Les violences
contre les femmes âgées sont trop
souvent oubliées des campagnes de
communication et ne sont pas
spécifiquement étudiées,
alors qu'elles sont fréquentes, ont
déploré mardi deux associations.
Si l'on parle désormais plus facilement
des violences faites aux femmes d'une part et
des violences aux personnes âgées
d'autre part, celles qui sont
perpétrées à l'égard
des vieilles dames constituent "un sujet
évacué des campagnes" de
sensibilisation, a regretté Alix de la
Bretesche, présidente du Centre national
d'information sur les droits des femmes et des
familles (CNIDFF).
"Il est difficile de quantifier de façon
très précise" ce type de
violences, faute de données statistiques
spécifiques, a ajouté en
conférence de presse la directrice
générale Annie Guilberteau.
Toutefois, en croisant les données de
différents ministères,
administrations et associations, le CNIDFF
évalue à "plus de 600.000" les
personnes âgées (hommes et femmes)
de 65 à 75 ans victimes de violences, et
"à plus de 680.000" pour les plus de 75
ans.
De son côté, le réseau Alma,
qui reçoit les appels de personnes
âgées maltraitées ou de leur
entourage a constaté que parmi les femmes
victimes qui les appellent, 75,5% ont plus de 65
ans, preuve selon Alma que l'âge
démultiplie le risque de violences.
Même si les femmes sont plus nombreuses
que les hommes dans ces tranches d'âge,
cela n'explique pas tout, expliquent Alma et le
CNIDFF.
Souvent plus pauvres (70% des personnes pauvres
de plus de 75 ans sont des femmes, selon
l'Insee), plus isolées, plus fragiles
physiquement et ou psychologiquement, les femmes
âgées présentent "un cumul
de vulnérabilités", souligne Annie
Guilberteau.
Elles sont "à la fois victimes des
stéréotypes liés à
leur sexe et ceux liés à la
vieillesse", insiste Anita Tostvint, psychologue
au CNIDFF.
Comme pour les personnes âgées en
général, les violences (physiques,
psychologiques, financières,
sexuelles...) sont majoritairement le fait de
l'entourage: conjoint, enfants, petits-enfants.
Un programme européen 2011-2013,
piloté en France par le CNDIFF, va
permettre d'étudier les violences aux
femmes âgées et de faire des
préconisations.