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Les entreprises s'engagent à garder leurs seniors en 2010. Ils ont plus de 60 ans et ils travaillent 


La Croix


30 décembre 2009

France

Que ce soit par choix ou par nécessité, ils poursuivent ou ont poursuivi leur activité. Témoignages d’un médecin, d’un chauffeur de taxi et d’une chercheuse


S’il avait eu le choix, Michel Avedissian, 77 ans, aurait volontiers cessé de parcourir à bord de son taxi les rues de Marseille. Mais, avec une retraite progressive de 450 € par mois, impossible de renoncer. Depuis une dizaine d’années, cet artisan taxi, dans le métier depuis quarante-deux ans, a donc choisi de rouler tous les après-midi de la semaine : « Pendant trente ans, j’ai roulé de nuit, en rentrant vers 3 heures ou 5 heures du matin. J’ai cessé à 65 ans, j’étais trop fatigué. Ces horaires me permettent de compléter ma retraite à un rythme plus tranquille », affirme le chauffeur, qui gagne en moyenne de 800 € à 1 000 € par mois. « En cumulant ces revenus avec ma retraite, mes ressources s’élèvent en moyenne à 1 250 € mensuels. C’est correct », estime Michel Avedissian. Et puis, faire le taxi a des côtés « positifs » : « On voit les collègues, on discute avec les clients, ça permet de conserver des liens sociaux. C’est bon pour le moral », dit le chauffeur. Pour lui, pas de doute : les seniors ont « toute leur place en entreprise » : « Nous avons une expérience du métier non négligeable et un savoir-faire à transmettre aux plus jeunes. En aménageant les horaires, il est possible de trouver un équilibre entre la poursuite d’une activité et la pénibilité liée à l’âge. »


C’est à la fois pour des raisons financières et intellectuelles qu’Alain, médecin hospitalier néphrologue âgé de 64 ans, est lui aussi déterminé à continuer d’exercer pendant encore quelque temps. Même s’il s’apprête à prendre sa retraite de praticien hospitalier dans quelques mois, quasiment à l’âge légal de la retraite, il compte en effet poursuivre son activité de néphro logue. « Dans cette spécialité, il y a aujourd’hui une telle pénurie de médecins qu’on est sollicité de toutes parts pour faire des remplacements, que ce soit dans le public ou dans le privé. J’aurai donc un éventail de possibilités pour la suite. » Faire le choix d’une activité ultérieure, c’est pour lui à la fois « mettre du beurre dans les épinards » et « me recentrer sur les aspects du métier qui m’intéressent le plus, notamment la dialyse ». C’est donc avoir les avantages du métier, sans en subir les inconvénients.


« Ce que je veux, c’est arrêter les gardes et astreintes, car cela devient lourd à partir d’un certain âge. J’effectuerai au maximum un mi-temps en répondant présent là où il y a des demandes, comme en libéral », précise Alain. Cette formule offre encore un autre avantage : elle permet de s’acclimater progressivement à l’idée de quitter le monde du travail. « Je sais que je ne ferai cela que pendant quelques années, poursuit Alain. J’arrêterai ainsi en douceur. Cela me permet de ne pas être désespéré à l’idée de partir à la retraite ! »


C’est aussi pour reculer la date fatidique du retrait de la vie active que Jeanne, chercheuse en biologie, 84 ans, a travaillé jusqu’à… 82 ans. « Dans ma profession, c’est presque une coutume de conserver les anciens, précise-t-elle. Encore maintenant, je connais 10 chercheurs qui ont plus de 75 ans ! » Durant toute sa vie, Jeanne a été très prise par son métier. « C’était du 8 heures-20 heures, avec en plus les congrès et les séjours à l’étranger, mais, étant célibataire et sans autre priorité, ce n’était pas un problème pour moi. » L’âge venant, Jeanne a ralenti le rythme, sans abandonner la fonction. « J’ai continué dans la collecte d’archives liées à ma spécialité. C’était quasiment un temps plein, je travaillais beaucoup depuis chez moi, mais j’allais aussi sur place lorsqu’on m’appelait. Rester dans un milieu où l’on peut discuter, réfléchir à des problèmes qui vous ont toujours intéressé, c’est une bonne manière de passer sa retraite ! Pour moi travailler, c’était ludique, un plaisir. » Puis la chercheuse a brusquement décidé d’arrêter. « Il fallait que je m’en aille, je n’avais plus de raison d’être utile. » Aujourd’hui encore, elle trouve que c’est difficile. « C’est beaucoup plus fatigant d’être chez soi. Et surtout, beaucoup plus ennuyeux. »


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