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Pays-Bas; La crise n'a pas tué les fonds de pension

Par Franck Dedieu, L'Expansion


1 octobre 2009

Pays-Bas

 

Avec ses manières tranquilles et sa mine épanouie, Ronald Wuijster ne laisse rien paraître. Pourtant, depuis le début de la crise financière, le gestionnaire du fonds de pension néerlandais Algemene Pensioen Groep (APG) a vu ses actifs fondre de... 45 milliards d'euros. Ce trou énorme menace son équilibre : même avec 200 milliards sous le coude, le deuxième fonds de pension du monde ne parvient pas à couvrir la totalité de ses engagements auprès des fonctionnaires retraités des Pays-Bas. "Au 30 juin 2009, le ratio entre le montant des avoirs du fonds et les prestations à servir atteint 98 %. Il ne faut pas paniquer, il reste seulement quelques milliards à trouver", assure Ronald Wuijster dans la quiétude de son bureau dépouillé, au coeur du petit quartier d'affaires d'Amsterdam.

Mais, non loin de là, la banque centrale veille au grain. L'autorité de tutelle exige un ratio de solvabilité minimal de 105 % - et même de 130 % à terme. Ronald Wuijster doit donc "se refaire". "Pas question pour autant de spéculer", prévient-il. Dans la salle de marché d'APG, on prend des positions à coups de milliards d'euros - le plus souvent à long terme - dans un silence quasi monacal. Ici, les bretelles ne claquent pas au moindre coup boursier. Les traders pour fonctionnaires retraités parlent peu et calculent beaucoup, sous le regard de peluches posées sur les bureaux - peut-être des porte-bonheur.

Rogner gentiment sur les prestations

Même légèrement sous-capitalisé, le fonds s'acquitte de ses obligations. Ou presque : pendant au moins deux ans, il n'alignera plus les pensions servies sur l'inflation. Les contrats à prestations définies par APG garantissent en moyenne la moitié des retraites néerlandaises. Un coup dur, mais pas encore la cessation de paiements. Les cotisants aussi doivent faire un petit effort : ils verseront chaque mois 1 % de plus pour leur future retraite. Au lieu de spéculer de plus belle pour profiter du regain de la Bourse, APG préfère rogner gentiment sur les prestations.

"En fait, les Néerlandais - et en particulier les fonds de pension du secteur public - se retrouvent dans une position plutôt confortable par rapport aux Anglo-Saxons", décrypte Paola Monperrus-Veroni, la femme de l'art à l'Observatoire français des conjonctures économiques. Très investis en actions, les fonds irlandais affichent "une fonte" moyenne de 37 % depuis la crise. Même problème au Royaume-Uni, où il faudrait 24 % de plus à l'actif des fonds pour garantir les rentes des futurs retraités.

Moins exposés aux aléas du marché

Grisés par l'argent facile, certains ont eu l'imprudence de suspendre partiellement les cotisations de leurs clients pendant les années fastes (2003-2007) pour les fidéliser. Aujourd'hui, ils s'en mordent les doigts. Le fonds des fonctionnaires californiens, Calpers, regrette quant à lui ses investissements dans les subprimes, à l'origine d'une perte d'environ 1 milliard de dollars. "Les fonds anglo-saxons investissent près de 70 % de leurs actifs en actions, contre 50 % pour les Néerlandais", explique Dolf Hoeks, spécialiste des retraites au cabinet de conseil Hewitt Associates. Alors, bien sûr, APG aurait pu être plus réservé sur les marchés actions, au bénéfice des obligations, plus sûres. La critique est facile a posteriori. "Les cotisants voulaient 7 % de rendement. Il fallait prendre quelques risques", explique Ronald Wuijster, comme pour se disculper, mais disposé tout de même à tirer une leçon de cette crise. "Les marchés ne sont pas du tout rationnels, mais ils peuvent encore faire gagner de l'argent." Le réalisme batave...


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