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Aînés escroqués
Âgés et vulnérables

 

Par Sylvain Trépanier, Le Journal de Québec

 

21 Février 2009

 

Canada

 

Aînés escroqués - Âgés et vulnérables
Les aînés sont des proies faciles pour les arnaqueurs et même les proches. 
© Journal de Québec/Didier Debusschère

 

Alors qu’ils étaient 965 000 en 2001, les gens âgés de plus de 65 ans seront plus de 1 974 000 en 2026 et représenteront près du quart de la population du Québec. 


Avec le Japon, le Québec est la société au vieillissement le plus rapide. Les occasions d'abuser financièrement des personnes les plus vulnérables se multiplieront au cours des prochaines années. Le Journal se penche sur les multiples facettes d’une situation qui risque de prendre de l’ampleur avec les années. 

Ils sont plus nombreux, plus vieux, plus riches et souvent plus vulnérables. Nos aînés et leurs bas de laine représentent une cible de choix pour bien des gens pas toujours mal intentionnés. 


Chantage émotif pour soutirer de l'argent, procuration générale utilisée sans retenue, fraude par Internet, par la poste ou par téléphone, surfacturation des services en résidences privées, vol dans les chambres des centres d'hébergement, les aînés sont de plus en plus susceptibles d'être victimes d'abus économique. 


Au Québec, 80% des fraudes et des abus économiques à l'endroit des personnes âgées sont commis par des proches. 


Qu'il s'agisse de personnes qui, fortes d'une procuration générale ou d'un mandat d'inaptitude, administrent les biens des personnes âgées dans leur propre intérêt plutôt qu'en se souciant du bien-être de l'aîné, ou d'enfants qui forcent un parent âgé à leur prêter de fortes sommes, le manque de scrupules des abuseurs n'a souvent d'égal que la vulnérabilité de la personne abusée. 


Des cibles 


Quand on songe que, selon le Conseil des aînés, les personnes âgées de plus de 60 ans détiennent autour de 80% du patrimoine québécois (immobilier, actifs, etc.), cela en fait des cibles potentielles pour les proches en manque d'argent, pour les ar naqueurs de tout acabit, pour les adeptes de la surfacturation et pour les voleurs à la petite semaine. 


Malgré cela, et bien qu'une proportion importante d'entre elles soient vulnérables ou inaptes à exercer leurs droits, les personnes âgées de plus de 65 ans étaient, en 2004, deux fois moins susceptibles d'être victimes de vol de biens personnels que celles âgées de 55 à 64 ans, et huit fois moins que celles âgées de 15 à 24 ans, selon l'étude Les aînés victimes d'actes criminels, de Statistique Canada. 


«Il faut noter que ces chiffres se basent sur les taux de dénonciation enregistrés par les corps de police et que, justement, les aînés dénoncent dans une moindre proportion que les autres tranches d'âge, nuance Georges Lalande, président du Conseil des aînés. Sachant que l'abuseur est un proche, on peut comprendre cette hésitation à dénoncer.» 


Dénoncer mes enfants!!! 


Selon Marie Beaulieu, professeur titulaire au centre de recherche sur le vieillissement de l'Université de Sherbrooke, cela ressemble au paradoxe de la violence conjugale, où la femme battue hésite à dénoncer celui qui la bat parce qu'elle se trouve en situation de dépendance affective et qu'elle a peur que le lien qui l'unit à l'abuseur ne se rompe. 


«Si le taux d'actes criminels à l'endroit des aînés n'augmente pas, son nombre, lui, augmentera, parce qu'il y aura plus de personnes âgées», mentionne Marie Beaulieu, qui se penche sur la maltraitance à l'égard des aînés depuis une vingtaine d'années. 


Des conséquences plus lourdes 


Mme Beaulieu rappelle qu'au-delà du nombre de crimes commis, les conséquences de ceux-ci sont souvent beaucoup plus grandes chez les personnes âgées. 


«Se renflouer d'une fraude de 200 000$ quand on a 35 ans, ça peut se faire. Quand on en a 75, c'est beaucoup plus compliqué», témoigne-t-elle. 
Plus inquiétant encore, l'abus économique à l'endroit des aînés s'accompagne généralement de maltraitance psychologique du type «si tu ne me prêtes pas 2000 $, tu prives tes petits-enfants de leur saison de hockey» ou «si tu ne me donnes pas la maison, je ne reviendrai plus te voir». 
Une situation délicate que même les réseaux mis en place pour déceler et pourfendre les abuseurs peinent à percer. 

 


CES PHRASES QU'IL NE FAUT JAMAIS ENTENDRE: 


• «Si tu ne me donnes pas l'argent que je te demande, tu ne reverras plus tes petits-enfants.» 
• «Si tu parles de ça à mes frères ou à mes soeurs, je ne reviendrai plus jamais te voir.»
• «Quand vas-tu comprendre, vieille folle, que ça irait bien mieux si je m'occupais de tes affaires. T'es trop vieille pour savoir ce que tu fais.»
• «Ton NIP, tu l'oublies tout le temps. Tu ferais bien mieux de me le donner.»
• «C'est juste 10 000 $, je vais te le rembourser dès que je me serai refait. Je l'sais que c'est la troisième fois, mais t'es pas pour laisser ton propre fils dans la dèche.»
• «Je ne suis pas pour appeler la police, ils vont mettre mon enfant en prison.»
• «Ce que tu fais avec ton argent, ça regarde ni la directrice du centre ni le CLSC.»
• «Tu m'as signé une procuration, j'fais ce que j'veux avec ton argent.»
• «Ça fait cinq ans que je m'occupe de toi, tu me dois bien ça!» 


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