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A partir de 2004, les salariés travailleront le lundi de Pentecôte
By Claire Guélaud et Christophe Jakubyszyn,
 
Le Monde
October 29, 2003  

Le gouvernement a pris la décision de supprimer, dès l'année prochaine, ce jour férié pour financer le plan d'aide aux personnes âgées. Cette mesure devrait rapporter à l'Etat 1,9 milliard d'euros sous forme de cotisations nouvelles dans le secteur privé et d'une dotation budgétaire dans le public.

Jean-pierre raffarin a tranché. Un jour férié - le lundi de pentecôte - sera supprimé dès 2004 pour financer une partie de l'effort de solidarité en faveur des personnes âgées dépendantes. Le principe en a été acquis, vendredi 24  octobre, lors d'une réunion de ministres à Matignon dont font état Les Echos et France Soir dans leur édition du mardi 28  octobre. Plusieurs participants à cette réunion interministérielle ont confirmé au Monde, mardi, l'arbitrage du premier ministre rendu vendredi, juste avant qu'il ne se rende, en compagnie de son ministre des affaires sociales François Fillon, dans l'Aisne et dans la Marne pour y signer le 100  000e emploi-jeunes en entreprise.

Mais les derniers ajustements techniques n'ayant pas encore été finalisés, Matignon a refusé, mardi matin, de confirmer cette décision. Un communiqué du premier ministre explique qu'"  un effort important vis-à-vis des personnes dépendantes  : personnes âgées et personnes handicapées, est nécessaire (...) Les travaux préparatoires sont en cours". Mais, ajoute le communiqué, "les décisions finales ne sont pas arrêtées (...).  Plusieurs hypothèses sont étudiées telle que l'idée d'une -journée nationale de solidarité" qui avait été proposée par des associations".

ULTIMES ARBITRAGES

Selon nos informations, le montant de la cotisation patronale qui sera assise sur les salaires n'est pas encore tout à fait arrêtée  : il devrait se situer entre 0,20  % et 0,25  % de la masse salariale. Si l'on y ajoute la cotisation qui pèsera aussi sur les fonctionnaires, certains retraités et les capitaux, c'est entre 1,5 et 1,9  milliard d'euros de recettes qui devraient être dégagés. Bercy attend encore de connaître le montant exact des besoins qui seront mis en face pour arrêter le chiffre. Le gouvernement veut également s'assurer de la parfaite compatibilité constitutionnelle de la future loi. Celle-ci va en effet déroger à des conventions collectives, en augmentant la durée du travail, et devra donc présenter aux yeux des juges constitutionnels un caractère d'intérêt général suffisant.

Ces ultimes arbitrages devraient être rendus dans le courant de la semaine prochaine. Le ministre des affaires sociales, François Fillon, - qui présentera son projet de loi sur la formation professionnelle et le dialogue social au conseil des ministres du 6  novembre - pourrait saisir l'occasion de faire une communication sur ce sujet. Une information non confirmée par le ministère des affaires sociales, mardi 28  octobre.

Conformément à la décision prise vendredi, les salariés du privé et les fonctionnaires devront travailler une journée de plus dès 2004. Concrètement, les entreprises seront assujetties à une nouvelle cotisation, qui est censée représenter le produit de cette journée travaillée supplémentaire. Le montant oscillera entre 0,20 à 0,25  % de la masse salariale.

L'Etat employeur cotisera d'un même montant, au titre des fonctionnaires qu'il emploie. "Nous avons entendu les critiques qui disent que les fonctionnaires ne produisent pas et que ce sera donc une dépense supplémentaire de l'Etat sans contrepartie, explique-t-on à Matignon. C'est ridicule  ! Prenons l'exemple d'une préfecture  : le travail, un jour férié, permettra aux Français d'avoir un jour de plus pour aller faire renouveler leurs papiers." Sur le plan économique, une journée de production supplémentaire devrait, en outre, apporter de nouvelles recettes fiscales à l'Etat. De même, les retraités imposables participeront au financement de la mesure.

Les revenus du capital seront également taxés. Selon le quotidien Les Echos, cette taxation rapporterait de l'ordre de 200  millions d'euros. Un certain nombre de catégories sociales seront en revanche exonérées  : les chômeurs, les inactifs non imposables, et les professions indépendantes qui n'emploient pas de salariés. Le sort des agriculteurs n'était pas scellé mardi.

L'argent total recueilli (entre 1,5 et 1,9  milliard d'euros) devrait être placé sous la responsabilité d'un fonds doté d'un conseil de surveillance, qui affecterait ses ressources aux personnes dépendantes du fait de leur âge ou de leur handicap. Cette solution a été préférée à la création, coûteuse, d'un cinquième risque de la Sécurité sociale - la dépendance - qui serait venu compléter les quatre risques couverts par le système actuel (maladie, vieillesse, accidents du travail et maladies professionnelles, famille).

Environ un demi-million d'euros servirait à financer l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA) que 670  000 personnes âgées de 60  ans ou plus percevaient à la fin du premier trimestre 2003.

Le nombre des bénéficiaires de l'APA devrait augmenter fortement dans les mois prochains. Devant l'afflux de demandes, le gouvernement Raffarin avait déjà dû revoir le financement de l'allocation et trouver 1,2  milliard d'euros supplémentaires.

Les ressources de ce nouveau fond pourraient être également utilisées pour financer des investissements "très concrets, très symboliques", explique un conseiller gouvernemental. Un plan de climatisation des hôpitaux et des maisons de retraite ou la création de nouveaux lits pourraient figurer au nombre de ces projets.

Un cadeau pour le patronat  ?

La suppression d'un jour férié équivaut à des heures de travail gratuites pour les employeurs. Si l'on prend en compte la durée moyenne du travail, il s'agit très exactement d'une hausse de 0,46  % des heures travaillées, et d'une baisse du coût du travail du même montant.

En contrepartie, le gouvernement a choisi d'instaurer une cotisation patronale supplémentaire comprise entre 0,20 et 0,25  % du salaire brut. La moitié du gain (et probablement davantage en termes de valeur ajoutée) sera donc conservée par les entreprises.

Au ministère des finances, on fait valoir qu'une partie des entreprises ne pourra tirer profit de cette main-d'œuvre supplémentaire, faute de demande (notamment dans un contexte économique déprimé). Pour elles, la cotisation patronale constituera donc une charge supplémentaire. Les services de Bercy plaident donc pour une répartition égale entre l'Etat (et donc la solidarité nationale) et les entreprises.

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