Home |  Elder Rights |  Health |  Pension Watch |  Rural Aging |  Armed Conflict |  Aging Watch at the UN  

  SEARCH SUBSCRIBE  
 

Mission  |  Contact Us  |  Internships  |    

        

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une bactérie fait 14 morts dans les établissements de santé du Nord-Pas-de-Calais

Liberation

France

 31 août 2006


Le Clostridium difficile, vu de près. 
Une des bactéries de cette famille est à l'origine des infections de la région.

Quatorze personnes sont décédées depuis le début de l’année d’une infection nosocomiale «à clostridium difficile» (ICD), contractée dans des établissements de santé du Nord-Pas-de-Calais. C’est une épidémie, dont l’existence a été révélée mercredi par l’Institut national de veille sanitaire (INVS).

 L’INVS avait fait état mercredi de 12 décès, avant de réévaluer ce bilan à la hausse, jeudi. Ces victimes ont succombé à la souche dite «027», particulièrement redoutable, de l’ICD. Il s’agit en majorité de «patients âgés, qui ont reçu des antibiotiques et sont en général fragilisés par une pathologie sous-jacente, une insuffisance d’un organe (le rein, le cœur, le foi…) ou qui ont un cancer», a expliqué lors d'une conférence de presse le docteur Anne Carbonne, du centre de coordination de la lutte contre les maladies nosocomiales dans l’interrégion Nord.

En tout, 227 personnes ont été affectées par cette bactérie dans quinze établissements de santé (hôpitaux, maisons de retraite, établissements pour personnes dépendantes) de la région Nord-Pas-de-Calais entre janvier et août. D’après les premiers éléments révélés par l’INVS, les secteurs de Lens et de Valenciennes sont particulièrement touchés. Ils concentrent environ 60% des cas. Et c’est du côté de Lens que l’on déplore le plus de morts  – neuf – «au moins partiellement imputables» à l’ICD «027». C’est la première épidémie de type «027» qui a lieu en France. C’est aussi le premier constat de cas groupés de l’ICD «027». Les premiers cas ont été signalés en mai par l’hôpital de Valenciennes, qui recense à lui seul 41 infections.

L’infection nosocomiale se manifeste par de fortes diarrhées. Le plus sûr moyen d’éviter la transmission du germe est «le nettoyage des surfaces (portes, lits, tables, toilettes…) ainsi que le lavage des mains, tant des professionnels de santé que des malades», rappelle l’association le Lien, qui lutte contre les infections nosocomiales.

Les établissements concernés disent avoir pris les mesures sanitaires indispensables pour contrer l’épidémie: isolement, renforcement des mesures d’hygiène, regroupement des patients. Voire arrêt des admissions dans certains établissements. Grâce à ces mesures, la contamination serait aujourd’hui maîtrisée, même si les établissements de santé sont incités à rester vigilants.

L’origine de cette nouvelle épidémie «pourrait être liée à la proximité du Nord-Pas-de-Calais» avec la Belgique et les Pays-Bas, déjà touchés. «Sa diffusion est très probablement liée au transfert des patients entre établissements de santé au sein d’un réseau de soins très dense», estime l’INVS qui souligne qu’«hors Nord-Pas-de-Calais, en 2006, des cas groupés d’ICD ont été signalés dans dix établissements de santé: aucun n’est de type 027».

Détectée en 2003 au Canada et aux Etats-Unis, où elle a été responsable d’épidémies sévères en 2004, la souche 027 de cette bactérie s’est manifestée depuis en Grande-Bretagne, en Belgique et aux Pays-Bas.

Le Lien évalue à 800 000 le nombre d’infections nosocomiales qui surviennent chaque année et déplore que «seulement 2.000 [fassent] l’objet d’un signalement par les établissements de santé auprès de l’INVS».

 


Copyright © Global Action on Aging
Terms of Use  |  Privacy Policy  |  Contact Us