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Les Polonais défendent en masse leur système de retraite

Par Piotr Stanczak, Le Monde

30 Août 2008

Pologne

A l'avant-veille de son 28e anniversaire, le syndicat Solidarité est descendu dans les rues de Varsovie, vendredi 29 août, pour réclamer "un travail digne, une retraite digne, une vie digne". La manifestation, une des plus grandes organisées par le syndicat depuis plusieurs années, a rassemblé 50 000 personnes venues de toute la Pologne selon les organisateurs, et 18 000 selon la police. 

En appelant à ce rassemblement, Solidarité a voulu mettre la pression sur le gouvernement, qui doit déposer, dans le courant du mois de septembre, un projet de loi sur la réforme des retraites. Ce texte prive de retraites anticipées plusieurs corps de métiers - cheminots, enseignants, artistes, journalistes... - ou propose à la place des préretraites moins généreuses.

Selon l'avant-projet de loi, les préretraites doivent être attribuées aux personnes ayant travaillé au moins quinze ans dans des conditions particulièrement difficiles ou nuisibles pour la santé. Elles doivent être attribuées cinq ans avant le passage normal à la retraite, soit 55 ans pour les femmes et 60 ans pour les hommes.

Avant le début de la manifestation, le président de Solidarité, Janusz Sniadek, a appelé la foule à lutter pour "un travail effectué en sécurité, bien organisé et rémunéré décemment, qui vaudra par la suite une retraite honnête qui n'obligera pas les personnes âgées à se tourner vers l'assistance sociale". La manifestation, plutôt calme, s'est achevée devant le siège du gouvernement par le lancer de quelques pétards et grenades fumigènes, et aux cris de "voleurs, voleurs".

AUGMENTER LE SALAIRE MINIMUM
Les manifestants ont également réclamé le départ du ministre de l'économie, Waldemar Pawlak, et ont adressé une pétition au chef du gouvernement, le libéral Donald Tusk, dans laquelle ils réclament notamment une hausse du salaire minimum (1 126 zlotys, soit 341 euros), le respect du dialogue social et le maintien du système actuel des préretraites.

Tout au long du cortège, les syndicalistes, drapeau blancs et rouges de Solidarité à la main, ont par ailleurs présenté un chariot de supermarché rempli de biens que l'on peut acheter en Pologne avec le salaire minimum.

La nouvelle loi sur les préretraites, qui doit remplacer celle en vigueur jusqu'à la fin de 2008, concernerait, selon le gouvernement, entre 170 000 et 190 000 personnes, contre 1,3 million aujourd'hui.

Solidarité, qui participe à l'élaboration du projet au sein d'une commission tripartite, avec les représentants du gouvernement et du patronat, compte maintenir le statu-quo ou minimiser les changements. En quelques mois, le syndicat a réussi à augmenter de plus de 50 000 personnes le nombre de salariés qui pourront bénéficier des préretraites.

La réforme du système de préretraites est l'un des plus délicats, des plus urgent et des plus onéreux dossiers à régler pour le gouvernement de M. Tusk. Selon les estimations, 158 milliards de zlotys (48 milliards d'euros) manqueront, dans les années 2009-2013, dans les caisses du système de retraite.

Le régime polonais des retraites avait déjà été réformé en 1999. Depuis, les salariés cotisent au fonds de l'Etat et aux fonds privés obligatoires, alors que par le passé, l'Etat retirait à la source toutes les retraites pour les placer dans un grand fonds commun. Les premières retraites comptabilisées selon ce système mis en place en 1999 seront versées au 1er janvier 2009. Selon les estimations, elles seront d'un quart moins élevées que les anciennes. 

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Solidarité a conservé un fort poids politique

Créé à la suite des accords signés entre le pouvoir communiste et les grévistes des chantiers de Gdansk, le 31 août 1980, Solidarnosc est le premier syndicat indépendant du monde communiste. Dirigé par Lech Walesa, il devient un mouvement de masse avec 10 millions de membres.

Interdit en 1981, il entre en clandestinité pour renaître en 1989. La même année, ses experts participent aux négociations avec le pouvoir qui mènent vers les élections libres, remportées par Solidarité, et signent l'arrêt de mort du communisme.

Après 1989, le syndicat reste une force importante en Pologne. En 1997, Akcja Wyborcza Solidarnosc, parti créé par le syndicat, remporte les élections. En 2000, il subit une écrasante défaite aux législatives et disparaît de la scène politique pour se concentrer sur le travail syndical. Il soutient en 2005 la candidature de Lech Kaczynski à la présidence. Solidarnosc compte aujourd'hui quelques centaines de milliers de membres. - (Corresp.)


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