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Ramadan et santé des personnes âgées - Gare à l'hypoglycémie et à la déshydratation. 


fr.allafrica.com


2 Septembre 2009


Africa


Ramadan est défini comme étant le mois durant lequel on s'autocontrôle en se privant, le temps d'une journée, des délices de la vie et des besoins les plus élémentaires. Ce changement de rythme alimentaire accorde à l'appareil digestif un temps de répit, un congé quotidien en quelque sorte qui s'étale sur trente jours.

Il faut reconnaître que Ramadan reste un mois bénéfique, sauf pour les personnes présentant des cas particuliers. Cette année, le mois de l'abstinence coïncide avec la saison caniculaire, plaçant ainsi la barre des sacrifices et de la frustration encore plus haut. Une situation fort inconfortable pour les personnes âgées qui, plus l'âge avance, voient leurs besoins en un rythme alimentaire équilibré s'agrandir et leurs corps s'affaiblir.

Jeûner alors ou s'abstenir de «martyriser» leurs corps devient une question d'aptitude et de conviction.

«C'est mon choix»

Mohamed Mahdi est un fonctionnaire. Il a 54 ans et a une mine plus ou moins fatiguée. Il se dirige à pas alourdis vers la Médina pour acheter une petite chicha. Sous un soleil de plomb et en proie aux sévices d'une soif non étanchée, chaque pas devient une corvée. «Ramadan s'est avéré très dur cette année à cause de la chaleur. La faim ne pose plus problème en comparaison avec la soif», avoue-t-il. Bien que frôlant la soixantaine, Med Mahdi jouit d'une bonne santé qui lui permet de jeûner. «En revanche, indique-t-il, c'est ma mère qui m'inquiète. A 81 ans, et à cause surtout de son diabète et de son anémie, le médecin lui a interdit de jeûner. Pourtant, elle refuse tout conseil et tient à honorer son devoir religieux».

Les personnes âgées, comme la mère de Med Mahdi, sont nombreuses. Et malgré une religion souple et tolérante, la plupart de ces personnes tiennent à jeûner malgré le risque. C'est le cas, par exemple, de Mouheddine, un jardinier de carrière et de passion, âgé de 69 ans. «C'est ridicule de faillir à son devoir religieux, sous prétexte de la canicule. Ramadan, c'est Ramadan, en été comme en hiver», note-t-il. Mouheddine se souvient d'autrefois, des années 80 durant lesquelles Ramadan a coïncidé avec l'été. «J'étais jeune, alors, et le jeûne ne me gênait pas autant. Mais là, je me sens faible surtout les après-midi. Mais il le faut du moment que je ne souffre pas de maladies m'empêchant de m'abstenir d'eau et de nourriture durant la journée».

Cependant, pour bien résister durant la journée au manque de minéraux et de vitamines, Mouheddine s'adonne le soir à une consommation importante de boissons et de fruits. «L'eau, les jus, le lait, le thé vert, mais aussi les fruits juteux, comme la pastèque et le melon m'aident à garder un certain tonus durant la journée», explique notre interlocuteur. Pour son shour, Mouheddine opte pour des recettes traditionnelles nutritives, telles que la pâte de bsissa et la crème au sorgho.

Nessima s'apprêtait à quitter le Marché central après avoir acheté des pâtes traditionnelles nwasser et du thon. Cette femme au foyer, âgée de 57 ans, souffre d'hypertension, une maladie chronique qui, apparemment, ne la démotive point. «Je ne vais tout de pas manger durant Ramadan! Certes, le médecin me l'a conseillé. Mais c'est tellement gênant, voire honteux. C'est nul de manger, alors que mon fils cadet âgé de seulement 17 printemps fait Ramadan», indique-t-elle. Toutefois, Nessima veille à suivre un régime équilibré en sel. «Quand au comprimé, ajoute-t-elle, je le prends durant la soirée avec du yaourt et l'affaire est réglée».

L'avis du doc

Manifestement, les personnes d'un certain âge trouvent toujours des solutions pour que Ramadan garde infailliblement son magnifique paradoxe d'abstinence voulue et de consommation doublement appréciée. Ni la canicule ni les maladies chroniques et encore moins l'âge ne dissuadent cette catégorie du jeûne.

Selon l'avis de Dr. Habib Mansour, médecin-généraliste, l'aptitude des personnes âgées à jeûner dépend de l'état de santé de la personne en question et de ses capacités physiques. «On peut parler de vieillesse à partir de 75 ans. Toutefois, il y a des personnes qui sont nettement moins âgées et dont les conditions physiques sont remarquablement atténuées. La permission du jeûne est donc à traiter au cas par cas».

Les maladies chroniques constituent, par ailleurs, les principales causes décidant de l'interdiction du jeûne surtout chez les personnes âgées. «Généralement, précise le médecin, les personnes atteintes de diabète, de d'hypertension, de problèmes cardiovasculaires sont amenées à suivre un traitement quotidien. Pour les cas de personnes atteintes de plusieurs maladies chroniques, la prise à médicaments est répartie à longueur de la journée, suivant des intervalles de temps bien déterminés. Certaines sont persuadées qu'il suffit de prendre tous les médicaments durant la nuit pour que le traitement soit tout aussi efficace, ce qui est loin d'être le cas en vérité».

Outre la prise des traitements, le médecin met l'accent sur un autre point d'une importance capitale, celui sans doute de courir le risque de déshydratation. «Pour toute personne, il est impératif de boire au moins 1,5 litre d'eau par jour. Si elle fournit beaucoup d'efforts physiques, comme c'est le cas pour les maçons, par exemple, il est nécessaire de boire jusqu'à trois litres d'eau par jour, et ce, afin de prévenir le risque de déshydratation. Si les personnes âgées tiennent à jeûner, elles doivent prendre toutes les mesures contribuant à la préservation de leur capital santé. Ainsi, elles doivent focaliser durant le shour sur la consommation des sucres lents pour éviter les éventuelles hypoglycémies», recommande Dr. Mansour.

 


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