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Les personnes âgées en difficulté après Nargis 

IRIN

10 Septembre 2008

Myanmar


Après le passage du cyclone, de nombreuses personnes âgées n'ont eu d'autre choix que de se diriger vers les grandes villes du pays pour y trouver de l'aide et de la nourriture

Sur les 2,4 millions de personnes touchées par le cyclone Nargis, environ 700 000 ont plus de 55 ans, et bon nombre d’entre elles ont tout perdu dans la tempête, selon une enquête menée par l’organisation non-gouvernementale (ONG) HelpAge International, les plus vulnérables étant largement dépendantes de leur famille et de la communauté dans son ensemble. 

Malgré cela, l’accès de ce groupe de population aux secours d’urgence est limité, puisque moins de 10 pour cent de ces personnes disent avoir reçu une aide particulièrement adaptée aux personnes âgées, dans le cadre des secours. 

« Il n’y a plus beaucoup de gens de mon âge au village. Jusqu’ici, je n’ai reçu aucune aide exclusivement destinée aux personnes âgées », a déclaré Kyin Hla, qui a perdu son épouse dans la tempête. 

« Les personnes âgées sont souvent l’élément manquant des opérations de secours et de réhabilitation », a confirmé Richard Blewitt, chef de direction de HelpAge international. 

L’état des lieux conjoint post-Nargis (PONJA), un rapport rédigé par le gouvernement birman, l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) et les Nations Unies, recense en détail les besoins des communautés et des ménages touchés ; pourtant, si les vulnérabilités des personnes âgées y sont soulignées, le rapport ne précise pas les interventions nécessaires à mener pour y faire face. 

« Il est essentiel de veiller à ce que les difficultés et les besoins particuliers de ce groupe soient pris en compte pour assurer la réussite du programme de secours et de rétablissement chez l’ensemble des populations touchées », a estimé M. Blewitt. 

Un grand nombre de personnes âgées victimes du cyclone dépendent des vivres que leur fournissent les organisations humanitaires, les membres de leur famille et les leaders des communautés, tels que les moines. D’autres dépendent des aliments qui leur sont fournis par les ONG internationales (50 pour cent) et locales (neuf pour cent), selon le rapport de HelpAge. 

Près de 80 pour cent des sondés ont perdu leur logement au cours de la tempête, de catégorie quatre, et plus de la moitié ont déclaré ne pas disposer de biens productifs qui leur permettent de subvenir à leurs propres besoins. Bon nombre ont perdu leurs partenaires ou les principales personnes chargées de veiller sur eux. 
Avant Nargis, Kyin Hla possédait six hectares de terres, qui lui permettaient d’être largement autonome. Mais après avoir tout perdu pendant la tempête (sa femme, ses deux enfants et 18 bisons), Kyin Hla a emménagé dans un monastère de Yangon pour s’occuper de son petit-fils orphelin. 

Le monastère leur fournit des vivres et un lieu d’hébergement, et un moine de rang supérieur s’occupe d’éduquer son petit-fils. « Cela nous permet de réduire nos frais de vie », a-t-il indiqué ; il s’agit là, en effet, d’une des stratégies de survie adoptées par un grand nombre de victimes âgées du cyclone. 

Stratégies de survie 

Trente-cinq pour cent des personnes interrogées ont déclaré qu’elles avaient réduit le nombre de leurs repas ou qu’elles sautaient des repas (32 pour cent), qu’il leur arrivait de ne pas manger du tout, de toute la journée (11 pour cent), ou qu’elles se rendaient, pour ce faire, chez des membres de leur famille (15 pour cent). 

Bien qu’au Myanmar, les personnes âgées soient particulièrement respectées au sein de leurs communautés et qu’elles vivent avec les membres de leur famille proche, sept pour cent ont déclaré qu’elles vivaient désormais seules. 

Les personnes âgées qui n’ont pas eu d’enfant ont d’autant plus de difficultés ; aussi ressentent-elles un sentiment d’insécurité particulièrement fort. 

« Les personnes âgées qui n’ont ni fils ni fille sont confrontées à des difficultés », a confirmé Aung Thu, chef d’équipe à HelpAge. 

Leur sort est aggravé par les conséquences désastreuses que le cyclone a eues sur la santé globale des populations. Avant Nargis, 30 pour cent des personnes interrogées ne souffraient d’aucune maladie importante, contre deux pour cent seulement depuis la tempête, selon le sondage. 

Aung Thu s’est rappelé avoir rencontré trois femmes âgées de 72 à 86 ans au cours d’un de ses déplacements dans une des régions touchées, dans le cadre d’une opération de soins mobiles. 

« La plus jeune de ces trois femmes souffrait de problèmes pulmonaires graves, mais elle s’occupait tout de même de ses deux sœurs plus âgées », a-t-il rapporté. 

Aung Thu a appris par la suite que la vieille dame était décédée, faute de traitement. « Les deux vieilles dames habitent maintenant avec une de leurs nièces, au village. Je me demande combien de temps les deux autres vont survivre », a-t-il lancé.


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