Le Centre
d'analyse stratégique (CAS), qui
conseille le gouvernement, a
préconisé mardi 18 octobre
l'"adaptation" du parc de logements existants au
vieillissement et à la dépendance,
afin de retarder, voire éviter, les
placements en maisons de retraite.
Dans un rapport publié mardi, le CAS
rappelle que le maintien à domicile est
le souhait très majoritaire des personnes
âgées.
"C'est aussi un objectif très souhaitable
dans le contexte actuel des finances publiques,
car les maisons de retraite coûtent plus
cher que les travaux d'adaptation", a
souligné Vincent Chriqui, le directeur du
CAS, en présentant le rapport.
"Mais le parc de logements adaptés n'est
pas suffisant à ce jour", constate le
rapport. L'Agence nationale de l'habitat (ANAH)
évalue ainsi à près de 2
millions le nombre de personnes
âgées de plus de 60 ans qui
auraient besoin d'une adaptation de leur
logement, du fait du degré de perte
d'autonomie de leurs occupants, et à 24
milliards d'euros le coût total des
travaux.
Certains territoires vont
particulièrement être
confrontés au vieillissement sans y
être nécessairement
préparés, prévient le
rapport, citant les centres des villes moyennes
et les quartiers d'habitat social.
Pour "relever le défi du vieillissement",
le rapport préconise notamment de
maintenir sur le flux des logements neufs de
fortes obligations pour les parties communes
(notamment la présence d'un ascenseur ou
l'accessibilité) pour permettre
l'adaptation ultérieure des habitations,
mais de n'imposer de produire des logements
adaptés que pour un pourcentage des
programmes de construction (20% ou 30% par
exemple).
En contrepartie, il suggère de renforcer
de manière importante l'effort sur le
parc de logements anciens. Les marges
dégagées "pourraient être
reversées à l'ANAH, sous la forme
d'une contribution de solidarité, afin de
financer l'effort", prône le CAS.
Concernant les propriétaires individuels,
le CAS propose de développer
l'accès à l'emprunt en
mettant en place des outils nouveaux comme le
crédit hypothécaire ou un
dispositif de garantie publique se substituant
à l'assurance décès.