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Les start-up misent sur le 4e âge

By Delphine Moreau

Le Figaro, February 20, 2001

Il existe 2 M de personnes âgées dites «dépendantes» en France. Souffrant d'un handicap physique ou mental, elles sont à charge de leurs familles qui doivent trouver des solutions appropriées. 2 portails proposent de leur venir en aide en publiant toutes les informations nécessaires au mieux-être des seniors.

 

On connaissait déjà des portails spécialistes des «quinquas» en pleine forme, tels seniorplanet.fr ou club50.org. Les progrès de la médecine et l'allongement de l'espérance de vie aidant, les voilà confrontés à un problème nouveau : l'accompagnement de leurs propres parents, qui bien souvent ont perdu une partie de leur autonomie.

Annie de Vivie, fondatrice d'Agevillage, connaît bien la question: elle a été élevée dans une maison de retraite! Premier atout de son site, un test qui permet d'évaluer le niveau d'autonomie de la personne âgée, en fonction de son comportement, sa mobilité, ou encore sa vue, de façon à déterminer le type d'établissement ou de service qui lui convient le mieux.

L'internaute peut ensuite interroger un annuaire regroupant les références de quelque 10 000 maisons de retraite, associations et acteurs publics spécialistes du quatrième âge. Une équipe de gérontologues, gériâtres et notaires sont également mis à sa disposition pour répondre à des questions par e-mail.

Un tel bouquet de services n'existe nulle part ailleurs, si ce n'est sur le portail concurrent Vivre100ans. Au menu, des rubriques équivalentes (annuaire, de tests, un service de questions-réponses), ainsi qu'une lettre de diffusion hebdomadaire entièrement consacrée à la prévention du vieillissement.

Le PDG, Valerie Bach, profite de sa présence sur Internet pour promouvoir un nouveau service d'aide téléphonique: «Nous mettons en place un centre d'appel, qui, dès le mois de mars et pour un abonnement annuel de quelques centaines de francs, répondra en direct à toutes les demande des particuliers 7 jours sur 7. Nous pourrons également les mettre en relation avec des prestataires locaux pour, par exemple, se faire livrer des médicaments à domicile ou trouver un garde-malade.» Le site teste en parallèle un service de visioconférence parents-enfants. «Nous avons fait une première expérience dans une maison de retraite parisienne, en y installant notre «Visiomaton», raconte Valérie Bach. Il s'agit d'un gros téléviseur muni d'une webcam, grâce auquel les personnes âgées peuvent communiquer avec leurs familles. Le système a eu beaucoup de succès et nous cherchons une solution financière pour le commercialiser prochainement auprès des établissements de santé.» Ce système, encore limité aux grandes villes et à leurs proches banlieues, nécessite une connexion haut débit de part et d'autre.

Agevillage expérimente une solution comparable mais plus simple à installer. Son projet, baptisé «Mamimail», permettra à chaque maison de retraite d'offrir une adresse électronique à ses résidents. «Nous venons d'engager un responsable d'animation, qui étudie avec nos clients les modalités de mise en place de Mamimail. En effet, si certaines personnes âgées deviennent rapidement autonomes sur la messagerie électronique, d'autres n'en sont pas capables. Il faut imaginer des solutions pour les assister.»

Paradoxalement, ceux qui semblent les moins armés devant la technologie font parfois preuve d'une réactivité étonnante. «Je me souviens d'un des tests que nous avons réalisés avec une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer, se souvient Annie de Vivie. Elle ne parlait plus qu'en italien. Et, lorsque nous lui avons proposé d'envoyer un mail à sa petite-fille, qui vit en Angleterre, elle s'est immédiatement mise à écrire en anglais!»

Agevillage comme vivre100ans ont chacun décliné leurs offres dans une rubrique «pro», pour diffuser l'information auprès des professionnels de la gériâtrie et leur offrir des boutiques en ligne adaptées à leurs besoins. Seul l'avenir dira lequel de ces deux sites aura la durée de vie la plus longue...   

 


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