|
|
Vieillir pauvre au Canada,
Aînés
en marge
Conseil Consultatif national sur le troisieme age
Canada
24 octobre 2005
Les revenus des aînés proviennent de trois niveaux : la Sécurité de la vieillesse (SV), le RPC/RRQ et les épargnes privées (dans des régimes de pension privés ou
ailleurs.)
La SV est le tout premier niveau de revenu des aînés. Presque tous les Canadiens de plus de 65 ans reçoivent cette pension assurant un revenu moyen de 450 $ par mois14. Les aînés à faible revenu reçoivent également le SRG, dont les montants varient selon le statut matrimonial et le revenu. Plusieurs bénéfices additionnels des provinces et territoires15 sont offerts aux bénéficiaires du SRG : soutien au revenu, assurance-médicaments, accès à des logements subventionnés, etc.
La grande majorité des aînés reçoit présentement des pensions du RPC/RRQ (cotisations de l'employé et de l'employeur), le deuxième niveau. Des prestations sont aussi versées en cas d'invalidité et de décès du cotisant. Les prestations de survivant sont davantage versées aux femmes (88 % de toutes les prestations.)
Les sources de revenu des aînés
. La SV et le RPC/RRQ constituent le revenu le plus important de plus du deux tiers des aînés;
. En moyenne, 29 % du revenu total des aînés provient des RPA et REER; 27 % de la SV (incluant le SRG), et 20 % du RPC/RRQ;
. Les RPC/RRQ remplacent environ 25 % des revenus d'emploi pour lesquels une personne a cotisé;
. 35 % des aînés reçoivent le SRG;
. Environ 65 % des personnes touchant le SRG sont des femmes;
. Deux tiers des hommes et la moitié des femmes comptent sur un revenu provenant de régimes privés.
Le troisième niveau de revenu se compose principalement des régimes de pensions d'employeurs (RPA), des REER et des investissements. Ces revenus privés assurent une certaine sécurité financière à la retraite.
L'augmentation prévue des inégalités Les inégalités au plan de l'épargne
L'épargne retraite privée est concentrée chez un pourcentage limité de familles : 25 % des familles cumulent 84 % de cette épargne, tandis que trois familles sur dix n'ont aucune retraite privée.
« Pour certains Canadiens, détenir un emploi est la meilleure protection qui soit contre la pauvreté. Pour d'autres, occuper un, deux, ou même trois emplois ne suffit pas à éloigner la précarité. »
Les inégalités de revenu chez les aînés vont augmenter dans le futur. La prochaine décennie sera marquée par la maturation des régimes privés de retraite et des REER, des revenus qui sont plus concentrés chez les hauts salariés.
Depuis plusieurs années, la proportion des salariés cotisant à un RPA diminue progressivement. En 2002, elle se situait à 40 %, en baisse par rapport à 45 % en 199216. Les immigrants, et particulièrement les immigrants de minorités visibles, sont proportionnellement moins nombreux à cotiser à un régime de pension privé17.
De plus, 4 % des employés permanents du secteur privé croyaient à tort pouvoir compter sur un régime de retraite privé18! Chez les immigrants récents, la proportion correspondante est deux fois plus élevée (9 %).
Bien que les femmes cotisent maintenant presque autant que les hommes à un RPA - l'écart était de 0,7 % en 2002 comparativement à plus de 8 % en 1991 - elles auront encore des revenus moins élevés à la retraite. D'une part, l'écart salarial reste important entre les hommes et les femmes et d'autre part, ces régimes ne prennent pas en compte les absences pour élever des enfants ou s'occuper d'un proche malade, absences qui sont principalement le lot des femmes.
La précarité d'emploi a des effets considérables sur le revenu à la retraite. Les travailleurs autonomes, ceux qui travaillent à temps partiel ou ayant des périodes de chômage prolongé arrivent plus difficilement à épargner pour la retraite. Les travailleurs à temps partiel peuvent cotiser au RPC/RRQ, mais ces régimes ne remplacent qu'une faible portion des revenus d'emploi (25 %). De plus, ces travailleurs cotisent rarement à des RPA.
|
|
