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Les Essais de Médicaments Seront Rendus Publics

Par Martine Perez, Le Figaro

Le 7 janvier 2005




Cette prise de position solennelle face à la tourmente devrait amener une plus grande transparence sur les effets réels des médicaments. Elle vise à redonner confiance dans une industrie censée apporter un mieux-être et qui est accusée de manière répétitive d'avoir dans certains cas minimisé les effets secondaires des médicaments et surestimé leurs bénéfices. Depuis des années couve une polémique sur la dissimulation des résultats des recherches effectuées par les groupes pharmaceutiques. 

Ainsi, il y a deux ans, le traitement hormonal de la ménopause, après plus de trente ans d'utilisation, s'avérait induire à long terme plus de risque que de bénéfice; le Vioxx, l'anti-inflammatoire de Merck, était retiré du marché en septembre 2004 en raison d'un risque cardiaque dont certains disent qu'il aurait pu être connu plus tôt; le Celebrex de Pfizer (un anti-inflammatoire de la même famille que le Vioxx) est depuis peu confronté à des complications similaires; une analyse a montré en avril 2004 que les antidépresseurs chez l'enfant utilisés depuis des années majoreraient le risque de suicide et auraient peu de bénéfice; la firme Lilly vient d'être mise en cause par le British Medical Journal pour ne pas avoir rendu publiques des informations défavorables au Prozac (lire ci-dessous). Enfin, un médecin américain déclarait mardi dernier à l'agence Associated Press que les essais en Ouganda avec un médicament pour empêcher la transmission du virus du sida de la mère à l'enfant, menés sous l'égide du NIH (l'Institut américain de la santé), pour lequel il travaille, n'auraient pas été conçus et effectués sérieusement. 

Ces affaires - et il y en a eu d'autres - ont incité toutes les firmes pharmaceutiques du monde regroupés au sein de quatre organismes professionnels, la Fédération internationale des firmes pharmaceutiques, la Fédération européenne, l'Association japonaise et Les Manufactures américaines, à se réunir régulièrement ces dernières semaines, avant d'annoncer hier que seraient désormais publiés sur Internet tous les essais thérapeutiques sur les médicaments en cours d'évaluation, remettant en cause de manière spectaculaire leur politique habituelle du secret. «Nous reconnaissons qu'il y a d'importants bénéfices en termes de santé publique à rendre plus largement disponibles les essais cliniques, pour les médecins, les malades, et les autres, expliquent les quatre organismes dans leur position commune. 

De telles divulgations cependant doivent respecter l'anonymat des personnes incluses dans les essais, la propriété intellectuelle et le droit des contrats.» Cette démarche devrait se faire sur la base du volontariat, mais les laboratoires seront fortement incités à y participer. Les quatre associations de l'industrie pharmaceutique qui ont pris cet engagement représentent près de 99% des firmes mondiales. 

En pratique, chaque laboratoire présentera sur son site Internet librement accessible une base de données avec les études en cours et les résultats lorsqu'ils seront disponibles. Une harmonisation de ces sites devrait être organisée pour que les firmes communiquent toutes de manière similaire, sur les mêmes points et avec les mêmes objectifs. Un registre des essais cliniques, qui est déjà en place aux Etats-Unis, pourrait servir à répertorier les essais en cours (www.clinicaltrials.gov). «En publiant non seulement les résultats des essais qui ont eu lieu -qu'ils soient positifs ou négatifs- mais aussi ceux qui ne font que commencer, l'industrie pharmaceutique accomplit un pas majeur vers une plus grande transparence», a expliqué Richard Barker, directeur général de l'Association de l'industrie pharmaceutique britannique, lors d'une conférence de presse. Tous les essais en cours ou commencés après le 1er juillet 2005 devront respecter cette charte. 

Un tel dispositif permettra-t-il de lever l'ensemble des soupçons qui pèsent sur cette industrie? Les spécialistes saluent l'effort majeur de transparence qui vient d'être promis. Mais, comme nous explique un expert en pharmacologie, les choses seront limpides quand les firmes pharmaceutiques ne seront plus juge et partie, c'est-à-dire quand l'évaluation de leurs médicaments sera conçue et analysée par des experts indépendants, c'est-à-dire qui ne sont pas directement payés par elles.

 


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