale ville de Casamance.

Ce qui l'a convaincu? "C'est déjà la gentillesse des gens. Ici, on vit dehors et tout le monde se parle, alors qu'en France on vit derrière la porte de son appartement et puis on n'ouvre pas", sourit cet homme à la peau tannée arborant une casquette crasseuse sur une queue de cheval poivre et sel.
"A Ziguinchor, je connais environ 10.000 habitants, mais tous les 300.000 me connaissent", se vante celui qui, de l'avis général, est devenu une célébrité locale.

"Gérard et une figure dans la région. C'est un grand travailleur qui intervient pour tous les gens qui viennent lui demander quelque chose", raconte "l'autre" Gérard, gérant du restaurant de la plantation où on peut déguster de la viande de crocodile en civet ou en brochettes.

"Gérard est chez lui en Casamance. Il nous rend beaucoup de services. Il aide le village pour les semences, il emploie les jeunes du village, c'est devenu un vrai Sénégalais", confirme Mamadou Kane, infirmier à la retraite de 81 ans qui habite Djibelor, petit hameau de 150 âmes.

"J'ai la seule voiture du village. Ma spécialité, c'est de conduire les femmes enceintes à l'hôpital en ville. Je m'occupe aussi de transporter les personnes décédées", explique l'intéressé en parcourant sa plantation de 30 hectares.
Le domaine comprend une ferme d'élevage où s'entassent 280 crocodiles du Nil de tous âges, une plantation de fruits tropicaux (bananes, papayes, mangues, ananas, avocats, mandarines, etc) et plus de 500 espèces différentes de plantes ornementales.

"Je travaillais dans cette plantation pour un +toubab+ ("Blanc", en langue wolof), mais ça ne marchait pas du tout. Alors il me l'a vendue et je l'ai développée", rappelle celui que tout le monde appelle "Gérard".

"Et puis j'ai hérité des crocodiles, qui font rentrer un peu d'argent" avec les peaux, la viande et les trophées, détaille cet homme aux allures d'"aventurier baba cool" à la barbe fournie invariablement muni d'un couteau de chasseur et de sandales.

Gérard emploie une vingtaine de manoeuvres agricoles et un pépiniériste, qui ont essuyé avec lui pas mal de tempêtes.

"En 1998, c'était le plein +boum-boum+ ici. Il n'y avait plus de touristes du tout" alors qu'un conflit faisait rage entre les indépendantistes casamançais et l'armée sénégalaise.

"Le village a été attaqué sept fois, tout le monde avait déménagé en ville sauf deux familles, dont la mienne. J'avais prévenu les gens que j'étais bien armé et prêt à me défendre, et personne ne m'a attaqué", se souvient-il.
Marié à une Sénégalaise, Gérard voit rarement son fils et sa fille, nés d'une précédente union en France, mais il semble toutefois déterminé à prendre racine en Casamance.

"Ca fait 15 ans que je n'ai pas été en France. J'ai choisi le Sénégal et je n'ai jamais remis en cause mon choix. Ma tombe est ici, elle m'attend, tout est prévu", rigole-t-il avant d'avaler une nouvelle gorgée de "Gazelle" (bière locale). 


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