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La colocation entre seniors, un remède à la solitude et aux loyers chers



L'Express


17 Janvier 2012
 

France






 

Pour rompre avec l'isolement, faire face à la hausse des loyers ou éviter la maison de retraite, des seniors optent pour la colocation, une nouvelle forme d'habitat promise à un bel avenir pour cette classe d'âge, mais qui reste encore marginale en France.

Illustré par le film de Stéphane Robelin, "Et si on vivait tous ensemble'", qui sort mercredi et met en scène une bande de septuagénaires décidant d'habiter sous un même toit, ce mode de vie a déjà séduit une poignée de personnes âgées dans l'Hexagone.

A Nanterre, ils sont cinq à partager une grande maison de 250 m2, avec sept chambres et deux salles de bain: un homme et quatre femmes. Yves Dumas, 64 ans, l'a achetée pour réaliser ce projet de vie commune. "Je n'avais pas envie de rester seul", raconte-t-il.

Quinze mois après l'emménagement, les colocataires, qui ont surmonté "des débuts un peu difficiles", apprécient d'évoluer dans une "maison vivante", et reconnaissent que le secret d'une colocation réussie passe par un peu de diplomatie et de concessions. "Il faut s'habituer à ne pas parler fort dans le séjour ou à téléphoner dans des espaces privés", souligne Charlette, 75 ans.
Ils se sont rencontrés via l'association "cocon 3S", créée en 2003 après la canicule par Christiane Baumelle, une psycho-sociologue aujourd'hui à la retraite.

"J'ai été sidérée de voir autant de personnes seules dont personne ne se souciait", raconte-t-elle.
Alors que le concept existait déjà au Benelux ou en Allemagne, lorsque son projet de colocation pour seniors voit le jour, elle a le sentiment d'être une "zombie" en France.

"Tout est parti du sentiment que dans un groupe se crée naturellement de la solidarité", explique-t-elle.
Sept "cocons" regroupant une trentaine de personnes existent désormais en France, et une douzaine "sont en gestation".

Ce mode de vie est une réponse "aux petites retraites", explique Christiane Baumelle, car il permet de diviser les coûts d'habitation, mais reste avant tout "un remède pour toutes les personnes âgées qui ont du mal à dormir parce qu'elles sont seules".

Jean-Marie Jarnac, 68 ans, qui partage une maison avec deux femmes retraitées près de Lourdes, assure qu'avant cette cohabitation, la "solitude ne (lui) pesait pas du tout".

"Je la vois plutôt comme une alternative à la maison de retraite", affirme-t-il.
Si dans la maison de Nanterre, les colocataires ont chacun "leurs étagères dans le frigo", chez lui "on partage tout: le loyer, la nourriture, les frais d'entretien". "On a même un compte commun !", raconte M. Jarnac.

Malgré ces différences, les colocataires mettent tous en avant l'indispensable "respect" des autres ou "des valeurs de vie commune".
Pour Pierre Lelal, fondateur en 2009 du site internet "colocation 40 ans et plus", "beaucoup de seniors ont envie de vivre à plusieurs et entrent en relation sur internet, mais peu franchissent encore le pas, car il n'est pas si évident, après 60 ans, de quitter son domicile".

Pourtant, il reste convaincu qu'il s'agit d'"une solution d'avenir", notamment dans un contexte de crise économique, avec des risques de paupérisation.
C'est aussi le sentiment du sociologue Serge Guérin, spécialiste des questions liées au vieillissement de la société. "Aujourd'hui, la cohabitation des seniors reste en France un phénomène relativement exotique, très minoritaire", dit-il.

Mais, estime-t-il, entre les deux logiques privilégiées jusqu'ici, qui sont le maintien à domicile ou bien dans des maisons de retraite hypermédicalisées, "toutes les bonnes solutions intermédiaires émergeant ont toutes les chances de se développer".


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