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Comment Bush Veut Bouleverser Le Système Des Retraites Publiques 


By P.-Y. D, Le Figaro


Le 20 janvier 2005



Sandy Huffaker, caglecartoons.com

 


Réélu le 2 novembre, le président américain prête aujourd'hui serment pour son second mandat 

George W. Bush entame aujourd'hui son second mandat. Outre la gestion de l'énorme déficit commercial et de la dépréciation du dollar, réduire le déficit budgétaire, simplifier le code des impôts et réformer le régime des retraites publiques sont ses trois principales ambitions économiques. De loin la plus osée, la dernière est celle que le président des Etats-Unis a choisi de réaliser en priorité. 

Le défi est considérable. Majoritaire au Congrès, le Parti républicain est divisé sur ce dossier, qui concerne 156 millions d'Américains ! La démarche est d'autant plus risquée que les solutions envisagées par la Maison-Blanche pour prolonger la solvabilité d'un système connu sous le nom de Social Security sont idéologiquement très marquées. Le succès de George Bush dépendra donc de sa capacité à convaincre qu'il est impératif de réformer dès maintenant un régime dont l'équilibre financier est pourtant acquis au moins jusqu'en 2018... 

Opposés au projet, les leaders démocrates et le lobby des retraités affirment qu'il n'y a d'urgence ni financière, ni démographique. A leurs yeux, l'agenda est purement fabriqué par le président pour des motifs politiques. Il s'agirait de faire croire aux Américains à la «faillite programmée» du système - en 2042 - pour imposer une réforme radicale. «La méthode a déjà été employée pour déclencher la guerre en Irak en disant que les armes de destruction massives de Saddam Hussein représentaient un danger», raille Roger Hickey, directeur d'une coalition de syndicats et d'associations très remontée contre le projet. 

George W. Bush rêve en fait d'utiliser son second mandat pour faire entrer les Etats-Unis dans une ère nouvelle, où les Américains seraient moins dépendants de l'Etat fédéral et davantage responsabilisés. Une ère où les citoyens seraient incités à épargner pour leur retraite, au lieu d'attendre que l'Oncle Sam les prenne en charge. Sortir de la logique du système public de retraite par répartition, héritée du New Deal de Franklin Roosevelt, pour établir un système fondé en partie sur la capitalisation représente de fait une cause historique aux yeux des conservateurs. 

Une majorité d'Américains est convaincue que le système a besoin d'être réformé pour ne pas être à court de ressources lorsque les générations du baby-boom prendront leur retraite, à partir de 2008. Mais pour le moment, les solutions avancées par la Maison-Blanche sont loin de faire l'unanimité. 

Le président américain souhaite autoriser les ménages à consacrer une fraction de leurs cotisations salariales obligatoires à la création de comptes d'épargne privés, investis en actions ou en obligations. L'idée séduit plutôt les jeunes générations, mais pas encore les plus âgées. «Si on voulait faire des paris, on irait jouer l'argent de nos retraites dans les machines à sous», ironise David Certner, directeur des affaires fédérales de la principale association de défense des intérêts des retraités, l'AARP. 

D'autant qu'à court terme la création de comptes personnalisés priverait le système d'une partie de ses recettes. Pour financer la transition entre système de répartition et de capitalisation, le Trésor américain devrait compenser le manque à gagner par des emprunts estimés entre 1 000 et 2 000 milliards de dollars sur vingt ans. Quelques républicains sont prêts à suivre leur président, mais à condition qu'on relève l'assiette de revenus qui détermine le niveau des cotisations. Or cela reviendrait à augmenter les impôts, ce que George W. Bush exclut. 

Une autre idée défendue par la Maison-Blanche suscite l'hostilité : indexer les pensions des caisses publiques sur l'inflation et non plus sur les hausses de salaires des cotisants (c'est la voie choisie notamment par la France). Ce changement prolongerait la liquidité du système, mais se traduirait par des retraites sensiblement moins élevées pour les futurs retraités. 
Même les maisons de courtage de Wall Street ne sont pas convaincues de la justesse de l'approche de la Maison-Blanche. Elles ont pourtant beaucoup à y gagner. Elles se retrouveraient en effet bien placées pour gérer des milliards de dollars de nouveaux comptes d'épargne. «Même avec les rendements plus élevés qui sont anticipés sur ces comptes privés et avec la réduction des pensions liée à l'indexation, le régime public aura toujours besoin d'injection de ressources de 2036 à 2050», estime Kathy Bostjancic, de Merrill Lynch.



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