Home |  Elder Rights |  Health |  Pension Watch |  Rural Aging |  Armed Conflict |  Aging Watch at the UN  

  SEARCH SUBSCRIBE  
 

Mission  |  Contact Us  |  Internships  |    

        

 

 

 

 

 

 

 

 



Actif Senior Plus : une nouvelle agence d'intérim spécialisée pour les seniors

clubsenior.com

France

17 octobre 2005


Profitant de l'assouplissement de la loi Fillon sur le cumul emploi-retraite, une nouvelle agence d'intérim « Actif Senior Plus », s'est installée depuis le début du mois à Levallois-Perret dans les Hauts-de-Seine. Elle propose aux seniors et plus précisément aux retraités qui le souhaitent, de retrouver un emploi leur permettant d'arrondir leurs fin de mois. Rencontre avec les deux créateurs de ce concept. 

Depuis son lancement fin août/début septembre, « Actif Senior Plus » a déjà fait couler beaucoup d'encre. Pas une journée -ou presque- sans qu'une télé (TF1, arte, France 3, etc.), qu'un journal (Le Parisien, L'Usine nouvelle) ou qu'une radio (RTL, RMC, France info) ne parle d'elle. Quelle est donc la raison de cet engouement médiatique ? L'idée de départ -qui vient des Pays-Bas- est relativement simple : il s'agit de trouver un emploi aux retraités qui le désirent. Ces derniers sont en effet de plus en plus nombreux à vouloir retravailler. Soit parce que leur retraite n'est pas suffisamment élevée pour leur permettre de vivre décemment, soit parce qu'ils s'ennuient. A l'autre bout de la chaîne, les entreprises commencent à s'apercevoir qu'avec les prochains départs massifs en retraite des baby-boomers, elles risquent rapidement de devoir faire face à des pénuries de salariés confirmés. Enfin, l'assouplissement de la loi Fillon sur le cumul emploi-retraite, en place depuis début janvier 2005, permet maintenant à un plus grand nombre de retraités de pouvoir exercer une activité salariée sous certaines conditions. 

Et il semblerait que l'idée soit bonne. Selon l'un des associés, Charles Cottin, 35 ans, ancien commercial, « le téléphone n'arrête pas de sonner depuis le premier article du Parisien de fin août. Plus de 3.000 retraités aux profils très variés ont déjà appelé pour s'inscrire. Cela va du directeur financier au serveur, en passant par les comptables, les commerciaux ou les plombiers. Parallèlement, sur les 2.000 entreprises contactées, plus de 1.200 se disent intéressées . » 

Le fonctionnement est simple lui aussi. La structure est ultra-légère. L'agence n'a pas pignon sur rue. Le retraité appelle et laisse ses coordonnées. Il doit ensuite remplir un dossier de candidature, fournir un CV, indiquer le montant de son dernier salaire et ce qu'il touche comme retraite. Il n'y a pas d'entretien direct, en face à face. Tout se fait à distance. A ceux qui trouvent que cette méthode de recrutement n'est pas très sérieuse, des sociétés d'intéril par exemple, Christophe-Hugues Loriot, 41 ans, PDG de l'agence, rétorque : « on a déjà la dernière fiche de paie du candidat où son poste est mentionné. Nous n'allons pas mettre en doute et juger des compétences d'un retraité qui a travaillé toute sa vie comme comptable ou comme boucher. Ces personnes n'ont pas besoin de mentir ». Et M. Cottin, d'ajouter qu'à terme, « les retraités pourront s'inscrire directement par le biais du site internet ». 

« L'avantage de ce type d'organisation est que nous pouvons rayonner sur l'ensemble du pays sans avoir besoin d'ouvrir des bureaux dans toute la France » indique encore M. Cottin. « Lorsqu'une entreprise appelle pour une mission, nous savons tout de suite, grâce à notre système informatique, si nous avons une ou plusieurs personnes qui peuvent correspondre au profil recherché. Nous envoyons alors deux ou trois candidats. In fine, c'est le PDG ou le DRH qui prendra lui-même sa décision . » 

De leur côté, les sociétés semblent elles aussi, séduites par le concept. Il faut bien admettre qu'un retraité qui retravaille est efficace dès le premier jour. De plus, les dirigeants savent très bien qu'ils traitent avec des personnes responsables, capables et sérieuses. « Si plus de la moitié des candidats souhaitent retravailler, c'est avant tout par souci financier, pour les autres, ils s'ennuient et le travail leur manque » indique Charles Cottin. Enfin, autre avantage et non des moindres, ces intérimaires coûtent moins chers aux entreprises. D'une part en terme de salaire et d'autre part, car les charges sont moins élevées (de 15 à 18%) : il n'y a plus de cotisations retraites à régler et la CSG et la CRDS sont plus faibles pour ce type de salariés. 

Naturellement cela ne plait pas à tout le monde. Certains syndicats se sont déjà insurgés contre le concept de cette agence. Marc Blondel, ancien secrétaire général de Force Ouvrière estime que ces contrats d'intérim pour les retraités vont « cannibaliser » les emplois vacants. De son côté, Lutte Ouvrière estime qu'il s'agit là d'une « occasion de fournir aux patrons une main-d'ouvre moins chère ». 

Les deux associés espèrent toutefois parvenir rapidement au point d'équilibre qui doit se situer, selon M. Cottin, à 120 missions par mois. Et le PDG de conclure qu'« à terme, si tout se passe bien, nous nous développerons sur l'Europe,sur la Belgique, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et même les Pays-Bas».


Copyright © Global Action on Aging
Terms of Use  |  Privacy Policy  |  Contact Us