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Le dernier obstacle à la tenue du procès des Khmers rouges levé
Le Monde
Cambodge
30 avril 2007
Les Khmers rouge qui ont pris le pouvoir le 17 avril 1975 ont fait plus
de deux millions de morts.
Les juges internationaux du tribunal qui doivent se pencher
sur le génocide commis sous le régime cambodgien des Khmers rouges,
entre 1975 et 1979, ont estimé, lundi 30 avril, que la voie était
désormais libre pour engager le processus judiciaire.
Nou Tharith, le porte-parole de l'association du barreau cambodgien, a
estimé, samedi, que le dernier obstacle à la tenue du procès était levé
car le barreau a décidé "d'abaisser sensiblement les honoraires légaux
des avocats étrangers qui désiraient participer au procès".
L'association du barreau a proposé aux avocats étrangers de la défense
un droit d'enregistrement de 500 dollars par an. Initialement, il avait
exigé que ces frais s'élèvent à 4 900 dollars par an. Cette somme
importante avait entraîné une vive polémique et un bras de fer avec les
juges internationaux, menaçant l'ensemble du processus.
Les juges internationaux ont pris connaissance "avec satisfaction" de la
décision du barreau. Ils ont estimé qu'une Assemblée plénière de tous
les magistrats – étrangers et cambodgiens – pouvait "maintenant être
utilement convoquée" pour l'adoption du règlement intérieur du tribunal,
avant le début de l'instruction. L'Assemblée, initialement prévue fin
avril, devrait "vraisemblablement" se tenir dans "la dernière semaine de
mai". D'après des responsables du tribunal, le premier procès ne pourra
pas avoir lieu avant début 2008 alors que la mi-2007 avait été évoquée.
Les accusés qui n'échapperont pas au procès
Près de deux millions de personnes sont mortes sous le régime des Khmers
rouges. Les cadres du régime de Pol Pot, lui-même décédé en 1998, sont
de plus en plus âgés. Son chef militaire, Ta Mok, surnommé "le boucher",
est mort en 2006. Pour l'instant, seul un ancien responsable Khmer rouge
est emprisonné.
Au nombre des accusés devraient figurer le "frère numéro deux" de
l'ancien régime khmer rouge, Nuon Chea, l'ancien ministre des affaires
étrangères Ieng Sary, l'ancien président Khieu Samphan, ainsi que Duch,
qui dirigea le centre d'interrogatoire et de torture Tuol Sleng à Phnom
Penh.
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