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Evacuations forcées à Deep Sea Village et violences à la décharge de Dandora Lettre ouverte de la Campagne W Nairobi W Kenya 28
octobre 2005
La Campagne W Nairobi W qui agit en
Italie, en Europe et au Kenya, depuis mars 2004 s'oppose avec succès
aux menaces du gouvernement kenyan de faire évacuer 350 000 habitants des
bidonvilles de leurs habitations. Elle dénonce aujourd'hui deux faits
très graves qui ont de nouveau frappé, avec leur violence et leur
injustice, la ville de Nairobi et la vie des habitants des bidonvilles. Dans le
bidonville de Deep Sea (Westlands-Nairobi, Kenya), dans la nuit de
vendredi 23 septembre, à minuit et demi, des milliers de citoyens kenyans
ont été réveillés par des bulldozers, accompagnés par des agents de
police armés, par des militaires et des hommes soudoyés pour
l'occurrence. Sans avis préalable et en complète violation de la loi,
ils ont commencé à détruire les baraques où les gens étaient encore
en train de dormir. Le lendemain matin, plus de 3 000 personnes, parmi
lesquelles des enfants, des femmes, des vieillards et des malades, se sont
retrouvés sans logement et sans rien du tout. Dans la décharge
du Mukuru entre Dandora et Korogocho (Estlands - Nairobi, Kenya), samedi
premier octobre, à 8h30 du matin, un défilé de manifestants, de
pasteurs protestants, et de prêtres, habitants des bidonvilles qui sont
près de la décharge, s'est réuni pacifiquement pour réclamer leur
droit à la santé (les vapeurs de la dioxine sont la cause principale des
maladies respiratoires et du cancer dont les habitants des bidonvilles
sont atteints) et à la sécurité (la décharge est un lieu où des
groupes de criminels cachent leurs armes et où ils trouvent aussi leur
refuge). Le défilé a été attaqué trois fois, avec des bouteilles, des
pierres et d'autres objets contondants et l'attaque a causé quelques
blessés. La police, qui avait autorisé la manifestation et qui aurait du
la protéger, bien que plusieurs fois appelée, s'est présentée une
fois toute violence terminée. Ces deux événements
représentent les nièmes violations des droits humains et du droit
international. A Deep Sea
les représentants du gouvernement sont responsables de l'arbitraire
violation de la propriété, du droit à la sécurité d'habitation et
de l'espoir des pauvres. En permettant
la démolition de Deep Sea, le gouvernement du Kenya a violé le
Commentaire Général n.7 du 16 Mai 1997,à l'article 11 du Pacte
Internationale sur les droits économiques, sociaux et culturels (le Pacte
a été ratifié aussi par le Kenya, donc il est devenu loi), où on
attribue à l'Etat « le devoir de s'abstenir de toute évacuation
forcée et de garantir que la loi soit appliquée envers les représentants
de l'Etat même ou d'autres personnes qui réalisent des évacuations
forcées ». De plus, encore une fois, la police a été utilisée
pour défendre les intérêts louches de ceux qui ont acheté illégalement
des terrains. La violence
subie par le défilé qui manifestait pacifiquement près de la décharge
du Mukuru pour le droit inaliénable à la santé et à la sécurité, est
encore un exemple la façon dont les pauvres ont été privés du droit de
faire entendre leur voix. La police n'a pas défendu le défilé, elle
est arrivée en retard, elle a préféré ne pas voir les actes de
violences qui avaient lieu et a renoncé au rôle fondamentale qui est le
sien, c'est-à-dire celui de défendre tous les citoyens, sans faire
aucune distinction de condition sociale. Ces deux
actes de violence sont un crime contre des hommes et des femmes, des
pauvres habitants de bidonvilles et sont aussi une violation flagrante des
droits humains. La
Campagne W Nairobi W Demande aux
Parlements nationaux, au Parlement européen et à UN-Habitat de faire la
plus grande pression politique sur le gouvernement kenyan afin qu'on
fasse des enquêtes approfondies, qu'on poursuive aux termes de la loi
les responsables d'actes si blậmables et pour qu'ils se portent
garant du respect des droits humains au Kenya. Interpelle les moyens d'information, les associations, les offices et le collectivités sociales, les adhérents individuels à la campagne, pour qu'on fasse connaître et on dénonce dans leur gravité les faits indiqués en référence.
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