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France: La Propriétaire d'une Maison de Retraite de Seine-et-Marne écrouée  

By Florence Ganivet, Le Monde

April 17, 2004
 

Elle est mise en examen pour "hébergement incompatible avec la dignité humaine" et "falsification de chèques".  

Des pensionnaires livrés à eux-mêmes. La propriétaire d'une maison de retraite de Chelles (Seine-et-Marne), Yvette Trahard, 73 ans, a été mise en examen et incarcérée, mercredi 14 avril au soir, à Fleury-Mérogis (Essonne), pour une série d'infractions commises au détriment des vingt et une personnes âgées habitant la résidence Avia, qu'elle dirigeait. Elle est notamment poursuivie pour "hébergement de personnes vulnérables dans des conditions incompatibles avec la dignité humaine, exploitation irrégulière d'un établissement accueillant des personnes âgées, abus de biens sociaux, falsification de chèques et usage". Elle avait transformé un ancien sanatorium en pension familiale, puis en maison de retraite il y a une dizaine d'années.  

C'est fin 2002 que l'affaire éclate, avec les accusations d'une auxiliaire de vie en litige avec la responsable de l'établissement. Le parquet de Meaux reçoit plusieurs lettres de l'Association française de protection et d'assistance aux personnes âgées, présidée par Christophe Fernandez, de différentes familles et de membres du personnel. Ces courriers dénoncent une hygiène catastrophique, une alimentation périmée, des maltraitances physiques, une insuffisance de moyens et de personnel. Il est également question de publicité mensongère.  

Mardi 13 avril au matin, des perquisitions ont eu lieu sur place. Le médecin-expert n'a relevé aucune trace de violence avérée, mais une série d'éléments qui suggèrent l'absence d'une réelle prise en charge, médicale et psychologique, des résidents. Une personne souffrant d'insuffisance cardiaque a dû être hospitalisée d'urgence.  

Selon le parquet, certains témoins ont reçu des menaces et, craignant des représailles, préfèrent garder l'anonymat. Une femme raconte :"La directrice de l'établissement se montrait particulièrement autoritaire. Mon mari avait toutes ses capacités mentales lorsqu'il se plaignait du fait que personne ne venait l'aider lorsqu'il tombait de son lit en pleine nuit. Pour les médicaments, on me répondait que ce n'était pas à moi de m'en soucier." Au bout d'un an, elle a pu changer son époux de maison de retraite. Mais, comme le souligne Christophe Fernandez, "il n'est pas toujours facile de trouver des places ailleurs".  

"LITTÉRALEMENT PARQUÉES"  

Le procureur adjoint de Meaux, Philibert Demory, dénonce "des conditions d'hébergement indignes" et estime que "les pensionnaires étaient littéralement parqués". Il affirme que "plus de 500 000 euros ont été détournés, dont une partie a été placée sur un compte en Belgique". La nièce d'une résidente explique : "On me disait de ne pas mettre l'ordre sur les chèques, qu'ils s'en chargeraient."  

Selon le parquet, "la propriétaire gérante, condamnée en 1996 pour fraude fiscale, a continué de gérer l'établissement, de fait, en ayant désigné, de droit, plusieurs personnes successivement". Les résidents devaient payer plus de 1 800 euros par mois.  

La Ddass doit désormais assurer le transfert progressif des pensionnaires, avec une priorité aux plus dépendants. Le préfet a pris un arrêté mardi 13 avril ordonnant la fermeture de l'établissement au plus tard le 31 juillet, un administrateur provisoire devant en assurer la gestion d'ici là. Le compagnon de la propriétaire, André Cadolle, et l'actuelle gérante, Valérie Guilliard, ont été placés sous contrôle judiciaire. Les trois personnes poursuivies encourent jusqu'à sept ans d'emprisonnement et 200 000 euros d'amende. Pour Frédéric Sanchez, qui se félicite de "la solution trouvée par les autorités publiques", ce dossier n'est malheureusement pas le seul du genre.

 

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