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Intervention de MSF après la tempête Stan au Guatemala

site officiel de MSF

Guatemala

2 novembre 2005

Début octobre, la tempête tropicale Stan a frappé le sud du Guatemala. Inondations et coulées de boue ont endommagé et parfois dévasté les structures de santé et les habitations, contaminé l'eau, détruit les biens et les réserves de nourriture. Francisco Diaz, directeur de la logistique à MSF, revient de la région de Chiquimulilla, au sud-est du pays. Il raconte les missions d'évaluation et l'aide apportée par nos équipes aux populations revenues dans leurs villages sinistrés. 

La tempête Stan est une crise nationale majeure. Même l'ouragan Mitch d'octobre 1998 a été moins destructeur. Des dizaines de milliers de personnes ont été affectées par la tempête et ses conséquences - inondations, glissements de terrain et coulées de boue. Ces populations sinistrées sont très dispersées, souvent isolées des secours. 

Des inondations de grande envergure :

La tempête Stan a touché une zone très vaste du sud du Guatemala. A cause des inondations, les personnes sinistrées par la catastrophes sont parfois isolées, difficiles d'accès pour les équipes de secours.

Evaluer correctement les besoins, préalable indispensable :

Lors d'une catastrophe naturelle, la clé pour MSF est de bien cibler notre intervention, et donc de procéder à des évaluations des besoins, en plusieurs phases. Nous avons lancé des missions exploratoires dans plusieurs zones : dans la région de Chiquimulilla et Juitapa, au sud-est, ainsi que dans celle de San Marcos et Tacana, au sud-ouest du pays.

Dans la région de Chiquimulilla, les chiffres officiels parlent de 15.000 sinistrés répartis dans 42 villages. Avec une des premières équipes, je me suis rendu dans trois villages de cette région : La Bomba, Las Pozas et La Rubia. Tous trois sont isolés et inondés, une rivière proche ayant débordé sur plusieurs centaines de mètres, dévastant tout. Les villages les plus pauvres sont aussi les plus vulnérables car ils sont moins bien équipés.

Les premières évaluations nous permettent d'avoir une vision générale des besoins des populations sinistrées (niveau de destruction des habitations, accès à l'eau, etc.) et de la situation des structures de santé locales (état des bâtiments, stocks de médicaments). Lors de ces missions exploratoires, nous veillons aussi à apporter une première aide d'urgence, en distribuant des médicaments et du matériel médical, des couvertures, de l'eau potable et du matériel de chloration de l'eau. 

Une intervention ciblée sur la zone de chiquimulilla :

Suite à ces premières missions exploratoires, nous avons choisi de concentrer notre action auprès des 3.000 familles du municipio (sous-préfecture) de Chiquimulilla, où aucune autre organisation n'était présente. Nous avons alors débuté une deuxième phase d'évaluation, pour affiner notre compréhension des besoins et ainsi apporter une aide plus pertinente. Cette deuxième phase était d'autant plus nécessaire que la situation avait évolué depuis notre première visite, les habitants qui avaient quitté leurs villages juste après la tempête étant revenus s'installer chez eux. Nous avons alors concentré notre intervention sur le soutien en médicaments et matériel médical aux 9 centres de santé du municipio, l'approvisionnement en eau et la distribution d'équipements nécessaires à la vie de tous les jours et la reconstruction des habitations. 

Garantir l'accès à l'eau potable :

Dans cette zone, toutes les sources habituelles d'eau ont été contaminées. Les puits familiaux des 3.000 familles ont tous été inondés. En attendant de pouvoir les nettoyer - nos équipes cherchent la meilleure façon de procéder - nous approvisionnons les villages à l'aide de camions-citernes. Nous avons aussi remis en état le puits du poste de santé de La Bomba dont la pompe avait été détruite par la tempête et les équipes vont installer des systèmes de distribution d'eau potable dans les autres postes de santé. 

Secours médicaux :

Sur le plan médical, nous avons constitué cinq équipes mobiles pour proposer des consultations dans les villages sinistrés autour de Chiquimulilla. Les principales pathologies observées dans la région de Chiquimulilla sont des cas de diarrhées, des infections respiratoires et des infections cutanées.

Contrairement à ce que l'on peut penser, les risques d'épidémies ne sont pas plus élevés suite à une catastrophe naturelle. Cela dit, la présence de certaines maladies - hépatite A, dengue, paludisme - dans la région avant la tempête impose la vigilance. Pour l'hépatite A, nous avons mis en place un système de surveillance épidémiologique et sommes en mesure, si besoin, de soigner rapidement les malades. Pour réduire les risques de transmission de la dengue et du paludisme, nos équipes vont distribuer 9.000 moustiquaires imprégnées de produit répulsif et réaliser des pulvérisations d'insecticide. 

Survivre au quotidien 
Pour la population du municipio de Chiquimulilla, le problème immédiat est la survie au quotidien. Certaines familles ont pratiquement tout perdu à cause de la tempête Stan. Pour les aider, nous prévoyons de distribuer des "kits hygiène" (bassine, savon, etc.), des "kits cuisine" (casseroles, ustensiles, etc.), mais aussi des outils et matériaux de construction.

L'approvisionnement en nourriture des populations isolées risque d'être préoccupant. Car l'eau a aussi emporté les réserves de nourriture et la prochaine récolte n'interviendra pas avant mai 2006. Des rations ont été distribuées gratuitement par différents acteurs locaux, mais il s'agit de rations pour seulement deux ou trois jours et la méthode - "premier arrivé, premier servi", pour résumer - ne permet pas d'éviter les doubles distributions ou les oublis... Quant au Programme alimentaire mondial (PAM), il a déjà décidé d'arrêter les distributions de nourriture. Qui va aider les populations dont les réserves de nourritures et les récoltes ont été perdues ?


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