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France: Santé: Douste-Blazy Défend son Plan

By Claire Bommelaer, Le Figaro

May 5, 2004


«Soigner mieux, dépenser mieux» : à l'aide de cette maxime, Philippe Douste-Blazy a exposé, hier, devant la mission parlementaire les principales orientations gouvernementales pour la réforme de l'assurance-maladie. Elles seront, s'est-il empressé d'annoncer, soumises à la concertation syndicale dès vendredi.

Trois grands principes «guideront son action» : la préservation d'une assurance-maladie solidaire, la garantie de l'égalité de l'accès aux soins et l'accroissement de la qualité des soins. Trois axes qui impliquent de «réformer profondément et globalement le système» et d'en revoir la gouvernance. Pour ce faire, le ministre a prôné un «pilotage responsable de l'assurance-maladie» fondé sur «un nouveau partenariat entre les acteurs de la santé». Ainsi, dans ce nouveau système, l'État serait «garant des principaux fondamentaux de notre système de soins» et une haute autorité de santé indépendante se verrait confier «l'évaluation scientifique des produits de santé et pratiques médicales». Ses avis devront «guider» les gestionnaires de l'assurance-maladie.

Un tel changement dans la gouvernance ne sera possible qu'avec une modification «profonde de l'organisation du système de soins» : amélioration de la prévention, meilleure coordination de soins, instauration d'un dossier médical informatisé et généralisation des démarches de qualité devront mailler cette réforme. «Ces pistes existent, sont connues et sont d'ailleurs assez consensuelles», a assuré le ministre.

Les députés de l'opposition et de l'UDF ont concentré leurs remarques sur deux points : tout en fustigeant la manière de communiquer du ministre, accusé «d'amuser la galerie avec ses histoires de carte Vitale», ils ont souligné les grands absents du débat. Quelle place occupera l'hôpital dans cette réforme ? Les politiques de déremboursement de médicaments vont-elles être poursuivies ? De quelle façon les Français seront-ils amenés à mettre la main à la poche ? Que rapporteront toutes ces mesures ? Tour à tour, Jean-Marie Le Guen (PS), Maxime Gremetz (PC), Hervé Mariton (UDF) ou Claude Evin (PS) ont soumis le ministre à la question, décrochant parfois une réponse précise, parfois une explication de contournement. Oui, l'hôpital, qui représente la moitié des dépenses d'assurance-maladie, et les laboratoires pharmaceutiques seront bien «inclus dans la réforme». Ces derniers devraient même être mis à contribution. La politique du médicament sera par ailleurs «revue». Au passage, le ministre s'est dit défavorable à l'instauration d'un forfait de «deux euros par boîte de médicament», à charge du patient, «car cela ne différencie pas celui qui est riche et celui qui est modeste et on demandera plus d'efforts à celui qui est malade et même très malade». Les mesures financières, a rappelé Xavier Bertrand, secrétaire d'État, «ne seront prises qu'en dernier recours» et en toute fin de parcours. «Il faut faire évoluer les comportements et la question des recettes viendra après», a-t-il assuré, face à un auditoire méfiant et un peu échaudé par la prestation télévisuelle du ministre, lundi soir.

La réforme de l'assurance-maladie «mérite que l'on retrouve le sens de l'intérêt général et que l'on dépasse les clivages partisans», a lancé Philippe Douste-Blazy aux députés. Mais sur un tel sujet, le consensus, on s'en doute, est aujourd'hui loin d'être acquis.

«Attaquer une réforme comme celle de la Sécu par de la communication sur les gaspillages, ce n'est pas l'attaquer par le bon biais. On nous dit «ça va aller très vite» et, dans le même temps, on nous lance des mesures au compte-gouttes. Je ne sais pas si c'est une stratégie délibérée ou si le ministre ne sait pas trop où il va», a estimé, hier, Alain Olive, secrétaire général de l'Unsa. Apposer une photo sur la carte Vitale est une «solution gadget» qui n'est «pas à la hauteur des besoins et des solutions qu'on attend», a affirmé, sur France Inter, François Chérèque, en pressant le gouvernement d'aborder «les vrais sujets». «En aucun cas la réalité financière de l'assurance-maladie n'a comme principale cause des abus, des dépenses excessives», a souligné de son côté Bernard Thibault.

Les syndicats médicaux, eux, ont accueilli favora blement l'annonce d'une meilleure coordination des soins, au travers notamment du «dossier médical partagé» pour chaque patient, et donné leur quitus à une modification de leur pratique médicale. «L'information médicale doit circuler beaucoup mieux qu'elle ne circule aujourd'hui parce qu'elle ne circule pas», a admis le président du syndicat de médecins libéraux MG-France, Pierre Costes.

 

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