Home |  Elder Rights |  Health |  Pension Watch |  Rural Aging |  Armed Conflict |  Aging Watch at the UN  

  SEARCH SUBSCRIBE  
 

Mission  |  Contact Us  |  Internships  |    

        

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Un Plan de Lutte du Gouvernement Contre une Pandémie de Grippe 

Par Cyrille Louis et Martine Perez, Le Figaro

Le 14 octobre 2004


 

Quand et comment la prochaine pandémie de grippe atteindra-t-elle la France ? Nul ne le sait. Néanmoins, les experts estiment que le scénario d'une épidémie mondiale d'un virus de la grippe ayant subi une modification majeure, contre lequel la population n'est pas immunisée et faisant des ravages, ne relève pas que de la science-fiction. Hier, le ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy a présenté, lors d'une conférence de presse, le plan de lutte contre la pandémie grippale d'origine aviaire, sans en dévoiler les détails. Ce plan, en chantier depuis plus d'un an, impliquant plusieurs administrations et ministères (Intérieur, Défense, Recherche, Éducation nationale...), n'a pas été encore rendu public dans son intégralité. Selon certains experts, Matignon se serait opposé à la diffusion d'informations pouvant alarmer la population, en l'absence de l'imminence d'un risque. C'est sans doute pourquoi hier Philippe Douste-Blazy s'est avant tout voulu rassurant et a martelé à plusieurs reprises «qu'il n'y avait pas de grippe aviaire en France et pas de transmission interhumaine démontrée avec le virus» qui a fait plusieurs victimes en Thaïlande au début du mois. 

La finalisation du plan a été difficile, s'agissant d'élaborer une stratégie contre un ennemi que l'on ne connaît pas, voire qui n'existe pas encore. Des centaines de points pratiques litigieux ont été débattus, comme par exemple la matière dans laquelle devront être fabriqués les masques à distribuer à la population ou encore le mode de conditionnement des stocks de médicaments antiviraux. La validité d'un tel plan ne pourra être évaluée qu'en situation de crise. 

L'architecture générale du plan comporte plusieurs degrés d'alerte et s'inspire du dispositif conçu, au printemps 2003, lors de l'épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (Sras). Au stade «prépandémique», dit «phase zéro», le document prévoit principalement la surveillance du virus dans la population animale ainsi que le recensement et l'isolement, à l'étranger, d'éventuels cas humains isolés. «Si nécessaire, il est prévu de fermer les frontières aux animaux venant des pays touchés et de déconseiller les voyages vers ces zones», explique Philippe Douste-Blazy. De surcroît, les centres 15 sont à ce stade placés en alerte pour prendre en charge, à tout moment, un malade présentant des signes cliniques suspects. 

En cas de démarrage avéré de la pandémie, caractérisé par une transmission interhumaine efficace du virus, le plan prévoit des mesures d'une tout autre ampleur - de la fermeture des frontières aux restrictions de diverses libertés publiques en passant par des distributions massives de vaccins et de médicaments. Pierre angulaire de cette politique, le ministère a d'ailleurs récemment demandé à l'Institut de la veille sanitaire (InVS) d'établir des modèles statistiques pour tenter d'évaluer l'impact d'une éventuelle pandémie. 
«En l'absence d'intervention, explique-t-on à l'InVS, le nombre de cas en fin d'épidémie varierait entre 9 et 21 millions, le nombre d'hospitalisations entre 455 000 et 1 million et le nombre de décès entre 91 000 et 212 000.» Un bilan qui serait toutefois nettement revu à la baisse dans l'hypothèse où un vaccin contre la nouvelle souche serait disponible lors de son arrivée en France. Le cas échéant, le nombre de décès pourrait en effet être réduit de 72% - un taux d'efficacité à peu près équivalent à celle d'un antiviral adapté, s'il était administré à 100% de la population. 

«Il est prévu que la souche pandémique, sitôt identifiée, soit analysée puis génétiquement désactivée pour pouvoir ensuite être cultivée en toute sécurité puis transmise à un fabricant de vaccin qui, enfin, lancera la production», décrit le professeur Bruno Lina, directeur du Centre national de référence pour le Sud de la France. A ce jour, on estime que l'ensemble du processus prendra entre quatre et six mois. «Le problème, explique toutefois un expert du ministère, c'est qu'on ignore combien de temps il faudra à une éventuelle pandémie pour se propager à l'ensemble la planète.» 

En l'absence de vaccin prêt à l'emploi, le plan recommande l'utilisation large de l'antiviral Tamiflu, fabriqué par le laboratoire Roche. Le service médical rendu par cette molécule face au virus A (H5N1) en contexte pandémique est en effet jugé «important». «Dans ce contexte, explique le directeur général de la Santé, William Dab, on a tout récemment passé commande de 13 millions de doses que Roche a promis de nous fournir d'ici à fin 2005.» Façon de s'assurer que les Français ne pâtiront pas de la pénurie de médicaments qu'entraînera probablement le départ d'une pandémie mondiale.


Copyright © Global Action on Aging
Terms of Use  |  Privacy Policy  |  Contact Us