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Des conditions de vie indignes pour les aînés 

Radio Canada

Canada

22 octobre 2005



Les personnes âgées vivent dans des conditions indignes dans un centre d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) sur trois au Québec, selon un rapport d'inspections du ministère de la Santé et des Services sociaux. 
Le document, dont Le Journal de Montréal a obtenu copie grâce à la Loi d'accès à l'information, révèle que 29 des 94 CHSLD visités échouent l'examen en terme de cote d'appréciation, avec une note inférieure à 60 %. Plusieurs centres obtiennent même un résultat en deçà de 40 %.

Les problèmes les plus souvent relevés sont: 
· le manque d'hygiène (bains peu fréquents, culottes d'incontinence non remplacées); 
· les appels à l'aide ignorés; 
· l'attitude infantilisante de certains employés; 
· l'organisation trop rigide de l'horaire (pour les repas, les visites à la toilette); 
· les résidents laissés à eux-mêmes (demeurent dans leur lit, ne sont pas habillés); 
· le manque d'intimité; 
· l'usage mal encadré, voire abusif, des contentions; 
· l'absence de ressources en psychologie et en physiothérapie; 
· les bâtiments et installations vétustes; 
· les dangers en cas d'incendie (manque de personnel, accès compliqué aux sorties de secours). 
Six bonnes performances
Seulement six CHSLD québécois obtiennent une note de 80 % ou plus. Les 59 autres sont dans la moyenne.

Le CHSLD de Saint-Jean-Port-Joli (Montmagny-L'Islet), le pavillon Youville (Montmagny), le CHSLD de Côteau-du-Lac (Montérégie), le centre d'accueil Contrecoeur (Vieux-Longueuil-de Lajemmerais), la résidence Yvon-Brunet (Montréal) et le centre d'accueil Renaissance (Gatineau) sont les premiers de classe. 

Le ministère de la Santé et des Services sociaux visite environ 50 CHSLD chaque année, avec un préavis de 24 heures. Les données contenues dans ce rapport couvrent des évaluations menées de 2004 à 2005.
Les visites ont débuté en janvier 2004, à la suite du scandale de la résidence Saint-Charles-Borromée. À l'automne 2003, des enregistrements ont permis de révéler que des patients de cet établissement montréalais étaient victimes de mauvais traitements.
Selon la directrice de l'organisme Handicap-Vie-Dignité, Hélène Rumak, le rapport ne fait que confirmer ce qu'elle dénonce depuis 10 ans. Mme Rumak croit que le ministre Philippe Couillard n'a ordonné des inspections que pour gagner du temps, et qu'il doit maintenant constater la triste réalité.


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