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Seule la bourse peut sauver les retraites

Par Gilles Pouzin, L'Expansion

France

28 septembre 2005

L'Expansion. Quel est le principal problème de la retraite par répartition aux Etats-Unis ? William Shipman. Compte tenu de l'évolution démographique, le nombre d'actifs par retraité a chuté, passant de seize en 1950 à trois en 1993. D'ici à 2025, il ne devrait plus y avoir que deux travailleurs pour un retraité. Par le passé, on a momentanément compensé ce déséquilibre en augmentant les cotisations, qui représentaient 3 % des salaires en 1951 et atteignent 10,7 % aujourd'hui. Mais ces rafistolages ne font que reporter le problème et rendre sa solution plus douloureuse. Avec l'allongement de la durée de vie et la baisse du taux de natalité, il faudra inéluctablement payer plus de retraites avec moins de cotisations. La France est confrontée au même dilemme. 

Y a-t-il une solution financière pour sauver la répartition ? 

Malheureusement non, car la seconde faiblesse de la retraite par répartition est justement sa mauvaise rentabilité financière. Elle repose uniquement sur les salaires. Cela signifie qu'à long terme et à cotisations constantes, en dehors même du problème démographique, les retraites ne peuvent réellement s'améliorer qu'au rythme de l'augmentation de la productivité marginale du travail, c'est-à-dire d'environ 1 % par an. La productivité marginale du capital, elle, est bien plus élevée : la performance à long terme des actions atteint 6 %. La meilleure solution serait donc d'indexer les retraites sur la productivité du capital, en investissant les cotisations en Bourse.
 
Comment peut-on privatiser les retraites sans léser personne ? 

La phase de transition est souvent délicate et il n'y a pas de recette applicable à tous les pays. Pour les Etats-Unis, nous proposons que chacun ait le choix. Les salariés qui opteraient pour le système privé seraient exonérés de cotisation de retraite. A la place, cet argent serait obligatoirement investi en Bourse. De leur côté, les employeurs continueraient à verser leur part de cotisation pour payer les retraites en cours. La baisse de revenus du système par répartition serait financée par des emprunts qui ne dépasseraient pas 1,9 % du PIB la pire année. Les retraités pourraient aussi opter pour le système privé, et recevraient alors une somme en capital correspondant à leurs droits à la retraite. Le système privé devrait permettre aux retraités de percevoir 90 % de leurs derniers revenus, contre 42 % en moyenne dans le système par répartition actuel. 

Quel serait l'impact économique d'une telle réforme ? 

Au bout de quelques années les cotisations de retraite seraient ramenées de 10,7 % à zéro. En contrepartie, le taux d'épargne américain remonterait, passant de 3 % à au moins 7 %, voire 14 %. Les engagements non financés de la retraite par répartition, qui sont estimés à 8 000 milliards de dollars, seraient résorbés. Tandis que l'épargne apportée par les cotisations injecterait entre 10 000 et 15 000 milliards de dollars de capitaux supplémentaires dans l'économie. 

Ce qui ne manquerait pas d'entraîner une accélération de la croissance. 
Que pensez-vous du débat sur les retraites en France ? 

Dans votre pays, un grand nombre de personnes pensent que le gouvernement a l'obligation de payer les retraites.En revanche, d'autres estiment que l'Etat ne pourra pas y parvenir et que l'on ne pourra pas augmenter indéfiniment les cotisations. Même s'ils s'opposent, ces deux points de vue témoignent d'une même inquiétude. 

Les gens comprennent que les promesses du gouvernement reposent en fait sur leur propre consentement à payer des taxes.

 


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