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Les retraités... continuent de travailler

  Par Abdenour Igoudjil, Le Temps D'Algérie

25 juillet 2011

 
Algérie

Prendre sa retraite pour les retraités de la wilaya Tizi Ouzou ne signifie aucunement arrêter de travailler. La maigre pension qu'ils touchent chaque fin de mois ne leur suffit guère à subvenir à leurs besoins. Ainsi, bon nombre d'entre eux continuent de travailler, plus particulièrement les nouveaux retraités qui ont toujours les capacités physiques et morales qui leur permettent de gagner quelques années encore de travail.

Souvent ils reprennent leurs fonctions dans le secteur privé en général ou bien travaillent à leur propre compte, afin d'assurer le minimum des besoins de leur famille. Il n'est pas rare aussi de rencontrer à Tizi Ouzou des personnes âgées, parfois de plus de 70 ans, et au faîte de leur vie qui continue de bosser. Le mot précarité revient souvent sur les lèvres des nombreux retraités que nous avons questionnés sur leur situation financière. 

13 000 DA par mois pour 41 ans de service
«J'ai commencé à travailler comme menuisier en 1963 à l'âge de 18 ans, en 2002 j'ai pris ma retraite après plus de 41 ans de cotisation à la caisse de Sécurité sociale, qu'elle ne fut ma surprise lorsque j'ai constaté que je ne toucherai que
13 000 dinars par mois. J'étais vraiment déçu, moi qui croyais prendre enfin une retraite pour me reposer durant les quelques années qui me restent à vivre», regrette Ali, un retraité de la région de Tigzirt. Ce dernier dit que sa retraite n'était qu'éphémère.

 Il a repris le chemin du travail quelques mois seulement après et a de nouveau relancé sa carrière à l'âge de 62 ans ! «Avec 13 000 dinars par mois je couvre difficilement et seulement mes dépenses personnelles, heureusement que mes enfants, qui ont abandonné les bancs de l'école bricolaient à droite et à gauche.

Ainsi, j'ai repris mon travail comme menuisier toujours, mais maintenant je ne peux plus continuer à travailler je suis âgé et malade en plus. J'ai démissionné de mon poste l'hiver dernier, car mon patron n'était pas satisfait de mon rendement et j'ai fini par jeter le tablier.

J'ai économisé un peu d'argent de quoi acheter un petit troupeau de moutons. On ne peut pas vivre ma femme et moi avec une maigre pension de 13 000 dinars par mois, c'est impossible», dira encore Ali. Le cas de notre interlocuteur n'est pas singulier à Tizi Ouzou. La plupart des retraités se retrouvent dans la précarité.

Une situation que certains qualifient de «chômage». «Un retraité signifie un chômeur en Algérie du moment qu'il continue de travailler après sa retraite», dira ironiquement un vieux chauffeur de taxi de Boukhalfa.  Rabah, un ancien comptable, qui dit avoir roulé sa bosse dans plusieurs entreprises nationales et privées, continue de travailler après sa retraite dans une société d'import-export à l'âge de 65 ans. A la question de savoir quelles sont les raisons qui l'ont poussé à reprendre le boulot, il dit :

«Ma retraite ne me suffit pas pour vivre dignement. Je touche une pension de 22 000 dinars par mois après 32 ans de loyaux services, ce qui me contraint à continuer à travailler à mi-temps dans une entreprise privée et de donner un petit coup de main à mon grand fils commerçant dans sa boutique à la ville de Tizi Ouzou, mais je ne vous cache pas que je suis vraiment fatigué et je ne peux plus me concentrer sur mon travail.

Je commets beaucoup d'erreurs et les temps ont changé. De nos jours tout est informatisé et je ne pense pas pouvoir tenir encore longtemps dans mon travail.»  

Travail au noir : peu d'années de cotisation
À Tizi Ouzou, rares sont ceux qui se contentent de leur propre pension de retraite pour vivre. Ceux qui n'ont pas été déclarés à la Sécurité sociale durant leur carrière sont aussi nombreux. Certains ne cumulent à l'âge de 60 ans que quelques années de cotisation à la caisse de Sécurité sociale, ce qui ne leur permet pas de toucher une pension complète.   De ce fait, en dépit de leur âge avancé, ils travaillent toujours.

Les uns sur des chantiers, d'autres comme gardiens de nuit et d'autres encore dans le secteur de l'informel comme vendeurs à la sauvette. «Ma femme et mes filles me préparent des galettes à la maison et je les revends aux cafétérias, pour au moins gagner un peu d'argent», dira Arzeki, ancien employé de l'ENIEM, qui est à la retraite depuis trois ans, mais qui continue toujours de travailler. 

Il est utile de signaler que la plupart des femmes kabyles sont des femmes au foyer, rares sont celles qui ont travaillé durant leur vie ou celles qui ont une retraite.

Ainsi, les familles ne vivent que des ressources financières des pères de famille.  Par contre, les retraités qui mènent une vie aisée à Tizi Ouzou sont ceux qui ont travaillé en France et qui touchent une retraite en devise. Ils sont d'ailleurs nombreux en Kabylie. 


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