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La sexualité des personnes âgées souvent niée


Ouest France


14 novembre 2009

France

 

« Tant qu'il y a de la vie, il y a du désir. »

 

Tomber amoureux à 80 ans ? Le sujet fait sourire ou prête à sarcasme. Pourtant rien ne différencie fondamentalement une idylle du troisième âge d'une relation dans la fleur de l'âge. « Ce qui caractérise l'entrée dans le grand âge, c'est la confrontation au réel du corps et la pulsion qui va petit à petit en s'éteignant, estime Daniel Coum, psychologue clinicien, qui participe à une conférence sur ce thème, lundi prochain à Quimper. Mais l'amour est tout autre chose. Bien sûr, il s'ancre sur la pulsion mais il ne s'y réduit pas. Pour les personnes âgées, le fait de désirer et de vouloir être désirées ne fait jamais défaut. On pourrait résumer en disant que tant qu'il y a de la vie, il y a du désir. » Et par extension le besoin d'exprimer ce désir.

Une forme de maltraitance

Les faits sont pourtant tout autres. La sexualité des personnes âgées est un tabou, une réalité occultée. Les discussions l'évoquent sur le ton de l'ironie ou d'une forme de douce démence. « Dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), on nie souvent le couple, explique Lucie Kermagoret, chargée de projet prévention santé à la Mutualité 29. On laisse la porte des chambres ouvertes ou bien on entre sans frapper. On ne permet pas d'avoir une intimité. » Rares sont les maisons de retraite qui offrent des chambres doubles ou des aménagements pour les couples. Un ensemble de pratiques qui représente une forme de maltraitance, selon la chargée de projet de la mutuelle.

Alors, pourquoi notre société rejette-t-elle la sexualité de ses aînés ? « Je crois que ça renvoie à l'image des parents, explique Daniel Coum, qui dirige l'association d'écoute des parents, Parentel. Et les enfants n'aiment pas avoir affaire à la sexualité de leurs parents. De plus, à partir du moment où l'on s'occupe de quelqu'un de vulnérable, on a tendance à suivre le modèle pédagogique. On le traite comme un enfant. Or si on considère quelqu'un comme un enfant, on évacue la chose sexuelle. »

Souvent, les personnes âgées intègrent elle-même ce déni de leur sexualité, s'identifiant à l'image qu'on leur renvoie d'elles-mêmes et se soumettant à la pression sociale. « Ce n'est plus de ton âge », répondra ainsi un fils à son père. « C'est là que réside la violence. Du côté de cet interdit que l'on ne peut pas remettre en question. »

La conférence de lundi prochain vise à faire évoluer les mentalités. Elle s'adresse aussi bien aux personnels soignants qu'au grand public. L'association Parentel est aussi en train de mettre en place un service d'écoute dédié aux personnes âgées et à leur entourage, Parentage. Des initiatives au service avant tout des personnes âgées. « Il n'est pas rare de voir une vieille dame reprendre pied dans la vie après avoir rencontré quelqu'un et se sentir à nouveau désirée », témoigne Lucie Kermagoret.


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