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La dépression et les aines en milieu rural

Par Maureen Rogers, geronto.com 

Canada

November, 2001

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La dépression est considérée comme un des problèmes de santé mentale les plus courants parmi les aînés. Les aînés et la santé mentale ont été identifiés par les quatre provinces atlantiques comme une priorité pour les aînés vivant dans les régions rurales de nos provinces. Une bonne santé mentale est un élément essentiel à la qualité de vie et à une meilleure perspective de santé physique en général. Dans une société qui stigmatise à la fois le vieillissement et la santé mentale, les démarches de recours à de l'aide pour des questions de santé mentale, dont la dépression, peuvent s'avérer difficiles pour les aînés. Les aînés isolés en milieux ruraux font face à des obstacles qui semblent réduire leurs capacités à maintenir une bonne santé mentale. Même dans les cas où des services de santé mentale existent, l'accès pour les aînés y est limité du fait de la rareté des services de transport en commun.

Un autre obstacle réside dans le mythe selon lequel les troubles cognitifs et la solitude sont des dimensions normales du vieillissement et qu'ainsi, il n'y a rien à faire ! L'éducation joue un rôle central pour mieux comprendre la dépression, parmi toutes les couches de la société. En régions éloignées, les aînés ou leurs familles ne semblent pas avoir autant d'opportunités d'être bien informé sur la santé. La santé mentale peut avoir une connotation négative et engendrer chez plusieurs personnes une stigmatisation sociale. Une perception négative de pair avec un manque d'informations suscitent divers obstacles. Ces derniers ne sont pas physique, mais plutôt psychologiques et émotifs, ce qui empêche des aînés en milieux isolés de recourir à une source d'aide extérieure.

De plus, la plupart des services de santé mentale et des spécialistes sont situés dans des régions urbaines. Les aînés en milieux ruraux semblent réagir à leurs difficultés en s'abstenant d'en parler ou de s'en plaindre. Cette haute tolérance envers l'incapacité peut décourager ces individus et leurs familles à recourir à de l'aide en santé mentale (Keating 1991). Des projections indiquent que les aînés formeront 25% de la population canadienne en l'an 2030 (Marshall, MacPherson 1994). Ceci sera ressenti surtout en milieu rural, i.e. dans des agglomérations de moins de 10 000 habitants, selon Rural and Remote Initiatives. Dans les provinces de l'Atlantique, 43% des femmes aînés et 52% des hommes aînés vivent dans des petits villages et des régions rurales (Lilly, Campbell 1999). Dans ces régions, des facteurs spécifiques à la vie rurale viennent s'ajouter, comme la fermeture d'industries du secteur primaire (la pêche, l'industrie forestière) et des services locaux. Ces facteurs favorisent la poursuite de l'exode des membres plus jeunes de ces communautés et augmentent encore davantage la proportion d'aînés dans ces régions éloignées.
N'est-ce pas vrai que toutes les personnes âgées sont tristes ?

Les mythes entourant la dépression sont légion et certains voient la tristesse ou la dépression comme un aspect "normal" du vieillissement. Ces mythes peuvent empêcher des familles, des amis ou des professionnels de la santé d'identifier des signes précurseurs de la dépression. Ils peuvent également empêcher les aînés eux-mêmes de recourir à l'aide dont ils auraient besoin. Les aînés font également face à diverses difficultés psychologiques et émotives découlant du processus de vieillissement. Parmi celles-ci on retrouve la perte de rôles identitaires importants, des préoccupations croissantes envers sa santé personnelle, le décès d'un conjoint ou d'un ami de longue date et la prise de conscience de leur propre mortalité (Kegan 1998, CMHA 1995).

La stigmatisation découlant de la "maladie mentale" constitue un obstacle majeur; les aînés sont alors confrontés aux représentations négatives, issues du passé, des "simples d'esprit", des "asiles de malades mentaux" et de la honte. Le langage et les euphémismes constituent des stratégies intéressantes qu'utilisent les aînés et leurs familles pour "adoucir" la perception de la dépression. Ainsi on dira d'un aîné montrant des symptômes de dépression que "dernièrement il n'est pas dans son assiette", ou qu'il "a les bleus" ou bien que "ses nerfs ne vont pas bien". Ces termes permettent d'associer plus étroitement les symptômes avec une cause physique plus facile à accepter.

 La dépression peut aussi être masquée par des maladies physiques, puisque tous deux se présentent souvent en même temps, l'intervention est souvent centrée sur le symptôme somatique. Lors d'une visite au médecin, un aîné vivant en milieu rural fera part de vagues malaises physiques, qui découlent souvent d'un état dépressif. Ces inquiétudes peuvent être banalisées en étant associées aux douleurs "normales" du vieillissement. Également, des médecins semblent prescrire hâtivement des médicaments pour la dépression alors qu'un examen approfondi aurait révélé qu'une psychothérapie aurait été préférable. Cependant, ces services spécialisés sont souvent difficiles à trouver en milieu rural et les listes d'attentes sont courantes.

Le projet de recherche : Bien vieillir en milieu rural
Cet article présente une recherche qualitative visant à élaborer une stratégie documentée de messages et d'images de marketing social, s'appuyant sur les milieux locaux et portant sur des problèmes de dépression parmi des aînés des régions rurales des provinces de l'Atlantique.

Organisme responsable
Le Centre de recherche en promotion de la santé pour la région Atlantique est le fruit d'une collaboration entre trois facultés de sciences de la santé de l'Université Dalhousie à Halifax (médecine, intervenants en santé et médecine dentaire) et des Ministères de la santé des provinces atlantiques. Le Centre porte notamment son attention sur l'élaboration de politiques publiques liées à la santé et sur la mise en application des résultats de recherche dans les provinces de l'Atlantique.

Le projet aura recours à deux méthodologies. La première méthodologie est la recherche participative; il s'agit d'une stratégie communautaire s'appuyant sur le principe qu'afin d'assurer l'atteinte des objectifs, les gens qui cherchent à régler un problème social doivent être inclus comme chercheurs dans le projet de recherche. La seconde méthodologie est le marketing social d'approche communautaire, constitue également une démarche communautaire visant des enjeux sociaux et de santé. Cette méthodologie favorise le recours à des stratégies de communication qui s'appuient sur les besoins et les désirs des gens concernés, de même que de leurs perspectives quant aux solutions.

"Bien vieillir en milieu rural" compte divers partenaires issus de plusieurs secteurs, dont les universités, les gouvernements, les organismes d'aînés et les organismes sans but lucratif. La participation des partenaires de ces différents secteurs permettra de mettre en commun la démarche scientifique avec la connaissance et l'expérience des milieux concernés. Les modèles et les processus développés auront des retombées sur la santé des aînés en milieux ruraux à travers le Canada en favorisant la formulation de politiques et de programmes efficaces dans l'intervention sur la dépression.
 


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