Home |  Elder Rights |  Health |  Pension Watch |  Rural Aging |  Armed Conflict |  Aging Watch at the UN  

  SEARCH SUBSCRIBE  
 

Mission  |  Contact Us  |  Internships  |    

        

 

 

 

 

 

 

 

 





La Guerre Reprend l'Avantage

Philippe Randrianarimanana, Courrier International

7 Juin 2005



Un homme en deuil après les attaques - AFP



L'ouest de la Côte-d'Ivoire est le théâtre de nouveaux affrontements sanglants. Depuis le 31 mai, dans deux villages de la région de Duékoué, à 400 kilomètres à l'ouest d'Abidjan, à Guitrozon et Petit-Duékoué, des individus non identifiés ont attaqué à plusieurs reprises les populations locales. "Une série d'attaques et de représailles ont causé la mort d'au moins 70 personnes dans les communautés dioula (musulmans venus du nord de la Côte-d'Ivoire ou immigrés des pays voisins) et guérée (ethnie locale, majoritairement chrétienne) depuis près d'une semaine au cour de la 'boucle du cacao', principale richesse de la Côte-d'Ivoire", note L'Inter. 

Des affrontements meurtriers avaient déjà opposé des populations autochtones et allochtones à la fin du mois d'avril 2005. On avait alors déjà dénombré des dizaines de morts guérés et dioulas. L'hypothèse d'affrontements interethniques est au cour des événements tragiques qui ensanglantent la région.

Reste que, depuis la signature de l'accord de Pretoria, le 6 avril 2005, sous la médiation du président sud-africain Thabo Mbeki, un texte mettant fin aux hostilités et annonçant l'organisation de l'élection présidentielle en octobre 2005, "seule la région de l'ouest de la Côte-d'Ivoire est le théâtre de combats meurtriers. C'est encore de l'ouest que sont venues les nouvelles les plus alarmantes", constate Fraternité Matin. Dans son éditorial, intitulé "Trop de sang versé, côté ouest", le journal se montre écouré. Les événements dramatiques qui ont eu lieu paraissent non seulement inadmissibles mais aussi totalement injustifés. "Pendant que la communauté internationale pense, pour la Côte-d'Ivoire et pour ses institutions, à l'organisation des élections générales à partir d'octobre 2005, l'Ouest ivoirien, lui, accepte soit de servir encore de théâtre à des carnages gratuits soit de continuer à utiliser des armes qui, finalement, ne font que le bonheur des fabricants, revendeurs et autres intermédiaires." 

Du côté des autorités ivoiriennes, on a vite fait de mettre les victimes sur le dos des ex-rebelles qui contrôlent le nord du pays. C'est ainsi que le porte-parole du président de la République, Désiré Tagro, a mis directement en cause les Forces nouvelles comme initiateurs des massacres. Une version que réfute la presse d'opposition. "Le régime de Gbagbo veut masquer son incapacité", affirme Le Patriote. En effet, les deux villages attaqués sont situés en zone loyaliste, sous contrôle des forces armées ivoiriennes fidèles au président Laurent Gbagbo. 

Nord-Sud va plus loin et dénonce les "vrais responsables du carnage" : les autorités locales, dont le préfet, le commissaire de police et le maire de Duékoué, qui n'ont rien fait pour empêcher des événements "prévisibles", étant donné l'absence de justice face aux crimes perpétrés, notamment par les milices. Selon le quotidien, ces dernières "ont pour mission d'exercer une terreur telle que les allogènes (Baoulés, Dioulas, Sénoufos), considérés comme des électeurs potentiels, sont amenés à fuir la région". 

Le Patriote, journal proche des musulmans du Nord et d'Alassane Ouattara, dont la candidature à l'élection présidentielle a finalement été acceptée par Laurent Gbagbo, dénonce "l'irresponsabilité de l'Etat" qui, "devant la tragédie collective, se rétracte". Pendant ce temps, "le président de la République parcourt l'Afrique, en prospection pour le financement de sa campagne électorale". 

Seule note positive aux yeux du Patriote, la nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Côte-d'Ivoire : "L'ONU a décidé de nommer un superviseur général pour les élections. Une décision qui met fin à toute velléité de fraude du régime Gbagbo." Et de se réjouir d'"une bataille de gagnée pour l'opposition".


Copyright © Global Action on Aging
Terms of Use  |  Privacy Policy  |  Contact Us