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Jacques Chirac appelle les acteurs de la santé à être plus responsables
L'expansion.com
France
13 Octobre 2005
Le projet de loi de financement de la sécurité sociale a été adopté mercredi en conseil des ministres. Sa discussion à la fin octobre s'annonce houleuse au Parlement.
« Il faut renforcer la logique de responsabilité de chacun » a déclaré mercredi matin Jacques Chirac, après l'adoption mercredi en conseil des ministres du projet de budget 2006 de la Sécurité sociale. Ce projet de loi prévoit de ramener le "trou" de la branche maladie à 6 milliards d'euros et celui de la Sécu à 8,9 milliards d'euros. « Le déficit demeure trop élevé. C'est vrai pour la médecine de ville, c'est vrai aussi pour l'hôpital » a-t-il ajouté. Une intervention du chef de l'Etat alors que médecins libéraux et médecins hospitaliers se rejettent la responsabilité sur les dépassements d'honoraires. Mardi, le quotidien Le Parisien s'appuyait sur deux études confidentielles de l'assurance maladie pour révéler que plusieurs médecins de ville astreints à des tarifs remboursables fixés par la Sécu pratiquaient des dépassements d'honoraires. Des cas, dans les faits, extrêmement limités précisait mardi l'assurance maladie. Cependant, le principal syndicat des médecins libéraux, le CSMF, a réagi aussitôt en pointant du doigt l'hôpital : "Les dépassements, quand ils existent, ne sont pas pratiqués là où on les attend: ils sont pratiqués à l'hôpital public, en particulier dans les établissements de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris » déclarait mardi son président.
Distillées au compte goutte dans les médias depuis plusieurs semaines, les principales mesures du projet de loi étaient connues. Sa présentation mercredi a précisé certains détails. Ainsi, le prix des médicaments génériques et des médicaments de marque ayant un générique baisseront de 13% à partir du 1er janvier 2006, a précisé mercredi le ministre de la Santé. Pour inciter le remplacement des médicaments de marque par leurs copies, Xavier Bertrand a précisé que 24 mois après la mise sur le marché d'un produit générique, le médicament de marque ne serait remboursé que sur la base du prix de ce dernier. Cette mesure fera économiser 450 millions d'euros à l'assurance-maladie.
Mesure la plus controversée, le nouveau ticket modérateur de 18 euros sur les actes médicaux lourds promet des débats houleux à l'Assemblée nationale à partir du 25 octobre. Jean-Marie Le Guen, porte-parole des députés PS sur les questions de santé, a dénoncé mercredi un début de privatisation. : "Si une partie de votre sécurité sociale est faite parce que vous prenez une assurance privée, c'est la privatisation. Aujourd'hui, c'est 18 euros, demain cela va s'élargir", a-t-il affirmé. Contre ce « nouveau coup porté au principe de solidarité », Alain Bocquet, le président du groupe PCF, a l'intention d'opposer des « propositions alternatives » lors du débat à l'Assemblée, sans préciser lesquelles. Pour sa défense, le ministre de la Santé a répété que cette mesure devait être absorbée entièrement par les mutuelles et les assurances complémentaires sans hausse de tarif grâce aux économies réalisées par ailleurs sur les médicaments. Le projet prévoit d'économiser 1,7 milliards d'euros sur les médicaments et 4 milliards sur l'ensemble des dépenses.
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