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Les cancers liés aux traitements de la ménopause sont en baisse

Par Catherine Petitnicolas, Le Figaro

France

18 octobre 2005


Les recommandations de 2003 ont fait baisser de moitié le nombre d'utilisatrices du traitement hormonal substitutif (THS) en France. 

Depuis les nouvelles recommandations de prescription du traitement hormonal substitutif (THS) de la ménopause en 2003 - traiter à la dose la plus faible possible pour une durée la plus courte possible et bien peser le rapport bénéfice/risque - le nombre d'utilisatrices en France a diminué de plus de moitié depuis les années 2000-2002, passant à 2 millions fin 2004. L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé vient de rendre public un nouveau rapport d'étape à partir des analyses des dernières données disponibles.

Etant donné les risques liés aux oestroprogestatifs, soupçonnés d'être à l'origine d'un certain nombre de cancers du sein, d'infarctus du myocarde et d'accidents vasculaires cérébraux, l'Afssaps avait mis en place en mars 2004 un groupe de travail destiné à dresser un état des lieux des connaissances aussi précis que possible. Mais tel que ces traitements sont vraiment utilisés en France, et non comme aux Etats-Unis, où l'on fait appel à des molécules et des schémas de prescription différents. 

«Pourtant aucune durée d'utilisation ne met à l'abri des complications, soutient l'épidémiologiste de l'Inserm Dominique Costagliola, après avoir réalisé avec le groupe d'experts qu'elle a dirigés un travail de modélisation destiné à estimer le nombre de cas attribuables au THS (voir ci-contre). Selon cette nouvelle analyse, le risque pour le cancer du sein démarre dès la première année de traitement, mais il est majeur après cinq ans. Pour l'infarctus du myocarde, le risque apparaît majoritairement entre zéro et cinq ans d'utilisation. Pour les accidents vasculaires cérébraux, les cas attribuables au THS surviennent majoritairement entre un an et cinq ans d'utilisation. «Mais il est encore plus important de mettre l'accent sur tout ce que l'on ne sait pas, pointe Dominique Costagliola. Des données plaident pour dire que les oestrogènes transdermiques (ceux qui ont la faveur de deux tiers des Françaises) auraient moins d'effets délétères sur le système vasculaire, mais on manque encore d'éléments scientifiques rigoureux pour y répondre.»

Et, surtout, on attend les nouvelles données de l'étude E3N, réalisée sur des femmes nées entre 1925 et 1950 et suivies très régulièrement depuis 1990. Cette étude avait montré l'an dernier (nos éditions du 19 novembre 2004) l'absence d'augmentation de cancer du sein chez les femmes traitées avec la combinaison oestrogène-progestérone micronisée, plus proche de la progestérone naturelle. Du moins après un recul de quatre ans seulement. «Mais on ne sait pas ce qui se passe après une durée d'utilisation plus longue», reconnaît cette spécialiste, qui attend pour très bientôt des données portant sur une période supérieure à cinq ans. Rappelons que, selon les données 2000-2002, 58% des femmes sous THS prenaient des oestrogènes associés à de la progestérone de synthèse, 24% des oestrogènes combinés à de la progestérone micronisée (très proche de celle sécrétée naturellement par l'ovaire) et 17% des oestrogènes seuls (lorsqu'elles ont eu une hystérectomie). 

Dans ce contexte l'Afssaps recommande de réaliser de nouvelles études chez des femmes plus jeunes nées entre 1950 et 1960, ménopausées et traitées récemment, pour vérifier s'il y a une adéquation avec les recommandations de traitement actuelles. Cela permettrait de répondre aux questions sur les risques éventuels liés à la prescription de progestérone dans les années qui précèdent la ménopause, accusée par certains de faciliter la survenue de cancer du sein. Cela permettrait enfin de documenter l'utilisation et les risques vis-à-vis des phytooestrogènes (des dérivés du soja) que prennent de très nombreuses femmes désireuses d'échapper coûte que coûte aux méfaits de la ménopause en remplacement du THS. Alors que ces phytooestrogènes, vendus un peu partout et sans aucun contrôle médical, échappent à toute évaluation rigoureuse. 

Les recommandations publiées en 2003 et en 2004 ont permis de diminuer de moitié le nombre des utilisatrices de THS, se félicite l'Afssaps, ajoutant qu'elles ont ainsi permis de réduire de 40 à 50% les complications. «Il appartient donc aux autorités d'évaluer si cette diminution est suffisante ou si d'autres interventions sont nécessaires», conclut le groupe de travail.


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