Le Conseil national des politiques de lutte
contre la pauvreté et l’exclusion
sociale (CNLE) et l’Observatoire national de
la pauvreté et de l’exclusion sociale
(ONPES) ont mis en cause, le 5
décembre, la capacité du
gouvernement à réduire la
pauvreté d’un tiers à l’horizon
2012, comme s’y est engagé le
président de la République au
début de son mandat.
La crise financière n’explique pas,
à elle seule, l’augmentation de la
pauvreté, ont affirmé les deux
institutions, le 5 décembre, lors d’une
conférence de presse commune. Elles
pointent plutôt l’inadéquation
des dispositifs en place.
Ces prises de position font suite à la
publication par le gouvernement de son
troisième rapport annuel sur
l’évolution de la pauvreté en
France, en octobre 2011. Un rapport qui porte
sur 2009 et qui, selon le CNLE et l’ONPES, est
en « décalage » avec la
réalité observée sur le
terrain en 2011.
Dispositifs défaillants - Parmi les
points noirs, les deux associations pointent
le fonctionnement du marché du travail,
« très défavorable aux
jeunes ». « En 2009, les moins de
25 ans représentent moins d’un tiers de
la population, mais plus de 42% de la
population pauvre », observe
Jérôme Vignon, président
de l’ONPES.
Par ailleurs, la faiblesse de la
revalorisation de certains minima sociaux
(Allocation adulte handicapé et minimum
vieillesse) n’a pas permis d’enrayer le
développement du noyau dur de la
pauvreté. Laissant, en outre, de
côté les
bénéficiaires du RSA et des
prestations familiales. D’où des
difficultés matérielles
croissantes (surendettement, renoncement aux
soins…). Enfin, le manque de travail social
d’accompagnement des
bénéficiaires du RSA est
également critiqué.
C’est pourquoi les deux associations demandent
une revalorisation du revenu de
solidarité active (RSA socle) de 25%,
un accès sans condition au RSA jeune,
une mobilisation en faveur de l’emploi des
jeunes ainsi qu’un nouveau « plan de
cohésion sociale ».
Concernant le logement, elles reprennent
à leur compte certaines propositions du
comité de suivi de la loi Dalo sur le
droit au logement opposable, notamment la mise
en place d’un « plan d’urgence »,
là où le droit au logement n’est
pas respecté, et la «
mobilisation du parc privé vacant
».
La France relativement épargnée
- Le CNLE et l’ONPES constatent, toutefois,
que le système de protection sociale a
joué un « rôle positif
», les indicateurs étant moins
dégradés en France que dans
d’autres pays. Par ailleurs, ils annoncent
qu’ils enverront leurs propositions à
chacune des grandes formations politiques en
vue de l’élection présidentielle
2012.