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Global Action on Aging s'adresse au Conseil Economique et Social au sujet de la protection des personnes âgées dans les conflits
armés.
Le 30 juin 2004, Global Action on Aging a présenté devant le Conseil Economique et Social des Nations Unies
(ECOSOC) lors des Débats de Haut Niveau, sa proposition pour protéger les personnes âgées prises au piège dans des situations de conflits
armés, tout particulièrement dans les pays en développement. Faisant partie des dix organisations non gouvernementales
(ONG) autorisées à s'exprimer, GAA a souligné les actions possibles du Conseil et des autres
ONG. Cette occasion pour GAA d'adresser le Conseil, la première depuis l'obtention de son statut consultatif auprès d'ECOSOC en 2003, démontre son engagement pour la protection humanitaire des
civils.
Session de fond de 2004
New York, 28 juin-23 juillet 2004
* E/2004/100.
Point 2 de l'ordre du jour provisoire*
Mobilisation des ressources et conditions à réunir
pour éliminer la pauvreté dans le contexte
de l'application du Programme d'action en faveur
des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010
Déclaration présentée par Global Action on Ageing,
organisation non gouvernementale dotée du statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social
Le Secrétaire général a reçu la déclaration ci-après, dont le texte est distribué conformément aux paragraphes 30 et 31 de la résolution 1996/31 du Conseil économique et social.
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Global Action on Ageing est une organisation non gouvernementale qui s'occupe des problèmes socioéconomiques auxquels se heurtent les personnes âgées dans le monde entier. L'organisation répond aux appels lancés par des personnes âgées se trouvant dans des situations de conflit armé. Vous vous rappellerez qu'en 2002, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté le Plan d'action international de Madrid sur le vieillissement, qui engage les gouvernements à « protéger les personnes âgées et à leur porter assistance dans les situations de conflit armé et sous occupation étrangère ». À l'heure actuelle, plus de 30,5 millions de personnes âgées vivent dans les pays les moins avancés et comptent pour 5 % de la population. Dans nombre de ces pays, ces personnes sont en butte à d'énormes difficultés. Deux tiers d'entre elles au moins se trouvent dans un pays qui est ou a été en proie à un conflit armé au cours des 10 dernières années.
À l'occasion de ce débat de haut niveau, Global Action on Ageing recommande l'adoption de mesures spéciales de protection en faveur des personnes âgées se trouvant dans un conflit armé ou dans la période d'instabilité qui fait souvent suite à un conflit. Les personnes âgées vivant dans les pays les moins avancés ont beaucoup à apporter, mais elles risquent d'être particulièrement vulnérables en temps de crise, de famine ou de guerre. La communauté internationale est peu consciente des difficultés particulières auxquelles les personnes âgées doivent faire face dans de telles situations. Les organisations humanitaires et de secours, ainsi que les organes et organismes des Nations Unies, ont élaboré des programmes en vue de répondre aux besoins des enfants, des femmes et des agents humanitaires, mais elles ont une médiocre connaissance des besoins des personnes âgées et n'ont pratiquement élaboré aucun programme ou directive visant à assurer leur protection.
Les conflits qui font rage dans le monde actuel font de nombreuses victimes parmi les populations civiles et sont responsables des dizaines de millions de réfugiés et de personnes déplacées. Les personnes âgées courent alors de graves dangers. Les organisations qui s'emploient à défendre leurs droits ont fait part de leur inquiétude croissante et ont recommandé aux organisations internationales d'adopter des mesures concrètes destinées à protéger les personnes âgées se trouvant en difficulté.
La communauté internationale a récemment adopté des mesures importantes en vue de renforcer la protection d'autres groupes vulnérables - enfants, femmes et agents humanitaires - se trouvant dans des situations de conflit armé. Cependant, jusqu'à présent, peu de choses ont été faites pour protéger les personnes âgées. En 1999, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1261, par laquelle il s'est engagé à assurer la protection des enfants. De même, en 2000, le Conseil a indiqué dans sa résolution 1325 qu'il s'engageait à assurer la protection des femmes. Plusieurs autres résolutions du Conseil et déclarations prononcées par ses présidents en son nom portent sur cette question et l'ONU a mis au point des programmes spéciaux en vue d'assurer leur suivi. Si ces précédents indiquent la voie à suivre aux défenseurs des personnes âgées, ils témoignent néanmoins d'une profonde méconnaissance au sein de la communauté internationale des droits des personnes âgées et des mesures qui ont été prises à cet égard.
