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"37 ans et demi pour tous, et pas un jour de plus", scandent les manifestants parisiens

By Rémi Barroux et Laetitia Van Eeckhout, Le Monde

   February 3, 2003

Manifestation à Nantes pour la défense des retraites, le 1er février | AFP 

Avec trois chiffres fétiches –"60, 75 et 37,5" –, 325 000 manifestants selon la police, 500 000 selon les organisateurs, ont bravé le froid et la neige, dans une centaine de villes, pour défendre les retraites. 60, pour l'âge légal de départ à la retraite. "J'adore mon boulot, mais je ne me vois pas tenir une classe après 60 ans. Sûrement pas ! Les enfants, ça use", confie Françoise, 34 ans, professeur des écoles en Ile-de-France. Derrière elle, des manifestants de Pantin se réchauffent au mojito, un punch cubain, en raillant la majorité gouvernementale : "Tous comme Juppé : retraite à 57 ans !"

75, c'est le pourcentage de la retraite par rapport au dernier salaire. Régine, petit bout de femme plantée sous son parapluie, s'inquiète et déclare : "Je suis à la retraite, et ma pension passe déjà intégralement dans la maison de retraite. Je m'en sors avec la vente de mon pavillon, mais pour combien de temps ? Je suis là aussi pour mon gendre et ma fille, qui n'ont pas pu venir. Eux, comment feront-ils ?..."

Et 37,5, c'est le nombre d'annuités nécessaires... et suffisantes. "Avec 37 ans et demi de cotisation, j'ai assez payé : j'ai le droit d'être retraité", affirme Gérard, employé municipal à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). Une revendication partagée par l'écrasante majorité des manifestants, et qui s'affiche même sur certaines banderoles de la CFDT, dont les dirigeants sont pourtant favorables à un allongement de la durée de cotisation. "Public, privé : solidarité. 37 ans et demi pour tous, et pas un jour de plus", scandent les cédétistes des transports et de l'équipement. Sur sa pancarte, Jacques, agent RATP au dépôt de Montrouge, a préféré marquer "37,5 !" d'une grosse écriture au feutre rouge. L'imposant cortège de la RATP, celui d'EDF, massif, mais aussi les petites sections d'entreprises, publiques comme privées rappellent l'objectif. "37,5, c'est la pointure", résume sobrement Roger, la cinquantaine, cégétiste de La Courneuve.

"60, 75 et 37,5"... pour tous, et dans le cadre du système par répartition. "Raffarin n'a qu'une idée en tête, c'est de nous imposer les fonds de pension. Et tant pis pour ceux qui n'en ont pas les moyens", lâche Nicole, 38 ans, chômeuse parisienne qui vit tant bien que mal de petits jobs dans la restauration. Autour de la sono de l'UNSA, des manifestantes fredonnent "Etre une femme retraitée, tu sais c'est pas si facile, ne la laisse pas tomber...", sur l'air célèbre du groupe alsacien Cooky Dingler.

PUBLIC, PRIVÉ, BRAS DESSUS, BRAS DESSOUS

"So, So, So, Solidarité entre générations, c'est la répartition", s'époumone Guillaume, étudiant de l'UNEF de 22 ans, l'un des rares représentants de sa génération à être venu défendre sa lointaine retraite. "Moi, je suis thésard. Et je vais déjà devoir bosser jusqu'à 67 ans pour avoir mes 37 ans et demi de cotisation", peste Nicolas, qui défend avec ses camarades la prise en compte des années d'études dans le calcul des annuités.

La vingtaine lui aussi, Thierry, élu CGT au comité d'entreprise de la RATP, ne se sent pas protégé par son statut : "Je ne crois pas une seule seconde au fait que le gouvernement laisse de côté les régimes spéciaux dans sa réforme. Alors, moi aussi, je me sens attaqué." Bras dessus, bras dessous, public, privé, les manifestants sont massivement descendus dans la rue pour les retraites, et pour elles avant tout. Même si Jean-Marc, la casquette à la "Krasu" vissée sur la tête, a du succès avec son écriteau ou l'on peut lire : "De l'argent pour nos retraites, pas pour la guerre." Pour tous, l'avertissement semble clair : "Raffarin, attention à nos retraites, sinon on va s'occuper de la tienne", prévient Jean-Pierre, 45 ans, cadre bancaire.


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