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"Vieillesse Movie" : un lien fort avec le cinéma

Seniorscopie.com, la lettre d'information de Notre Temps

France

12 Octobre 2005

La vieillesse n'est plus tabou au cinéma ! Le festival Lumière Blanche le démontre chaque année à Tassin-la-Demi-Lune (69). Tout au long de son histoire, le septième art a porté des regards différents sur les personnes âgées. les registres sont multiples : cela va du style profond et méditatif de Kurozawa (Japon) au ton léger d'Hollywood (Arsenic et vieilles dentelles de Capra), en passant par les accents nostalgiques d'un Tavernier en France (Un dimanche à la campagne). Et de plus en plus de films abordent le sujet. Ce sont souvent des personnages de "papys tendres" mais quelquefois aussi des rôles plus riches. On constate d'ailleurs que de nombreux acteurs âgés - le plus souvent des hommes - occupent des premiers rôles (Piccoli, Bouquet). L'ensemble des aspects de la vieillesse est abordé, à l'exception, peut-être, de la maladie d'Alzheimer, laquelle fait plutôt l'objet de documentaires.

Jean-Jacques Depassio, médecin et chef du centre de gérontologie de La Chaux (69), était un des invités au 20ème congrès national de la Fnadepa. Il venait témoigner en tant que créateur du festival Lumière Blanche. Démarré en 2003, ce festival de cinéma se consacre exclusivement au thème du vieillissement, de l'avancée en âge et aux relations intergénérations. La 3ème édition du festival aura lieu du 14 au 19 Octobre 2005 en partenariat avec le cinéma local et la ville de Tassin la Demi-lune (69160). Il a pour objectif d'apporter un regard différent sur cette étape de la vie. Chaque projection est suivie d'un débat. Le festival accueille des longs métrages, des courts métrages, des dessins animés et des documentaires. Il revisite le thème du vieillissement au cinéma avec la projection de films de tous les continents.On y a vu le film "Madadayo" de Kurosawa et "La balade de Narayama" de Imamura. 

Le cinéma américain évoque le vieillissement dans "Citizen Kane" d'Orson Welles ou avec Charlie Chaplin. Citons encore "Ils vont tous bien" de l'Italien Tornatore, "Les vieux de la vieille" de Gilles Grangier, "Un dimanche à la campagne" de Bertrand Tavernier. J-.J. Depassio se réjouit du retour en grâce depuis quelques années du thème du vieillissement au cinéma. L'image de la personne âgée véhiculée dans les films est plus positive qu'avant. Les rôles de "papys" joués par Philippe Noiret ou Michel Serrault sont plutôt sympathiques. Il reste cependant encore très peu d'évocations du vieillissement des femmes. La maladie d'Alzheimer, réalité sociale, est absente, elle aussi, des scénarios de films. 

Les centenaires, des personnages avant d'être des vieux :
Photographier des centenaires à travers toute l'Europe : c'est le projet qu'a mené Carl Cordonnier au début des années 1990. Ses clichés d'art, en noir en blanc, sont autant de rencontres avec des personnages hauts en couleur. De l'Irlande à la Grèce, ils montrent des appartements où l'on a gardé que le nécessaire et qui sont comme des résumés de vie. Carl Cordonnier a également photographié, toujours à travers l'Europe, des malades d'Alzheimer. Cette deuxième entreprise a été plus difficile pour le photographe, car il a fallu suggérer la maladie qui ne se voit pas aussi clairement que la vieillesse.

Carl Cordonnier, photographe, était donc invité lui aussi pour parler de son travail sur les images de la vieillesse, notamment au sein de l'agence DailyLife qu'il dirige. Il travaille sur les enjeux européens plus particulièrement sur le thème de la migration et du vieillissement. C'est dans cette optique qu'à partir de 1994, il est allé rencontrer des centenaires dans différents pays européens.

 Son reportage a reçu un bon écho avec notamment une exposition au palais des nations à Genève et une autre à la Commission européenne. A l'époque, il y avait 3 000 centenaires en France, on en attend 150 000 pour 2050. Le but de son travail photographique est de mettre en perspective la relation au temps, autour de la mémoire. Il aime rappeler que ces témoins du temps "sont des personnages avant d'être des vieux". Ils ont chacun une histoire passionnante. Photographier une personne très âgée, c'est photographier quelqu'un de photogénique et rencontrer une personnalité forte. C. Cordonnier a aussi travaillé sur la maladie d'Alzheimer, en association avec le dr Florence Lebert (Florence Lebert, Carl Cordonnier, Maladie d'Alzheimer : guide des symptômes comportementaux, éd. Dailylife, 1998, 39 pages). Son objectif est que derrière l'absence de parole, on puisse valoriser le geste ou les regards par exemple.
 


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