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«La réforme des retraites produit ses effets»

Le Figaro 

30 Octobre 2011

  France





Danièle Karniewicz préside le conseil d'administration de la Caisse nationale d'assurance-vieillesse (Cnav) depuis dix ans. La syndicaliste CFE-CGC, connue pour son franc-parler, cédera son fauteuil vendredi à un représentant de FO.

LE FIGARO - Comment jugez-vous avec un an de recul la dernière réforme des retraites?

Danièle KARNIEWICZ. - Il était inévitable d'agir sur des leviers de court terme et le recul de l'âge de départ était le paramètre le plus efficace pour abaisser la contrainte des déficits à l'horizon 2018. Et nous percevons déjà l'impact sur les comptes du régime général: la Cnav devrait réduire son déficit de moitié en 2012 et les flux de départs en retraite commencent à ralentir dès cette année pour produire 8,7 milliards d'euros d'économies en 2020. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de point de faiblesse par ailleurs, notamment vis-à-vis des jeunes qui subissent aujourd'hui les logiques d'effort, sans lisibilité sur la construction de leurs droits dans l'avenir.

Le régime général accusera un trou de 4 milliards en 2018. Est-il condamné à vivre en déficit?

Il faut dire la vérité aux Français. La protection sociale va coûter de plus en plus cher du fait du vieillissement de la population. Les personnes âgées perçoivent leur pension de retraite plus longtemps et, à un certain âge, dépensent davantage pour leur santé. Cela pose un problème de financement. L'une des solutions sera d'élargir les assiettes de ressources et ce devrait être une question de la présidentielle. Il serait utile de mettre en place une forme de «TVA sociale affectée à la protection sociale», car le financement de notre protection sociale doit reposer sur une assiette plus large que celle des seuls salaires.

Un retour au droit de départ à la retraite à 60 ans, comme le propose François Hollande, est-il réaliste sans une forte décote?

Sa proposition n'est pas chiffrée à ce stade, mais il est évident que son coût ne sera pas négligeable. Le problème majeur de la «retraite à la carte» et du maintien «théorique» de la retraite à 60 ans, c'est que, sauf à trouver de nouvelles ressources, cela conduit à baisser le niveau des pensions de manière à ajuster les besoins de financement. Or il faut mettre fin au nivellement des pensions par le bas. Un effort a été fait en cinq ans pour relever de 25% le minimum vieillesse, mais il faut pérenniser pour tous un taux de remplacement décent par rapport aux salaires de fin d'activité. Malheureusement, le choix de maintenir le niveau des pensions suppose de devoir travailler plus longtemps.

Est-ce que les Français échapperont à l'avenir à une augmentation des cotisations pour financer l'assurance-vieillesse?

L'ensemble de la protection sociale coûtera plus cher et il est impératif de trouver de nouvelles ressources, ce qui ne dispense pas de baisser le niveau des dépenses par recherche d'efficience. Notre modèle social doit prendre en compte nos obligations vis-à-vis des jeunes générations. Nous avons trop tendance à bâtir des réformes des retraites qui préservent ceux qui sont déjà bien installés dans la vie, sans tenir assez compte des plus jeunes à qui l'on demande de se débrouiller seuls dans un environnement «opaque».

La CFE-CGC va perdre la présidence de l'Agirc au prétexte que vous n'avez pas signé l'accord sur les retraites complémentaires découlant de la réforme des retraites de 2010. Qu'en pensez-vous?

En 2001, ni la CFE-CGC, ni FO n'ont signé l'accord Agirc-Arrco… et pourtant, nous avions conservé la présidence de l'Agirc et FO celle de l'Arrco. Nous assistons en fait aujourd'hui à de grandes manœuvres aux fins de partager les présidences des caisses paritaires entre FO (pour la Cnav), CFTC (pour la Cnaf) et CFDT (pour l'Agirc) sous l'œil plus ou moins bienveillant des employeurs. Le prix à payer pour entrer dans la danse était d'accepter de signer l'accord Agirc-Arrco de mars 2011 que nous jugeons inacceptable. Nous ne vendrons pas notre âme et nos valeurs au service de la retraite des assurés pour jouer au jeu des arrangements de circonstance. Quoi qu'il en soit, l'essentiel est que les intérêts corporatistes ne prennent pas le pas sur l'intérêt des salariés. N'oublions pas que la seule source d'allégement de déficit de l'accord Agirc-Arrco de 2011 tient au fait que cet accord reprend à son compte les mesures de recul de l'âge à 62 et 67 ans de la réforme du gouvernement, alors que les partenaires sociaux n'avaient aucune obligation de les intégrer…! Et en taxant, de surcroît, les familles nombreuses aux revenus moyens. 



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