Les premières mesures qui ont été prises en faveur des personnes âgées indiquent qu'une prise de conscience se fait jour. En 2000, l'organisation Help Age a établi un rapport international, intitulé « Older Persons in Disasters and Humanitarian Crises », dans lequel elle a énoncé des directives à l'issue d'entretiens menés dans un certain nombre de régions en proie à des crises. La même année, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a adopté une nouvelle politique relative aux personnes âgées, qui met en évidence la situation difficile des personnes âgées déplacées lors de conflits. Puis, en 2002, dans le Plan d'action international de Madrid sur le vieillissement, la communauté internationale a été invitée à protéger les personnes âgées et à leur porter assistance dans les situations de conflit armé et sous occupation étrangère. Les délégations de 158 pays ont adopté le Plan d'action qui a par la suite été confirmé par l'Assemblée générale de l'ONU. Même si ces progrès sont encourageants, il reste beaucoup à faire avant qu'une telle protection en faveur des personnes âgées vulnérables se concrétise sur le terrain.
Global Action on Ageing recommande au Conseil économique et social de tirer parti de la structure novatrice de ses Groupes consultatifs spéciaux pour répondre aux besoins des personnes âgées et accroître leurs aptitudes lors de la période difficile de la transition d'un conflit armé à une situation d'après conflit et au développement. Les Groupes consultatifs spéciaux pour la Guinée-Bissau et le Burundi ont examiné les besoins humanitaires et économiques de ces pays. Ils ont conseillé aux autorités nationales de veiller au bon déroulement de la transition et d'attirer des capitaux étrangers. Les participants au débat de haut niveau de 2004 ont examiné les rapports sur ces deux pays, qui témoignent de changements profonds et encourageants après des années de conflit. Ces Groupes consultatifs spéciaux ont concentré leur attention sur les progrès réalisés dans ces pays et sur leurs besoins internes et externes, notamment en ce qui a trait à l'allégement de leur dette, à l'accès aux marchés et à l'élimination des obstacles au relèvement économique parallèlement à la reconstruction de ces pays dévastés.
Global Action on Ageing demande au Conseil économique et social de faire une place à la protection des personnes âgées, qui constitue un élément important, dans les plans que les Groupes consultatifs spéciaux pourraient éventuellement établir dans d'autres situations d'après conflit. Dans les régions touchées par des conflits, les personnes âgées restent souvent dans leur pays à cause de problèmes de mobilité ou pour d'autres raisons. Elles sont exposées au banditisme, à l'éviction de leur domicile et de leurs terres, à l'isolement et parfois, au « nettoyage » ethnique. Pourtant, elles peuvent souvent concourir à la consolidation de la paix et à la réconciliation de la population, qui est si nécessaire après une guerre.
Global Action on Ageing formule à l'intention du Conseil économique et social les recommandations particulières suivantes :
. Encourager les organismes des Nations Unies à fournir des informations concrètes et à élaborer des programmes afin de faire connaître la situation des personnes âgées dans les conflits armés et durant la période faisant suite à un conflit et afin d'y remédier;
. Encourager les organismes des Nations Unies et le Conseil de sécurité à définir de nouveaux mandats qui tiennent compte des besoins des personnes âgées;
. Établir que des mesures spéciales doivent être prises pour veiller à ce que les personnes âgées soient traitées avec humanité et qu'elles aient la possibilité de contribuer à la réconciliation après un conflit et au développement;
. Souligner le rôle positif que les personnes âgées peuvent jouer en faveur de la médiation, de la prévention d'une crise, de la consolidation de la paix et de la solidarité sociale.
En tant qu'organisation non gouvernementale, Global Action on Ageing entend :
. Recueillir et diffuser les informations provenant de spécialistes, de journalistes, d'agents humanitaires et d'autres sources, qui ont trait aux personnes âgées se trouvant dans des situations de conflit ou de crise;
. Mettre les experts en contact afin qu'ils approfondissent leur connaissance des questions et des problèmes qui se posent, et en vue d'obtenir un soutien financier de la part des organisations non gouvernementales.
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