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Recrutement des seniors, où en est la France ? 

 

Fabrice Lacombe, Le Figaro

 

22 Septembre 2008 

 

France

 

La France détient le « triste record » du plus faible taux d'emploi des seniors en Europe : moins de 38 % de nos concitoyens âgés de 55 à 64 ans ont un emploi et, si l'on resserre la fourchette, seulement 13 % des 60-64 ans. En soi, cette situation n'aurait rien de vraiment choquant si elle était économiquement et socialement supportable, ce qui n'est bien sûr pas le cas, ne serait-ce que pour des raisons démographiques désormais bien connues.

Notre pays reste, au sein de l'Union européenne, l'un des plus éloignés de l'objectif fixé en 2000 dans le cadre de la stratégie de Lisbonne, à savoir atteindre un taux d'emploi des seniors de 50 % en 2010. Si les mesures présentées par le gouvernement en juin 2008 dessinent un cadre général qui devrait aider la France à se réconcilier avec l'idée des seniors au travail, on peut avancer qu'elles ne suffiront pas : seul un changement profond des mentalités peut cesser de faire de l'âge le premier facteur de discrimination à l'emploi et, a fortiori, à l'embauche.

L'exemple des cadres met en évidence le paradoxe qui gouverne l'emploi des seniors en France. Avec un taux de chômage de 3,8 %, les cadres sont en situation de plein-emploi. Selon une étude de l'Apec, le nombre de cadres de plus de 50 ans a doublé entre 2001 et 2007, trois cadres sur dix étant aujourd'hui quinquagénaires. 

Collaborateurs expérimentés

Si, contrairement aux idées reçues, les plus de 55 ans ne sont pas plus licenciés que les cadres des autres tranches d'âge, ils ont plus de mal à retrouver un emploi. Le taux de chômage de longue durée (plus d'un an) de ces seniors est de 6,4 % contre 1,6 % pour les moins de 30 ans ! Autrement dit, les employeurs veulent bien garder leurs cadres seniors mais hésitent à embaucher des plus de 50 ans. En revanche, les managers qui l'ont fait apprécient particulièrement l'adaptabilité, l'expérience et le savoir-faire des cadres seniors qu'ils ont recrutés… Voilà qui relativise la prétendue perte d'employabilité des cadres les plus âgés !

Une fâcheuse inversion consiste à culpabiliser ceux qui entre 50 et 55 ans ne travaillent plus alors que pendant des années on les a poussés dehors, qu'on les a dispensés de rechercher un emploi et que les entreprises rechignent à les recruter ! Sachant que les entreprises ne vont plus pouvoir se passer des compétences des seniors, il est largement temps qu'elles se préoccupent de l'offre faite à ces collaborateurs expérimentés.

Un premier pas serait déjà d'arrêter de traiter comme des seniors en fin de carrière les plus de 45 ans, car dans bien des secteurs c'est à cet âge que le couperet tombe. À 45 ans, un cadre est un professionnel confirmé et, compte tenu d'une entrée plus tardive dans la vie active, est à peine à la moitié de sa vie professionnelle ! Un deuxième pas serait de recourir davantage à l'intérim des cadres de plus de 55 ans. Entreprises et seniors découvrent peu à peu ce que peut leur apporter cette formule : aux premières, l'accès aux compétences de cadres très expérimentés pour une durée déterminée et reconductible ; aux seconds, une certaine liberté dans le choix des missions, leur permettant de valoriser et transférer leurs compétences tout en continuant à les développer. Un statut en apparence moins sécurisant qu'un CDI mais tout le contraire d'une voie de garage !
 


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